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mercredi, 25 juillet 2018

Un Goy* et des Larrons* en noir.

Un Goy* et des Larrons* en noir.

 

Je m’enquiers* seulement, pour comprendre pourquoi, dans mon quartier, les juifs me traitent de goy*, avec un air de pitié. Je suis allé prier dans leur synagogue, tout suifé* en les traitant d’horribles larrons*  en noir. Moi je ne suis pas le Christ, et je ne leur pardonne pas d’avoir crucifié Jésus. Deux larrons m’ont éjecté de leur synagogue, et même l’un deux m’a pété dessus, en me traitant de sale goy*.J’ai braillé ma révolte en haut d’un neck* et j’ai alerté le ciel de leur réticence, qui remonte encore plus loin que le wurm*, à rester dans les abîmes. J’avoue cependant ,et je jure devant Dieu avoir dépiauté* un lièvre, en braconnant dans un endroit boisé et privé, et en avoir écrasé la peau  sur la kippa d’un vieux juif, en le traitant  de sale yiddish.

Il s’est mis à rire et il m’a remercié, car il ne parlait que le russe.

Depuis ce jour, je me suis mis à étudier la Torah, coiffé d’une kippa en peau de zébus.

 

Enquérir : v. S’informer

Boiser :v. Planter (un terrain) d’arbres

Goy :  Nom donné par les juifs aux non-juifs

Larron : (f. larronne ou laronnesse) n. Litt. Voleur

Neck : n.m ; Géol. Piton correspondant à une ancienne cheminée volcanique.

Suifer : v. Enduire de suif.

Dépiauter : v. Dépouiller ( un animal) de sa peau.

Wurm : n.m ; Géol. La quatrième des grandes glaciations alpines de l’ère quaternaire.

Rencontre de ma Dive sur le Web.

Rencontre de ma Dive sur le Web.

 

Elle est dive*, dive* ! Je la payerais volontiers cette refoulée, pour la surmener du cœur et du croupion. Je l’examinerais bien avec mon  colposcope*, car je suis gynécologue. J’ai obtenu mon diplôme sur le Web* au cours du soir. J’habite dans une insula* et je surf sur le Net en buvant du saké*. Mal m’en  a pris un soir en  découvrant cette fille sur mon écran. Mais hélas exit*, mon ordi tomba en carafe suite à un horrible virus dont j’étais l’hoir* par malchance, ayant une ram* insuffisante pour l’éjecter.

Dès que je fus ré éclairé je recherchai, tout excité, ma dive* sur la Web pour toper* avec elle un rendez-vous bien réel.

À force de recherches je la retrouvai une nuitée sur le forum des PTT. Elle recherchait un receveur des postes qui lui avait laissé une missive  sur le Web, concernant un devis pour le ponçage de ses parquets. Je lui proposai illico de lui poncer moi-même ses parquets pour une somme minime. Après maintes discussions sur le forum, elle me donna son accord.

Je la rencontrai… je fus ébloui… et elle aussi. Aucun paratonnerre n’aurait pu empêcher ce coup de foudre réciproque. Depuis nous vivons une lune de miel… Quant  aux parquets ils attendront….

 

Web : n.m. Système d’accès au réseau Internet.

Toper : v. Se taper mutuellement la main en signe d’accord.

Saké : n.m. Boisson alcoolisée japonaise.

Exit : Indication scénique de la sortie d’un acteur.

Insula : n.f. Antiq. Ilot d’habitation.

Hoir :n.m. Vx. Héritier.

Ram : n.f. Inf. Mémoire vive.

Dive :adj.f. Divine

Colposcope : Méd. Examen du col de l’utérus avec un appareil comportant une source lumineuse et un système optique grossissant. ( colposcope n.m.) Le Petit Robert.

dimanche, 27 avril 2008

Les aventures de mon Ex

Les aventures de mon Ex

 

 

Mon ex* est partie chez les mayas le quinze mars, pour faire un aman*, avec un musulman, doté seulement d’un coran. Son voyage fut très animé. Elle supa*, comme une fève, un thomise*, à marche oblique. Il fallut agir vite.

