vendredi, 17 mars 2006
Un village et deux enterrements
Un village et deux enterrements
Il fait plus noir qu'au fond d'un puits.
Il fait plus noir que du charbon.
L'église au loin sonne le glas,
Pour un inconnu du village.
Il y aura beaucoup de monde.
Les gens aiment les respectables.
Ils ont pouvoir sur les vivants.
Le potard guette l'ordonnance
Et le médecin le malade.
Le gros boucher le bon vivant.
Le charcutier, le gros cochon.
Le coiffeur guette les hirsutes
Les deux cafés les croque-morts.
Et le curé son goupillon,
Son requiem de tradition.
Le p'tit village tout entier
A pris une tête d'enterrement.
Le cimetière est en beauté
Pour y loger cet inconnu.
Il y aura beaucoup de monde.
Les gens aiment les respectables,
Ils ont pouvoir sur les vivants.
L'église au loin sonne le glas.
C'est la fin de l'enterrement.
Le p'tit village tout entier
Reprend sa tête de tous les jours,
Sa tête de bon vivant.
Demain les cloches sonneront,
A pleines volées dans le ciel,
Pour des mariés très inconnus.
Il y aura beaucoup de monde.
Les gens aiment les respectables,
Ils ont pouvoir sur les vivants.
Le p'tit village tout entier
Aura la tête en tourbillon.
Les deux cafés seront ouverts,
Pour un tout autre enterrement :
Celui d'une vie de garçon !
13:55 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
J'aime bien ce poème simple. il donne une image vivante du village en question
Écrit par : Valéry Ardent | dimanche, 19 mars 2006
C'est gentil ça ! Merci
Écrit par : Gaudeamus | mercredi, 22 mars 2006
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