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lundi, 20 mars 2006

C'est le printemps !

 

   

Dans l’automobile écarlate

Se trémoussent deux amoureux

Il a les joues rouge tomate

Elle a le regard langoureux

 

C’est le cinéma de grand-père

Avec le relief, la couleur

Voici le son oh bonne mère !

Un coup de klaxonne en plein cœur

 

Toute la nature bourgeonne

Les oiseaux flûtent le printemps

Le dieu Priape s’époumone

Sur les braises de ses vingt ans.

vendredi, 17 mars 2006

Un village et deux enterrements

Un village et deux enterrements

 

Il fait plus noir qu'au fond d'un puits.

Il fait plus noir que du charbon.

L'église au loin sonne le glas,

Pour un inconnu du village.

Il y aura beaucoup de monde.

Les gens aiment les respectables.

Ils ont pouvoir sur les vivants.

 

Le potard guette l'ordonnance

Et le médecin le malade.

Le gros boucher le bon vivant.

Le charcutier, le gros cochon.

Le coiffeur guette les hirsutes

Les deux cafés les croque-morts.

Et le curé son goupillon,

Son requiem de tradition.

 

Le p'tit village tout entier

A pris une tête d'enterrement.

 

Le cimetière est en beauté

Pour y loger cet inconnu.

Il y aura beaucoup de monde.

Les gens aiment les respectables,

Ils ont pouvoir sur les vivants.

 

L'église au loin sonne le glas.

C'est la fin de l'enterrement.

Le p'tit village tout entier

Reprend sa tête de tous les jours,

Sa tête de bon vivant.

 

Demain les cloches sonneront,

A pleines volées dans le ciel,

Pour des mariés très inconnus.

Il y aura beaucoup de monde.

Les gens aiment les respectables,

Ils ont pouvoir sur les vivants.

 

Le p'tit village tout entier

Aura la tête en tourbillon.

Les deux cafés seront ouverts,

Pour un tout autre enterrement :

Celui d'une vie de garçon !

 
 
 

mercredi, 15 mars 2006

Je te salue, ô merveillette fente -Pierre de Ronsard (1524 - 1585)

Je te salue, ô merveillette fente,

Qui vivement entre ces flancs reluis;
Je te salue, ô bienheureux pertuis,
Qui rend ma vie heureusement contente!
 
C'est toi qui fais que plus ne me tourmente
L'archer volant qui causait mes ennuis;
T'ayant tenu seulement quatre nuits
Je sens sa force en moi déjà plus lente.
 
Ô petit trou, trou mignard, trou velu,
D'un poil folet mollement crespelu,
Qui à ton gré domptes les plus rebelles:
Tous vers galans devraient, pour t'honorer,
A beaux genoux te venir adorer,
Tenant au poing leurs flambantes chandelles!

   

 

Pierre de Ronsard (1524 - 1585)

 

Charles Cros


Sidonie a plus d'un amant,
C'est une chose bien connue
Qu'elle avoue, elle, fièrement.
Sidonie a plus d'un amant
Parce que, pour elle, être nue
Est son plus charmant vêtement.
C'est une chose bien connue,
Sidonie a plus d'un amant.

Elle en prend à ses cheveux blonds
Comme, à sa toile, l'araignée
Prend les mouches et les frelons.
Elle en prend à ses cheveux blonds.
Vers sa prunelle ensoleillée
Ils volent, pauvres papillons.
Comme, à sa toile, l'araignée
Elle en prend à ses cheveux blonds.

Elle en attrape avec les dents
Quand le rire entr'ouvre sa bouche
Et dévore les imprudents.
Elle en attrape avec les dents.
Sa bouche, quand elle se couche,
Reste rose et ses dents dedans.
Quand le rire entr'ouvre sa bouche
Elle en attrape avec les dents.

Elle les mène par le nez,
Comme fait, dit-on, le crotale
Des oiseaux qu'il a fascinés.
Elle les mène par le nez.
Quand dans une moue elle étale
Sa langue à leurs yeux étonnés,
Comme fait, dit-on, le crotale
Elle les mène par le nez.

