lundi, 25 juin 2007
Rumba pour une araignée défunte
« L’homme est un animal qui lève la tête au ciel et ne voit que les araignées au plafond ». Jules Renard
« L’enseignement de l’araignée n’est pas pour la mouche ». Henri Michaux (Face aux Verrous)
Rumba pour une araignée défunte
L’araignée tissait, retissait
Inlassable sa pure toile.
Toutes les mouches s’y prenaient
Dans cette grande et folle étoile.
Une vraie rumba de guinguette,
Proies se faisant embobiner,
Puis sucer leur sang d’andouillette.
Un trépas sûr, mais raffiné.
Un jour une mouche maligne
Réussit à lui échapper,
Après une rumba bénigne,
Et décida de se venger.
En lui tournant autour sans cesse.
Zzz pour lui donner le tournis.
L’araignée, remplie de détresse,
Tomba dans un nid de fourmis.
Comprenant ce qu’une victime
Peut endurer de ses bourreaux.
Trop tard pour regretter ses crimes.
Tuer un plus faible, c’est salaud !
Mais quand il le faut pour survivre,
Faisant le au moins en douceur.
Vu sur l’écran, lu dans les livres,
L’homme, hélas ! est un massacreur.
Les animaux et les insectes
Ont plus de cœur que les humains
La vie mieux que nous la respectent
Ils tuent pour vivre et par instinct.
« Tu as le droit de tuer un animal pour t’en nourrir, à condition que ta joie de le manger
soit plus grande que la joie qu’il avait à vivre ». Sagesse Hindoue
08:46 Publié dans Textes/Poèmes coucous désemprisonnés | Lien permanent | Commentaires (1)
dimanche, 24 juin 2007
Un homme normal, sans plus...
« Un homme n’est rien d’autre que la série de ses actes »
HEGEL, Encyclopédie
Un homme normal, sans plus…
Il est radsoc, hétéro, avec bedon
et roule dans un bazou.
Il écoute de la house ou du Verdi.
Il porte un képi,
surmonté d’un awacs périmé.
En août, il s’entraîne au crawl,
avec des palmes, de peur de se noyer.
Il joue les cadors,
en roulant les mécaniques.
Il lampe le smog,
pour ne pas vomir ou se luxer les épaules.
Il laque au spray ses rares cheveux,
et fait des ronds de jambes à la lune.
Il se souhaite sa fête tous les matins,
en gobant des muslis.
Son apéritif, c’est le kir, avec des agrumes.
Il danse le jerk
et roule des patins aux jeunes filles.
Ça fait jeune branché et pas titi !
Il dort debout, de crainte qu’on le déloge,
en chemise de nuit, avec ses pantoufles.
Il tire les runes, en habit de mage.
Il connaît tout du sidéral,
et des Ducs de Guise.
Il ne déroge pas au nouvel âge.
Il est béni des dieux,
et tout à fait normal.
Il gère sa vie comme ses amours,
en fumant des pipes.
Il se joue la comédie à fond la caisse.
Il finira à coup sûr sa vie dans un cirque.
22:51 Publié dans Textes/Poèmes coucous désemprisonnés | Lien permanent | Commentaires (0)
Je n'ai songé qu'à toi
Je n’ai songé qu’à toi
Je n'ai songé qu'à toi, ma Belle, l'autre soir.
Quelque chose flottait de tendre dans l'air noir,
Qui faisait vaguement fondre l'âme trop pleine.
Je marchais, on eût dit, baigné dans ton haleine.
Les souffles qui passaient semblaient rouler dans l'air
Un souvenir obscur et tiède de ta chair.
J'aurais voulu t'avoir près de moi, caressante,
Appuyée à mon bras dans ta grâce enlaçante,
Et lente et paresseuse, et retardant le pas
Pour me baiser sans bruit comme on parle tout bas.
L'amour vibrait en moi comme un clavier qu'on frôle
Ô câline d'amour bercée à mon épaule !
Et je t'évoquais toute avec ton grand manteau,
Et la touffe de fleurs tremblante à ton chapeau,
Et tes souliers vernis luisant dans la nuit sombre,
Et ton ombre au pavé fiancée à mon ombre.