Pour faire passer l’araignée, plaquée dans l’isthme* de son gosier, on lui fit manger du oka*, ce fromage canadien qui donne des hoquets. Depuis, un peu mutilée, elle marche en zigzague et en dansant. Elle impressionne beaucoup les policiers. Même un lynx, en la voyant, s’est mis à loucher.

Avec ses derniers florins, elle s’est offert un voyage en Abyssinie, avec un gadjé*, veuf, copieur de tout, anobli et qui touche des allocs . Un drôle de dauw* ! Il ne s’est jamais limé les ongles !

Ils habitent dans un loft* et pour couronner le tout, mon ex a trouvé un filon : elle répond sur son portable à des quizs* sur le dos d’un yak*, en jouant au stud* où au walé*.

Elle est, bien sûr, toujours accompagnée de son gadjé*. Il fait le guet, pour que ce voyage soit bien géré. Ils font un couple bizarre,  hétéroclite, mais qu’importe pourvu qu’ils soient heureux…Je m’en tape le coquillard *!

 

 

 

 

Aman n.m. : Pardon en pays musulman

Super v : Aspirer, gober

Thomise n.m. : Araignée à marche oblique

Isthme n.m. : Bande de terre resserrée entre deux mers et réunissant deux terres (image du gosier…)

Oka n.m. : Fromage canadien

 

Gadjé ( pluriel Gadjos)  n.m : Nom donné par les gitans aux non-gitans

Allocs n.f. Fam. : Allocation

 

Dauw (dô) n.m. : Zèbre

 

Loft n.m. : Atelier, entrepôt transformé en logement.

Quiz n.m. : Jeu par questions et réponses

Yak n.m. : ruminant du Tibet, au pelage long et épais

Stud (steud) n.m. : Poker où certaines cartes sont découvertes

Walé n.m. : jeu africain

Coquillard n.m. Argot : Je m’en tape le cul…

samedi, 22 décembre 2007

Un pandore en or

«  Chez certaines gens, un habit neuf, c’est presque un beau visage »

MARIVAUX

 

Un pandore* en or

 

Un pandore*, avec des kilos en trop,

arrêta net mon engin,

La fumée le gênait.

Il n’était pas fumivore !

 

Il était québécois et il me dit :

« Je veux bien vous dégêner*

mais vous paierez la taxe. »

 

J’opinai du bonnet.

Derrière une haie, je vis passer un train,

avec des trucks*.

« Une chance, lui dis-je, qu’il ne fume pas ! ».

Est-ce un jeu ? me répondit-il

« Non, je constate simplement. »

Vous me prenez pour une bique ?

« Je ne me permettrais pas.

Je viens de subir une opération

et je suis un peu défaitiste. »

Ah, bon ! me répondit-il.

« De plus, je sors du sana et je voudrais me caler d’un sandwich ».

« Allez ! me dit-il, ça ira pour cette fois »…

Je suis reparti un peu éberlué.

 

Hier, un fripier m’a vendu un costume en twill*.

Depuis, les pandores ne m’impressionnent plus,

et j’ai arrêté de fumer.

 

Pandore : familier Gendarme

Dégéner : V. Québ.  mettre à l’aise

Truck : n.m. wagon en plate-forme

Twill : n.m. tissu à côtes obliques

   

 

 

jeudi, 20 décembre 2007

La rivière sans retour

«  Il faut avoir confiance dans les surprises de la vie ».

Jean-Philippe BLONDEL ( Accès direct à la Plage )

 

 

La rivière sans retour

 

 

Six voix à la fois, dans un cri : AH !

Une exclamation, à la vue d’un quaker* sur un âne.

Nous pagayons depuis si longtemps.

Enfin libérés !

Nous positivons.

Fini les mendoles* !

Une bonne doufe*, avec un kil*, rhumé* où non !

Le quaker nous regarde et s’enfuit.

Il n’est pas branché.

 

 

Un kalé* balafré et très défrisé

nous aperçoit sur la berge et nous fait signe.

Il fume un joint.