Sidonie a plus d'un amant,
Qu'on le lui reproche ou l'en loue
Elle s'en moque également.
Sidonie a plus d'un amant.
Aussi, jusqu'à ce qu'on la cloue
Au sapin de l'enterrement,
Qu'on le lui reproche ou l'en loue,
Sidoine aura plus d'un amant.

Charles Cros

samedi, 11 mars 2006

Gabriel Cousin

LE CORPS ET L'ESPRIT

 

Ses doigts tronçonnés par la scie

montrent le bonheur

 

Vieux front scalpé à la perceuse

il pense à la justice

 

Jambe coupée aux roues de wagons

il marche au rang de la Paix

 

L'œil brûlé par un copeau chauffé au rouge

regarde l'avenir

 

Son bras arraché par l'hélice d'avion

lutte pour la liberté

 

Sa gorge lacérée aux cuves des acides

chante l'amour des choses

 

Ses poumons décomposés à la gueule du four

respirent la joie du monde

 

Le visage défiguré par un coup de grisou

il est beau comme un premier Mai

 

Gabriel Cousin

vendredi, 10 mars 2006

Poème de Saint Ephrem

 

 

 

 

Celui qui lit ce poème d'Ephrem croira lire un écrivain de notre temps. Ces observations et critiques pertinentes notées il y a plus de mille six cents années, témoignent d'un véritable génie. Voici ce poème traduit de l'araméen, langue de l'auteur ; elle fut la langue du Christ, de sa mère et de ses apôtres. Elle est parlée jusqu'à nos jours dans certaines régions de la Syrie, de l'Iraq et de la Turquie. Elle est la langue des prières orthodoxes.

Poème de Saint Ephrem

Sur le jugement des hommes

 

Si quelqu'un s'adonne à des livres et des lectures, ils diront de lui un homme livresque et de littérature !

S'il cherche la science avec assiduité, ils diront de lui un fureteur de secrets.

S'il est actif et dynamique, il sera attaqué par la jalousie et la malice.

Si c'est lui qui porte la responsabilité, il sera la cible de leurs flèches.

S'il est simple et humble, ils le jugerons ignorant et naïf.

S'il est ardent dans quelque désir, ils diront de lui un homme obstiné et dangereux.

S'il se montre indulgent et patient, ils diront qu'il est imbécile et stupide.

S'il aime fréquenter quelqu'un, ils l'appelleront libertin et dévergondé.

S'il ne fréquente personne, c'est un misanthrope et qu'il a la société en dégoût

S'il est frugal et qu'il jeûne, il est fourbe et hypocrite.

S'il soigne sa table et manifeste son plaisir, c'est un gourmand et un viveur.

S'il s'abstient de manger, c'est un difficile et orgueilleux.

Bienheureux est celui qui s'éloigne du monde et de ses malices.

Bienheureux est celui qui considère ses défauts et ses fautes, et s'assied pour pleurer sa vie.

   

mercredi, 08 mars 2006

Amour de neige

 

Ce matin, le soleil  est comme un œuf crevé

Qui couve sous la cendre, au bas de l'horizon.

Des crinières de givre encerclent tous les arbres.

Sur les chemins bouclés, on casse du cristal.

On ratisse les toits, on écroule les tuiles.

Les couteaux de la nuit taillent dans le silex.

 

Tu es à la fenêtre, Ô mon amour de neige !

Tes cheveux d'or croulant, sur tes épaules nues.

Tu regardes le jour qui se lève avec peine.

Tu me demandes l'heure et puis tu te recouches.

Est-ce les derniers froids et les dernières neiges ?

Blottie entre mes bras, tu décides d'attendre

 

Que le soleil allume un  gros bouquet de roses.

dimanche, 05 mars 2006

Graine d'assassin

 

 

Il tague son cœur, son front et ses mains

Du mot HAINE.

Même le soleil ne peut le regarder en face.

Il est trop noir,

Ses yeux trop sombres.

Il a du sang sur les mains.

 

 

Pour lui les miroirs ont perdu leur tain.