Il est ainsi des soirs faits de douceur qui flotte,
De beaux soirs féminins où le cœur se dorlote,
Et qui font tressaillir l'âme indiciblement
Sous un baiser qui s'ouvre au fond du firmament.
Tes yeux me souriaient... et je marchais heureux
Sous le ciel constellé, nocturne et vaporeux,
Pendant que s'entrouvrait, blancheur vibrante et pure,
Mon âme - comme un lys ! - passée à ta ceinture.
Albert Samain (1858-1900) Le Chariot d’Or
Albert Samain
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samedi, 23 juin 2007
La Duchesse et son Laquais
« J’aime mieux être fossoyeur que laquais ». SARTRE
La Duchesse et son Laquais
Il lanterna à présenter
Le tilbury à la duchesse.
Pour se faire un peu pardonner,
Il lui fit maintes politesses.
En montant dans le tilbury,
La duchesse étant rancunière,
Lui dit avec effronterie :
« Vous êtes viré ! ».
Le laquais se déculotta
Et montra ses fesses,
À la duchesse éberluée…
Il ne fut pas viré.
Depuis, la duchesse est bien moins pimbêche.
Chaque soir, elle supplie son laquais de l’accompagner au lit,
pour l’amuser….
En fricotant avec la duchesse, il ne peut s’empêcher de penser :
« J’ai l’habit d’un laquais et vous en avez l’âme ». V. HUGO
15:55 Publié dans Textes/Poèmes coucous désemprisonnés | Lien permanent | Commentaires (1)
La Pentecôtiste

La Pentecôtiste
La poire était pourtant goûteuse.
L’enfant hutin la rejeta.
Sa mère, simple blanchisseuse,
Leva les bras et l’excusa :
« Non ! mon fils n’est pas irascible ».
Devant mon air apitoyé,
Elle ouvrit, au hasard, sa bible :
Son doigt me montra le passage… ÉCLAIRÉ :
« En vérité, en vérité je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même
qu’il ne le voie faire au Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement ».
Evangile selon Saint Jean,5,19. “La Bible de Jérusalem”.
Ami(e)s lecteurs, lectrices inspirez-vous de cette brave femme, le jour où vous sentirez le besoin urgent de recevoir les Dons de l’Esprit Saint, pour vous ÉCLAIRER.
05:50 Publié dans Textes/Poèmes coucous désemprisonnés | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 22 juin 2007
Planète en Danger !
“L’homme, roi de la nature, se figure, par exemple, que la violette a été créée uniquement pour que sa femelle en porte de gros bouquets ”.
Alphonse KARR
Planète en Danger !
Oh ! Ipéca
Puissions-nous vomir
Nos mauvaises pensées
Nos mauvaises parole
Nos mauvaises actions
Nos injustes omissions
Oh ! Busaigle
Donne-nous de la hauteur
Dans nos bonnes pensées
Dans nos bonnes paroles
Dans nos bonnes actions
Dans nos justes omissions
Rien n’est anodin sur cette terre.
Tout ce qui nous entoure,
Peut nous apporter plus de sagesse
Si nous savons observer comme l’aigle
Et préserver la plus petite plante,
La plus petite créature,
Et éviter toutes les souillures.
Respectons tout notre planète,
Rendons-grâce pour tout ce qui nous entoure,
Même pour un simple plat d’un hareng pec,
Sinon nous célèbrerons ses obsèques.
23:45 Publié dans Textes/Poèmes coucous désemprisonnés | Lien permanent | Commentaires (0)
Gibier de Potence
« Toute révolution a pour corollaire, le massacre des innocents ».
Charles Baudelaire (Aphorismes )
Gibier de Potence
Sous les breuils, plein d’incertitude,
Son fusil attend le gibier.
Un maquis lourd de solitude,
Donc, sans raison de se méfier.
Soudain, au loin, c’est la battue….
Des coups de feu sans retenue.
La Liberté!C’est dans la poche !
Les maquisards font des recrues.
Belle soirée ! On tue du boche !