Sa chemise est tissée à la lirette*.

On l’aurait moflé* en faculté.

 

 

Il fleure le camembert des pieds, mais passons…

Nous aurions préféré l’odeur du nougat…

 

 

Il nous propose une fondue à sa façon.

Nous acceptons bien volontiers.

Pour nous caler,

il  l’a banchée* comme un maçon.

Nos azygos* ne la supportent pas.

Nous pivotons tous d’un quart de tour,

et la vomissons aux poissons.

Après ses excuses, nous reprenons nos pirogues,

l’estomac et le cœur barbouillés.

Pour l’avenir, on s’est juré

de ne plus faire confiance à un kalé*.

 

 

Quaker : n. - membre d’une secte protestante

Mendole :n.f -  poisson osseux

Doufe : n.f . Belge – cuite ex. prendre une bonne doufe !

Kil : pop. n.m. – litre de vin rouge

Rhumer : v. – additionner de rhum

Kalé :n. et adj – Gitan

Lirette : n.f – mode de. tissage artisanal

Mofler :v Belge – recaler à un examen

Bancher :v. – couler (du béton)

Azygo : adj et n.f. – méd. ( veine) faisant communiquer les deux veines caves

 

 

 

 

dimanche, 09 décembre 2007

Les nouvelles idoles

Les nouvelles idoles

 

 

Elle fit un vœu nodal, sur un vol spatial :

Que le lem de son époux  alunisse bien,

et y reste pour toujours.

Elle fit un nœud, aux deux lacets de ses chaussures.

 

 

Loin de lui, elle se sentira moins cernée, sanglée,

langée comme un bébé.

Son mari est bien trop pantouflard,

et  à ses petits soins.

Il la prend vraiment pour une poupée.

 

 

Elle lui scanne :

« Oh, mon amour, reste là-haut, dans ton halo lunaire.

Une épidémie a envahi la terre. On massacre,

on crucifie même les extra-terrestres.

On respecte que ceux qui règnent dans les cieux .

Tu es déjà le Dieu Halo, vénéré,  adoré, adulé, encensé.

Des milliers d’êtres humains te vénèrent,

te prient, te supplient.

Des sanctuaires existent déjà à ton intention.

Halo réponds-moi !

Halo je t’aime !

Halo écoute-moi !

Tu es, où qu’on aille, un Dieu portable,

comme une médaille,

à la ceinture, dans le sac où autour du cou.

Ton image est présente partout.

 

 

Je t’avertis cependant :

Une nouvelle déesse et un nouveau dieu arrivent :

la déesse Ségo et le dieu Sarko.

Ils se disputent la suprématie pour qu’on parle d’eux,

sur toute où une partie de la terre.

Ils sont vénérés, par les fidèles qui les ont créés.

Toi, tu t’es créé toi-même.

Ils te craignent et sont agacés,

quand leurs croyants te font sonner

 

 

Tiens bon oh mon amour !

Prends soin de toi.

Tu es bien plus célèbre qu’eux.

Tu le demeureras pour ta vie entière.

J’en fais le vœu, et deux  nœuds à mes chaussettes.

Je t’aime oh ! mon petit biquet ! 

Je t’admire, tous les soirs,

dans la grosse lunette que tu as pointée sur toi dans le grenier ».

samedi, 29 septembre 2007

Un mariage de raison

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« Une femme n’est peut-être vraiment aimée pour elle-même que quand elle n’est ni laide, ni belle, ni pauvre. La beauté attire les vaniteux comme l’argent attire les coureurs de dot »

Henri Duvernois ( Beauté)

 

 

Un mariage de raison

 

 

Ma fleuriste flûte en parlant.

Pour ne pas la vexer,

J’avance une invitation oiseuse,

au snack d’en face.

Les couvercles sentent le chlore

et elle débusque un psoque sous sa salade.

Pour la venger, je jette son plateau sous la table.

Je renifle mon steak fondant :

Il sent l’iode et la lavande.

Burke !

Je suis en rad d’idées…

Pour la consoler, je lui propose

de faire un benji en pleine campagne.