Il est trop noir

Bien trop vilain

Il a une sale gueule d'assassin

 

 

Il ne met pas la pitié dans son vin

Il le boit pur

Pour mieux cracher son venin.

 

 

Des hommes cagoulés l'ont menotté

Et jeté en prison.

Il ne mérite même pas la pendaison.

Les jurés lui donneront la perpette…

Et dans vingt ans,

Pour bonne conduite,

S'il est toujours en vie,

Il retrouvera le soleil,

Les mains propres, blanchies.

Toujours noir,

Mais couvert d'oubli.

 

 

Les gens diront : "Qu'avait-il donc fait ?

Son nom ne nous dit rien".

Et ils s'en retourneront tranquilles

S'occuper d'un autre assassin,

Celui-ci bien au quotidien.

De la vraie graine d'assassin.

vendredi, 03 mars 2006

Guillaume Apollinaire

Reconnais-toi
Cette adorable personne c'est toi
Sous le grand chapeau canotier
Oeil
Nez
La bouche
Voici l'ovale de ta figure
Ton cou exquis
Voici enfin l'imparfaite image de ton buste adoré
vu comme à travers un nuage
Un peu plus bas c'est ton coeur qui bat

Guillaume Apollinaire,
calligramme, extrait du poème du 9 février 1915, (poèmes à Lou).

mardi, 28 février 2006

Prière indienne

A tous ceux que j'aime et qui m'aiment...

Quand je ne serai plus là, relâchez-moi,
laissez-moi partir,
J’ai tellement de choses à faire et à voir.

Ne pleurez pas en pensant à moi.
Soyez reconnaissants pour les belles années.
Je vous ai donné mon amitié, vous pouvez
seulement deviner
Le bonheur que vous m’avez apporté.

Je vous remercie de l’amour que chacun m’a démontré,
Maintenant, il est temps de voyager seul.
Pour un court moment vous pouvez avoir de la peine,
La confiance vous apportera réconfort et consolation.
Nous serons séparés pour quelque temps.
Laissez les souvenirs apaiser votre douleur,
Je ne suis pas loin, et la vie continue…

Si vous avez besoin, appelez-moi et je viendrai,
Même si vous ne pouvez pas me voir ou me toucher,
je serai là,
Et si vous écoutez votre cœur, vous éprouverez
clairement
La douceur de l’amour que j’apporterai.
Et quand il sera temps pour vous de partir,
Je serai là pour vous accueillir.

Absent de mon corps, présent avec Dieu.
N’allez pas sur ma tombe pour pleurer,
Je ne suis pas là, je ne dors pas.

Je suis les milles vents qui soufflent,
Je suis le scintillement des cristaux de neige,
Je suis la lumière qui traverse les champs de blé,
Je suis la douce pluie d’automne,
Je suis l’éveil des oiseaux dans le calme du matin,
Je suis l’étoile qui brille dans la nuit.

N’allez pas sur ma tombe pour pleurer.
Je ne suis pas là. Je ne suis pas mort(e).

- Prière indienne -









lundi, 27 février 2006

Erik Pigani

« Que pourriez-vous faire aujourd’hui
pour mettre un peu de magie dans votre vie ? »

Erik Pigani

 

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jeudi, 23 février 2006

Pour l'amour d'Ilan

 

Aux poteaux de la nuit,

Les barbares t'ont supplicié,

Massacré, crucifié.

Au nom de quels intérêts ?

Au nom de quelle religion ?

 

Ta maman à genoux les a suppliés

Et  restera à jamais, meurtrie, éplorée.

Ainsi que tous ceux qui t'aiment.

Ilan, tu seras vengé dans la dignité.

Aujourd'hui et chaque jour à venir,

Un grand cri de toutes les communautés :

Juives, musulmanes, chrétiennes,

A ta mémoire Ilan, contre la non violence

Cette barbarie qui n'a pas de nom.

 

Je dépose sur ton tombeau

Une brassée de roses blanches.

Que ta belle colombe aille porter

La Paix, l'Amour,

Dans tous les endroits de ta tendresse.

 

O Israël ! tu pleures ton enfant.

Tes larmes sont les nôtres.