On n’entend plus le bruit des bottes.
Les doryphores chient dans leur froc.
Le vieux chasseur, en solitude
Bourre sa pipe avec inquiétude…
Que de mauvais comptes pour demain.
Déjà, devant ses yeux des otages :
Fusillés, pendus, sans chagrin.
On leur rendra plus tard les hommages…
12:18 Publié dans Textes/Poèmes coucous désemprisonnés | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 21 juin 2007
Terre d'Enfance
Terre d’Enfance
C’est la terre des muets, des sourds,
Des grands, des gros, des beaux, des vioques.
C’est la terre des durs labours.
C’est une terre un peu baroque.
Terre d’enfance, aux prés bovins,
Où mon esprit fuit dans des rêves
De grandeur folle ou d’incertain.
Terre d’hosties, terre de glaives.
C’est une terre où les « kroumirs »
Ont tous connu une tranchée,
Pour s’abriter et s’endormir,
Quand le ciel crachait ses cognées.
Terre de bocage et d’églises.
Terre océane et de blockhaus.
Terre des pleurs aux tombes grises.
Terre des creux, des plis, des bosses.
Terre où reposent ceux que j’aime,
Aux cris des mouettes, des cormorans.
Sur des calvaires, des chrysanthèmes,
Tes plages sont pleines d’enfants.
Cette terre a beaucoup mûri.
Peines et joies bien agrafées.
Le muscadet n’est plus cramoisi.
Je m’en envoie de grandes lampées.
19:04 Publié dans Textes/Poèmes coucous désemprisonnés | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 18 juin 2007
Mon Député
Mon Député
C’est un badaud, aux airs badins.
Il fuit la peste et la sanie.
Pas du tout snob, cheval aubin,
À sa façon mène sa vie.
Il est venu un jour dîner.
Dans mon patio et dans ma cave,
Il a barri en aliéné.
Il a du piaf et il en bave.
Son pantalon est décousu.
La chance hier, l’a fait élire.
Son crâne épais est bien tondu.
Com’ député, il y a pire…
12:45 Publié dans Textes/Poèmes coucous désemprisonnés | Lien permanent | Commentaires (1)
Web Cupidon
Web Cupidon
Il s’en prit fort à cupidon
En reniflant, parfums, arômes
Que son épouse et son bouffon
Lui ont laissés tels des fantômes
Abandonné pour un puceau
Avec des mains en harmonie
Sur ce beau corps tout en morceaux
Il pleure, il crie, cœur en charpie.
Quitte le nid tout pantelant
Il n’en veut plus de sa poupée
Casse son jouet, en grimaçant.
C’est Internet la priapée!
Fini le temps de tout faxer
Dans son mouchoir, crache ses larmes
Sur son écran va épucer
Quelques photos, pleines de charme.
Le temps est bien fini de pleurer !…
Sur le Web, au moins, on ne se fait pas entuber.
09:48 Publié dans Textes/Poèmes coucous désemprisonnés | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 17 juin 2007
Cadavre Exquis
Cadavre exquis
Je caressais chaque fustet,
Et leurs plumeaux en modestie.
Dans le sentier, soudain se tait
Le seul oiseau, joie abolie.
Avec des yeux de merlan frit
Dans le ruisseau, un clochard flotte.
Il me regarde et sans un bruit
Bave un verlan sans fausse note
Je ne sais point comment dénouer
Cette rencontre un peu tardive
Plus habitué à bouquiner,
Plein de mordant, sur d’autres rives
J’aimerais mieux boire au hanap
Une ciguë en pleine junte
Allez ! plutôt un bol de schnaps.
Ma voix s’étrangle. Oh ! que de crainte.(mais que faut-il dire ?… )
Vilain noyé tu m’es fardeau.
Te dénoncer, aucune chance.
Pourtant je sais, tu serais beau.
On te fendrait à pleine lance.
Dans un amphi, tu saignerais,
Sans sudation et sans bravade.
Les carabins à ton chevet
T’écorcheraient sans jérémiades.
Donc, je te laisse à ton destin.
Pressé, je cueille une jacinthe,
Et la dépose entre tes mains.