 

 

Consentante, j’annule mon antiquaire,

sur la côte de jade, à qui ma grand-mère

a acheté en 19.. des celtiums.

Moi, j’étais intéressé par un livre relié,

écrit en ogham.

 

 

En route, ma fleuriste prend un malaise.

Zut !c’est sa veine portale.

Le grand saut est annulé.

Dans sa chambre parfumée on se rattrapa.

Un vrai festival de jambes et de corps enlacés!

On ne se quitte plus. On s’est marié.

Je lui ai fait un enfant.

Elle vend ses fleurs

et moi je joue de la flûte

de Pan.

jeudi, 05 juillet 2007

Le Robot recyclé

« Si les robots s’humanisaient, les êtres humains se robotiseraient-ils ? »

Paul Guth ( Le Mariage du Naif)

 

Le Robot recyclé

 

Le robot, sur le gril, fit : meuh !

Ligueur d’une ligue virtuelle,

Il créait des BD cruelles,

Et ne se sentait  pas heureux.

 

Il ne servit pas de grillade,

Mais à réciter des prières

Restaurées, pleines de mystères

Et mixées de pantalonnades.

 

Il dansa sur le gril brûlant,

Secoué de mille sonneries,

Racontant des grivoiseries,

Avec sa langue de serpent.

 

On crut vraiment sa mort venue.

Balancé tout chaud aux enfers,

On en fit un bon mâchefer.

Mais pour lui la déconvenue :

 

On le tassa, le concassa,

Sans prière anthume ou posthume,

Pour le mélanger au bitume,

Et combler les raspoutitsas.

 

Fini l’époque glorieuse

Des belles encres de couleurs.

Entre les mains de bricoleurs,

Sa vie est devenue merdeuse .

 

Ecrabouillé de toutes parts,

Comme vêtement d’autoroute,

On le pollue, ça le dégoûte !

Sa vie est celle d’un bagnard,

 En pleine déroute…. 

           

 

             

mercredi, 04 juillet 2007

La Juive

 

« Dieu a tout créé, Dieu a créé le racisme.  Mais Dieu a aussi créé l’antiracisme.

Avec tout le respect que je lui dois, Dieu est un sacré fouteur de merde ».

Philippe Geluck (extrait de la bande dessinée : Le Chat à Malibu).

 

« Tout espèce re racisme conduit inévitablement à l’écrasement de l’homme ».

Jean Paul II  ( Entrez dans l’Espérance).

 

La Juive

 

La juive dans les lupulines

Fuit les pogroms et les tueurs

Lâchée même par ses copines

Elle craint les inquisiteurs

 

Ses larmes sont d’un tout autre âge.

Ses frayeurs laissent indifférent.

On en fera pas un tapage.

Etre juif est trop malséant !

 

Soudain des cris des aboiements

Ouf !On a débusqué la juive

On va l’envoyer dans les camps,

D’une façon expéditive.

 

Ses souliers, ses dents, ses cheveux

Permettront à quelques enfants

De passer un noël plus  joyeux,

Loin des barbelés allemands.

 

 

lundi, 02 juillet 2007

Un Général de Terre à Terre

« Un âne à deux pieds peut devenir général et rester âne ».

Comtesse de Ségur ( Le Général Dourakine).

   

Un Général de Terre à Terre

 

Le général dans le jardin

Aperçoit quatre pics à glace

Plantés au milieu des jasmins :

« Dans ce jardin rien n’est en place !».

 

Dit-il, en arrachant les pics.

« Ce n’est pas comme dans l’armée

De terre. Là, tout tombe à pic,

Dans mon unité, bien-aimée .

 

L’armée c’est l’uniform-ité,

Où règne discipline et ordre.

Depuis que je suis marié

Ma femme reste sous mes ordres ».

 

Tout à coup, par enchantement,

Le jardin entier se bouleverse,

En quatre temps trois mouvements.

Le grand chef  part à la renverse !

 

Un délicieux charivari…

Le général, sans état d’âme,

Tranche manu militari

De brûler tout au lance-flammes.