Que son martyr, change nos cœurs en bien,

En hurlant contre toutes les cruautés

Les barbaries, les guerres, les violences,

D'où qu'elles viennent et de qui elles viennent.

 

Tes souffrances, Ilan, n'auront pas été vaines.

Elles rassemblent tous les hommes.

Elles éveillent leur conscience.

Une cohorte de justes se lève,

Pour apporter, plus d'Amour, de Justice sur la terre.

Que ton âme repose en paix.

.

 

mercredi, 22 février 2006

Infinitude

Rongeur furtif

Gravitation lente

Le temps prend son temps

L'horloge gratte son arbre

Bruit d'une arme qu'on arme

Inquiétude de l'ombre

Clarté sur les plats

Noir dans les creux

Avance de pas

Dos au mur

Bruit énorme sans bruit

Une poutre enfonce le néant

Douleur, stupeur, tourbillons,

Douceur, apaisement

Emerveillement

Une lumière dans le tunnel

Des brassées d'amis par milliers

Infinitude  je te souris.

 

18:25 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (4)

mardi, 21 février 2006

Les volatiles malades de la grippe

 

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Canards, poulets, volailles en tous genres

Vous êtes la cible des biologistes,

Vétos, écolos et tutti  quanti.

Ils guettent chaque jour votre trépas

Pour vous disséquer, avec gants et masques,

Connaître les causes de votre mal.

On ne vous a jamais tant étudiés !

 

Ils vous enferment dans des poulaillers

Grillagés, cadenassés à souhait.

Loin des vertes prairies et du ciel bleu,

Des ruisseaux, du chant maudit des oiseaux.

On vous inocule tous les vaccins

Surtout contre l'influenza aviaire,

Pour votre survie et la financière…

 

Petits ou grands écrans épargnez-nous

Tous les volatiles dépenaillés,

Bec ouvert, yeux vitreux, plumage terne,

Le cou pendant, malades ou crevés.

 

Sinon, nous n' allons plus avoir envie

De consommer vos viandes infectées.

Nous sommes déjà tristes et malades

De ne plus voir nos chers gallinacés

Gambader, picorer et caqueter.

Misère! Déjà dans les élevages,

On casse les œufs, on broie les poussins.

Les consommateurs sont trop incertains.

 

Médias, soyez vigilants, calmez-vous.

Laissez les experts faire leur boulot,

Tordre le cou à cette sale grippe.

Souhaiteriez-vous annoncer à tort

La grande peste pour l'humanité ?

http://www.grippeaviaire.gouv.fr/

 
 
 

 

lundi, 20 février 2006

Le festin de pierre

                                               

 

Je vois les somptueux palais       

De Rome et de la Grèce antique,     

Entre tes seins lourds dérobés.                  

 

Le lac des cygnes et les flamands roses  

 ne sont rien à côté.  

Les singes au cul vert et rouge t’ont léchée.                                  

J’ai senti sur toi leur haleine   

De poivre et de laine mouillée. 

 

Que pensent les cloches à manivelles  

Qui tournent très souvent autour de toi ?                   

Rien ne peut m’échapper,                          

Dans l’iceberg de mon cœur.                    

Les éléments tordus de mes neurones           

N’ont rien à envier

Aux forçats enchaînés.              

 

Moi seul sait que tes cuisses sont de verre                

Ta bouche de granit grenât.                      

D’autres que moi ne savent pas                           

Que ton ventre couvert de lierre                  

Gémit sous mes tenailles, mes  ébats.

 

Tu ries à la rivière emperlée dans la mousse   

Que j’ai mis à ton cou, un jour de grand orage.   .  

 

Je n’ai pas eu besoin de Cupidon.     

Tes fesses de reine  

Jouissent de mes larmes.

Je hais les pigeons impolis  

Qui  fientent et forniquent  

Sur ta prunelle aveugle. 

 

Viens un soir dans mes bras.  

Notre festin, sera un vrai festin de roi            

Et tu seras ma reine et je serai ton roi.    

Un festin de pierre et de lierre.                        

Le plus merveilleux,  

Jamais contemplé des étoiles.   