Calme, endors-toi sur ma complainte.
(D’autres randonneurs viendront te voir.
C’est bientôt la saison des jonquilles).
21:00 Publié dans Textes/Poèmes coucous désemprisonnés | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 16 juin 2007
Il meugla (à perte ) deux fois

« Le glaive de la justice n’a pas de fourreau »
J. de Maistre (Les soirées de Saint-Pétersbourg )
Il meugla (à perte) deux fois
Il meugla !
Il s’était fait entuber :
Son terrain était communal !
Il prit un avocat
qui lui promit besef.
L’enjeu en valait la peine.
Les juges trônaient,
drapés dans leur dignité .
Il s’en fouta !
La justice trancha !
Il perdit son procès.
De colère il légua son terrain au pape.
Et il s’exila
On n’entendit plus parler de lui.
Jusqu’au jour où il revint.
Il se présenta
pour être élu maire de sa commune.
On le raya des listes électorales
On lui ôta le droit de vote
Il meugla !
Il prit un avocat
qui lui promit besef.
L’enjeu en valait la peine.
Les juges trônaient,
drapés dans leur dignité .
Il s’en fouta !
La justice trancha !
Il perdit son procès pour la 2ème fois
Il s’exila pour de bon, et se convertit en gaveur d’oies…
Tirez-en la morale de votre choix…
17:57 Publié dans Textes/Poèmes coucous désemprisonnés | Lien permanent | Commentaires (2)
vendredi, 15 juin 2007
Au bal des vieilles filles
« Quand il y a une vieille fille dans la maison, les chiens de garde sont inutiles ».
Honoré de Balzac
Au bal des vieilles filles
Au bal des vieilles filles,
j’ai enfin voté pour elle,
parmi toutes les femmes présentes.
Elle a l’air d’une potiche,
posée là, pour recevoir le vomi,
de tous ces abrutis de vieux garçons.
Je la conduirai à l’autel,
et lui ferai un fils très tôt
qui m’aidera à tous les travaux des champs
J’espère qu’elle ne chipotera pas sur mes sentiments.
Sinon,
Je choisirai la deuxième
qui ne jure que par le rabbi.
Je me ferai juif s’il le faut,
et lui râperai les ailes,
pour la rendre plus juteuse à mes sentiments.
Choisir une femme, sur un coup de dés,
au bal des vieilles filles,
est pour moi aussi sacré
que le dernier des sacrements.
13:53 Publié dans Textes/Poèmes coucous désemprisonnés | Lien permanent | Commentaires (2)
mercredi, 13 juin 2007
Un Amour Punk
« Partage ma moto chaque fois qu’il fait beau.
Partage mon lit chaque fois qu’il fait gris ».
Michel Monnereau ( extrait de “M’écrire au journal” )
Un Amour Punk
Ce punk n’est sûrement pas diplômé de l’ENA.
Il gare sa moto, contre une futaille amochée,
Allume un cigare
Prend son temps pour le déguster.
Il entre dans le resto d’en face,
pour s’envoyer une ventrée de spaghettis.
Il sort bien régalé.
La moto pétarade et le voilà reparti,
pour une grande tournée.
Sur sa route une jeune et jolie fille brune
le stoppe et lui demande de l’emmener.
Il ne se fait pas prier.
À l’hôtel, ils se font des agaceries toute la nuitée.
Le matin elle sort de la chambre les cheveux verts et jaunes ,
bien fœhnés, et les yeux rouges qui n’ont que trop pleurés.
Le punk a décidé de la laisser tomber.
Il préfère, cent fois mieux, faire cracher sa moto
que d’apprendre à aimer.
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mardi, 12 juin 2007
Un Aigle dans l'Olympe
« L’homme est le seul des animaux à croire à des dieux ».
PLATON Extrait de « Protagoras ».
Un Aigle dans l’Olympe
À toute vibure,
L’Aigle prend son envol.
Il glapit et trompette
Il va droit dans l’Olympe
où l’attendent tous les dieux.
Il possède les codes du feu infernal.
Vie ou mort, dans une mallette peu banale.