 

La générale le traita

De militaire d’opérette.

Apeuré, il se retrancha,

Et pris la poudre d’escampette

 

             

dimanche, 01 juillet 2007

La Momie

« Les morts ne connaissent pas la honte, mais ils puent horriblement ».

Anton Tchékhov ( Carnets)

 

 

La Momie

 

 

La momie se réveilla un peu saoule.

Son sépulcre éclata comme un œuf.

En un éclair, elle se libéra de ses bandelettes,

et se rua dans les luzernes.

 

 

A son front, un nævus brillait comme un diamant.

Ses lèvres, gercées par le froid du tombeau

dessinaient un ovale parfait, vert de moisissure.

Elle traînait une horrible odeur de cadavre.

 

 

Les gens du village, fascinés par la momie,

restaient muets .

Le fossoyeur, péon d’origine,

qui ne craignait ni les vivants,

et encore moins les morts,

tenta de la dompter.

Il la somma de retourner dans son tombeau.

La momie le pris pour un fada

et le traita de déchet.

 

 

Elle le regarda fixement dans les yeux,

et l’hypnotisa…

Elle lui ordonna de se coucher dans son tombeau.

Il obtempéra.

Depuis, la momie, armée d’une faux,

décide de la vie et de la mort des villageois.

Elle siége au tribunal.

Personne ne contredit ses sentences.

 

 

« Tout contestataire ira coucher avec le fossoyeur ».

Dixit la fossoyeuse.

samedi, 30 juin 2007

Message de Sagesse

« La conscience est cette voix intérieure qui nous avertit  qu’il y a peut-être quelqu’un en train de nous regarder ».

Henri Louis Mencken

 

 

Message de Sagesse

 

 

L’automne était déjà bien avancé

Je regardais au loin la mer houleuse,

et même très déchaînée.

Deux bateaux lutaient

dans les gerbes des vagues.

L’un touait l’autre,

ahanant dans leur marche,

pour atteindre un port  éloigné.

Ils disparaissaient et réapparaissaient

dans le creux des vagues,

comme s’ils allaient sombrer

 

 

Soudain un homme âgé,

habillé d’un jean et d’un sweat-shirt,

se trouva à mes côtés.

« Voyez-vous jeune homme, me dit-il,

apparition et disparition n’existent qu’à la surface,

comme des vagues sur la mer ».

 

Je me retournai et je me retrouvai seul sur la plage.

L’homme s’était aussi vite éclipsé qu’il m’était apparu.

Troublé, je méditai et je compris ce que le Sage en moi

avait cherché à me transmettre.

 

 

Toutes nos réponses sont en nous, à toute heure.

Il suffit de faire silence, de méditer,

et d’écouter notre voix intérieure.

vendredi, 29 juin 2007

Un Modigliani jalousé

« Rien n’est pire que la méchanceté ou la bonté pure .Il faut qu’elles s’encanaillent ».

François Bott

 

 

« Méchanceté s’apprend sans maître »

Proverbe allemand

 

 

«  Les maladies qui proviennent  de la méchanceté du cœur féminin sont :une indocilité sans modestie, la colère facile, le goût de médire, la jalousie, l’intelligence courte ».

Kaïbara Ekikenn (  La grande science pour les femmes).

 

 

Un Modigliani jalousé

 

 

Le maître fut fort honoré

qu’on lui confiât un Modigliani à restaurer.

Les couleurs commençaient à emboire

Il réunit ses élèves,

et leur expliqua l’art de la restauration.

 

 

Une jeune coréenne, prude, trouva le portrait

un peu trop dévêtu.

Les autres élèves se moquèrent d’elle.

Elle se trouva toute honteuse.

 

 

Le maître généreux lui trouva des excuses :

Trop jeune et issue d’une autre culture…

Les élèves femmes envieuses

firent la moue.

 

 

L’artiste peintre leur donna, comme sujet,

des fleurs dans un vase.

Les garçons auraient préféré un nu féminin.

Tous les élèves se mirent au travail,

sur leur chevalet.