 

mercredi, 15 février 2006

Maître Eckhart

"Si tu remerciais Dieu pour toutes les joies qu'il te
  donne, il ne te resterait plus de temps pour te plaindre." 
  Maître Eckhart

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OCEANO NOX

 
 

Fricassées de marins

Aux pompons alcooliques

En bordées de vauriens

Aux sexes mécaniques

Jurons jupitériens

Ecarte les  que j'te nique

Au fond des sous-marins

Musique océanique

Et les mains vont bon train

Sur l'anguille érotique

Dans les placards mesquins

Aux pin-up pathétiques

Le regard très lointain
Oh rien de romantique !
 

La soupe brasse les marins

Vomissures  diarrhéiques

Pour la pâtée des requins

Aux infos télescopiques

Des messages lointains

Pas toujours sympathiques

L'océan fouette les marins

Souvent schizophréniques

Qu'on  pris un sale grain

Dans des orages cyclothymiques.

 

Mais voici que d'horribles crapoussins

Aboyeurs, pas très catholiques,

Sur un horizon  de feu, surgissent en essaim 

Au présage sombre et dramatique

Et retournent, d'un coup, nos p'tits marins

Dans les fonds profonds, pour un requiem océanique.

Gaudeamus

 
 

Espoir

Espoir

je cherche une ville si petite
que l'ennui ne pourrait y habiter

je cherche une maison si minuscule
que la tristesse ne pourrait s'y cacher

je cherche un logis si étroit
que l'angoisse ne pourrait y pénétrer

je cherche une chambre si basse
que la solitude ne pourrait s'y coucher

je cherche un regard si bleu
que ma peine pourrait s'y noyer

je cherche un sourire si doux
que je pourrais m'y loger

et je vais de ville en ville
et je frappe de porte en porte

partout d'où je viens
partout où je vais
on me dit d'aller plus loin
que là-bas je trouverai bien

Yves Brillon



mardi, 14 février 2006

Francis Blanche

Il est très bien, dans une fable,
De faire parler un camembert.
Son style est coulant, agréable,
Et puis il fait si bien les vers."
Francis BLANCHE

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Valentin à Valentine

 

 

 

 

 

"L'amour ce n'est jamais trop long ; c'est toujours trop court"

Gaudeamus

 

Valentin à Valentine

 

Ce soir pour la Saint-Valentin,

Nous dînerons en amoureux,

Accompagnés d'un bon champagne

Celui que tu aimes le mieux.

Nous allumerons des bougies

Pour que je vois briller tes yeux.

Une musique langoureuse

Avec la mer et le ciel bleu.

Nous danserons comme des fous

Cœur à cœur et bouche à bouche.

Nous aurons la tête qui tourne,

Franchement même un peu pompette

Mais c'est le Bon Saint qui le veut,

Pour Lui la joie est dans la chair.

Nous finirons dans notre chambre,

D'un bleu et d'un jaune très tendre,

Pour y boire un alcool de feu.

Je tomberai tes dessous fins

Avec des doigts de magicien.

Les draps auront été changés

Pour qu'ils soient frais et parfumés.

Ils seront couleur lavande

Pour calmer un peu nos élans.

Nous nous enroulerons dedans,

Nus, dans cette pâte vivante,

Avec des plis, des creux, des bosses,

Comme la forme de nos corps,

Noués, dénoués, jamais repus.

Je t'offrirai tout mon amour

De baisers, de câlins, de cris

Qui seront les tiens et les miens,

Avec des oiseaux dans nos mains

Et sur nos lèvres du jasmin.

Quand viendra le petit matin,

Nos corps tout auréolés d'or,

Chanteront un hymne à l'aurore.

Merci à Toi, ô très Grand Saint,

Car ce soir, comme chaque année,

Seront conçus et par milliers,

Des poupons rieurs et joufflus,

Des Valentins, des Valentines.

Plus tard, quand ils sauront aimer,

Ils fêteront, à leur façon,

Chaque quatorze février :

Ce jour sacré et très coquin

Qu'on dit de la Saint-Valentin.