Il court sur la géode, à toute vibure
Il ne boude ni ne craint les veto.
Il les ignore où les envoie aux réaux.
Il est le roi ; ses sujets sont ses vassaux .
En bas on l’acclame ou on le maudit.
On jette son bonnet dans les cieux,
ou on sort les fusils pour le descendre.
Et plus vite ce sera le mieux.
Il a laissé ses aiglons au nid.
Ils les reconnaît tous.
Il n’a pas de déni.
S’ils sont en danger,
l’Aigle se hâte et se précipite.
Il ne les veut surtout pas malheureux.
Ses ennemis, quels qu’ils soient,
Il les mettra en bouillie.
La vie d’un dieu est courte.
Il en sortira vainqueur où vaincu.
Les chaînes, il ne les connaît pas.
C’est lui l’Élu et il n’a qu’un vécu.
Heureux où malheureux.
On a caqué des harengs pour lui.
D’un jour à l’autre, il aime où il n’aime pas
ses plats favoris.
Il vibre où ne vibre pas, devant ses ennemis.
Il a un fluide suffisamment nerveux.
Qu’on obéisse à ses ordres, c’est tout ce qu’il veut.
Il est toujours agité,
rarement aigri.
C’est lui l’Élu des dieux.
Il passe peu de temps dans son sofa.
Il vit dans l’olympe du haut et du bas.
Il en sortira, dans cinq ans, grandi ou malheureux.
La jarretière de sa reine bien accrochée.
« Honni soit qui mal y pense ».
C’est le destin de tous les dieux.
20:40 Publié dans Textes/Poèmes coucous désemprisonnés | Lien permanent | Commentaires (1)
Suicide aux brocolis
Suicide aux brocolis
Il a jeté sa pelisse sur une chaise,
Il était en pleine transe.
Il a décollé d’un geste brusque
le patch sur son bras droit,
pour l’aider à ne plus fumer.
Il a donné un coup de pied à son corniaud
qui s’est effacé sans bruit,
par habitude.
Il s’est envoyé trois sakés dans le gosier
Il s’est mis à délirer sur sa femme,
une chinoise dégotée au bal des pompiers.
Elle l’a plaqué, après lui avoir donné le goût du saké.
Il ne lui a rien légué.
Elle ne lui a laissé que des brocolis mal cuits.
Il a ôté ses souliers en l’injuriant.
Il s’est endormi en ronflant.
Son corniaud s’est couché entre ses jambes.
Quand il s’est réveillé,
il s’est envoyé trois sakés.
Il a tourné le bouton du réchaud à gaz,
pour faire cuire les brocolis.
Son corniaud a aboyé, aboyé, aboyé.
Il lui a donné un furieux coup de pied.
Il a zappé sur la télé
qu’il a regardée distraitement.
En allumant une cigarette,
la maison a explosé.
Il n’avait pas mis le feu sous les brocolis.
Son corniaud l’avait pourtant averti.
La maison fut rasée à mort.
Aucun survivant !
On a raconté qu’il s’était suicidé,
pour sa chinoise.
La rumeur raconte n’importe quoi !
14:18 Publié dans Textes/Poèmes coucous désemprisonnés | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 11 juin 2007
Un Inuk Cucu
« Un homme qui n’est jamais idiot n’est pas tout à fait humain ».
Gonzales Torrente Ballester
Un Inuk Cucu
Un inuk cucu, fada, ivrogne
et mauvais chrétien.
décida de faire une blague au curé.
Il s’introduisit dans l’oratoire désert,
but le vin de messe,
et le remplaça par du rhum,
en se disant :
même le pape n’y verra rien à Rome.
L’affaire fut éventée…car il s’en vanta…
Il alla pour la première fois à la messe,
et se mit au premier rang.
Le curé prêcha sur les noces de Cana.
Et à l’ite missa est ,
il fit semblant de trébucher…
Notre inuk était aux anges…
Le curé s’empressa d’aller chez l’inuk
en catimini.
Il remplaça son rhum par de l’eau bénite.
Ainsi une deuxième messe fut dite…
Très vite, le fada se rendit compte
du changement.