 

 

Le maître félicita la coréenne,

assez ostensiblement

Dès qu’il eut le dos tourné,

une élève la bouscula.

Elle s’écroula sur son chevalet,

le visage tout barbouillé de couleurs.

 

 

Elle se mit à pleurer.

Le maître vint la consoler,

avec une tape amicale sur la joue.

 

 

Devant les élèves ébahi(e)s,

Il lui confia la restauration du Modigliani.

 

 

 

 

 

 

 

jeudi, 28 juin 2007

Les Tricheurs

« Les tricheurs ne connaissent pas la vraie joie de gagner ».

 Maurice Sachs ( Derrière Cinq Barreaux)

 

 

Les tricheurs !

 

 

Ils font partie d’un holding,

pratiquent une certaine goétie,

aux cartes biseautées.

 

 

Mézig, je ne m’y laisse pas prendre !

 

 

Ils se shootent aux lambics,

livrés directement de Belgique.

Leur télex est truqué.

Leurs pagers toujours ouverts :

Au cas ou, le yeti pourrait les appeler,

pour s’associer.

 

 

Ils ne signent leurs forfaits qu’avec un bic,

effaçable.

Les juifs !

Leurs tarifs prohibitifs enflent,

au rythme de leur déraison.

 

 

Leur pinard est laiteux.

Pas de limite, pas de crainte pour eux.

Pour l’instant !

Ils pondent de gros et mauvais œufs.

Ils finiront bien par s’étouffer à force de gonfler.

 

 

Mézig du fisc, je suis payé pour les surveiller.

Mon heure viendra pour les pincer.

J’en fais le serment, enfin, si on m’en laisse le temps…

 

 

 

 

mercredi, 27 juin 2007

On ne badine pas avec l’amour…

« Tu regardes les yeux pleins de larmes ces pauvres émigrants ».

Apollinaire

 

 

On ne badine pas avec l’amour…

 

 

En Allemagne, j’étais un welche*.

Je portais pourtant un futal

De qualité, sans être Belge.

J’osai quand même aller au bal

Musette…

 

 

J’y rencontrai une grisette.

On a dansé un bal d’enfer,

Tous deux, de guinguette, en guinguette,

À visage bien découvert

Nus corps et âme…

 

 

Je lui ai déclaré ma flamme,

Et proposé la rédowa *.

Elle me fit une réclame :

Chéri, dansons une java

Noise…

 

 

Ah ! elle était bien Bavaroise.

Déçu, satisfait à la fois…

Je compris qu’elle était bourgeoise.

Moi, je n’étais qu’un villageois.

De vivre…

 

 

Je bus donc à en être ivre.

Elle se mit à boire aussi

Avec beaucoup de savoir-vivre

J’en fais ici le vrai récit

Détaillé…

 

 

Je sus vite où elle était née.

Ses parents avaient un château

Châtelains, dignes, fortunés.

Elle avait donc un beau trousseau

De chemises…

 

 

J’évitai donc les paillardises,

En leur parlant des négondos*.

Je leur donnai la convoitise

De l’Amérique eldorado

Ma terre promise…

 

 

Dans leur parc plein de vantardise

Et de cygnes dans leur étang

Ils m’avouèrent avec franchise

Qu’ils n’avaient plus un sou vaillant

Rien d’impossible…

 

 

Aussi, j’avouai l’irrémissible :

J’étais marié avec enfants.

Ils se montrèrent inflexibles.

J’étais pour eux un intrigant

Et madré…

 

 

Elle s’appelait Mariethé

J’ai fait mes adieux, en pleurant

Pleurs de croco bien calculés

Et j’ai pris mon sac d’émigrant.

Grand Dieu !…

 

 

« Laissez, laissez mon cœur s’enivrer d’un mensonge ». Baudelaire

 

 

*Welche : n.m. Anc. Étranger pour les Allemands.

*Rédowa : n..f.. Danse ancienne à trois temps.