Il en tomba sur le cul,
et devint moins cucu
Il cria sur tous les toits
le deuxième miracle de Cana.
Les habitants jouèrent le jeu évidemment.
Dès le premier dimanche,
on ne reconnut plus l’inuk.
Il assista à la messe, aux vêpres,
et ce fut ainsi tous les dimanches.
Depuis, les habitants le considèrent beaucoup moins débile…
Le faux miracle l’a rendu intelligent.
Il s’est mis à l’étude de la bible… sérieusement,
une cuculle sur la tête.
Avec son capuchon, il se prend pour un moine sage et savant.
09:55 Publié dans Textes/Poèmes coucous désemprisonnés | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 09 juin 2007
Le Huron, la Virago et le Puma
« Qu’il est curieux que la frayeur soit si souvent causée par l’inattendu ».
Théodore ROSZAK ( Les mémoires d’Elisabeth Frankenstein )
Le Huron, la Virago et le Puma
Un huron violonait ses partitions,
posées sur un pal de jade.
Un chien aboyait sur ses miaous.
Au fur et à mesure, le paysage se rapiécait .
Une virago édentée hésitait à manger des fruits blets.
Un eyra, natif du Brésil, rôdait dans les parages.
Elle se mit à fumer sa pipe.
Le puma finit par apparaître,
fasciné par le violon.
Une odeur de monoï le fit fuir.
Il renversa le pal de jade et les partitions.
Il cherchait de toute évidence un weld herbeux.
Ici, il ne trouvait qu’une terre, chargée de wad et de sulfite.
Terrorisé, le huron tomba sur le cul
et cassa son violon !
La virago, affamée, s’est mise en quête d’une nouvelle pipe.
17:33 Publié dans Textes/Poèmes coucous désemprisonnés | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 08 juin 2007
L'Amour au Palan
L’Amour au Palan
Il était très obèse,
aussi lourd que de la fonte.
Pour lui, ce n’était pas toujours gai,
et encore moins la fête,
malgré ses yeux azurés.
Il avait un mal fou à se dépoter
de son fauteuil, conçu spécialement.
Sortir, il en abusait rarement.
On le zieutait comme un éléphant.
Il se drapait, plus qu’il ne s’habillait.
Il ne pouvait faire autrement.
Un jour dans la rue, à la boîte postale,
des galopins lui lancèrent , pour lui faire mal :
« Tu niques comment ? »
Il aurait bien voulu les envoyer paître,
mais il baissa la tête honteusement.
Arrivé chez lui il se posa la question.
Il invita une pute obèse.
Il ne pouvait faire autrement.
Ils essayèrent toutes les positions.
Ce fut un enterrement !
Ils eurent alors une idée génitale :
Il commandèrent un palan.
et ils s’y prirent autrement.
Alors là, ce fut un vrai festival !
Vous êtes bien trop curieux.
Je ne vous dirai pas comment.
13:45 Publié dans Textes/Poèmes coucous désemprisonnés | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 07 juin 2007
Une Gnose Fatale
« Toute foi nouvelle commence par une hérésie ».
Robert ARON
Une Gnose Fatale
Pour l’apéro, le boy se demande
comment on peut hésiter,
entre un Tokay et un Ricard.
Pourtant son maître hésite,
à moins qu’il ne soit distrait…
Il attend calmement sa décision.
Le maître est plongé,
dans sa nouvelle gnose.
Un spécialiste de la question.
Il l’a dédiée à toutes les religions.
Elle a été éditée, rééditée.
Il craint sans doute de l’ébrécher,
ou de s’y engluer, à force d’y penser.
Elle a été très critiquée et même huée !
Les ingrats ! ils ont osé !
Un imam criard l’a très mal reçue.
Hérésie ! hérésie ! hérésie !
Il lui lance une fatwa.
Par un beau matin, le maître,
devant des buissons-ardents,
reçoit deux balles :
l’une en plein front,
l’autre en plein foie.
Un comble !
Pour cet homme qui avait mis,
dans cette gnose,
toute sa tête et toute sa foi.
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