*Négondo : n.m. Érable Américain.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

mardi, 26 juin 2007

Le Zouave de Jésus

« Le dictateur demeure enfin seul possesseur de la plénitude de l'action. Il absorbe toutes les valeurs dans la sienne, réduit aux siennes toutes les vues » (Valéry).  

« Le despote n'est le maître qu'aussi longtemps qu'il est le plus fort » (Rousseau).

   

Le Zouave de Jésus

 

Le zouave rentra dans la pagode.

Pour parler tranquille à Jésus.

Bernique ! Et pas de prospectus.

Il se trouvait aux antipodes.

 

Il aurait voulu moufeter,

Contre ce Jésus et sa clique.

Il décida de rester stoïque,

Et de ne plus se lamenter.

 

Ce Jésus aurait pu l’aider.

Il restait sourd à ses prières,

Pour sortir de la pétaudière

Où sa colère l’avait mené.

 

Sur Sao Tomé et Principe,

Le dictateur compte le tuer :

Le zouave veut le destituer,

Ainsi que toute son équipe.

 

Le zouave enfonça sa capote,

Et pris le chemin de la mer

En essayant d’y voir plus clair,

Pour éliminer le despote.

 

Soudain il prit sa décision

Il sera vainqueur ou martyre

Il s’embarqua sur un navire

Et lança une rébellion

 

Avec cent mille mercenaires

Embrigadés d’un peu partout

Il déferla avec courroux

Pour une épopée légendaire.

 

Il décapita le tyran,

Fit construire une grande église,

Décréta religion unique

Jésus qui se trouvait dedans..

 

Tous les habitants s’y accommodent…

Ils ne pipent mot…

Sinon, le zouave les embastille, les tue ou les torture…

À son tour c’est un vrai tyran…

                             

Un paysan au-dessus de tout soupçon

« Chaque assassin est probablement le vieil ami de quelqu’un ».

Agatha Christie

 

 

« Le plus lâche des assassins, c’est celui qui a des remords ».

Jean-Paul Sartre ( Les Mouches)

 

 

Un paysan au-dessus de tout soupçon

 

 

Dans le fenil, le foin se repoudre en mauve.

Le soleil est à son couchant.

Le paysan m’annonce :

« C’est un ciel d’esquimau. Demain il fera beau ».

 

 

Avec une alêne, il se met à percer

le harnais de son cheval.

Les trous ne sont pas assez hauts.

Soudain, il se donne une gifle furieuse.

Les mouches l’agacent.

Dans le fenil, elles sont déchaînées à l’envi

contre le paysan.

 

 

Il sort du fenil en maugréant :

« Vous savez, me dit-il il, je ne me bile pas.

Les êtres nuisibles, je sais les amorcer.

Rien ne m’émeut. Je les tue à mains nues.

Même ma bourgeoise se tient à carreau ».

 

 

Il s’arrête pour se rouler une cigarette.

Je lui rétorque :

« Vous êtes un drôle de rigolo ! ».

 

 

Il me répond :

« C’est ce qu’on dit de moi. C’est sans doute vrai.

J’ai 70 balais et je n’ai jamais tué une mouche, ni tiré un perdreau ».

 

 

Je lui lance en riant :

« Dans ce cas, vous êtes un assassin au-dessus de tout soupçon ».

 

 

Il me regarde avec des yeux méchants :

« C’est ben vrai ça ! Venez ! on va arroser ça ! Faut ben tuer le temps ! ».

 

 

Je me suis fait un ami de ce paysan. Je l’appelle monsieur Victor.            

C’est peut-être le plus finaud des assassins, sans remords…

 

 

On dit qu’il a zigouillé des boches pendant la guerre,

et qu’il trousse sa femme à la hussarde.

( ce sont les mauvaises langues bien sûr…)

 

 

Prudent, je reste donc sur mes gardes…comme sa femme…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

lundi, 25 juin 2007

Rumba pour une araignée défunte

 

 

« L’homme est un animal qui lève la tête au ciel et ne voit que les araignées au plafond ». Jules Renard

« L’enseignement de l’araignée n’est pas pour la mouche ». Henri Michaux (Face aux Verrous)

 

Rumba pour une araignée défunte

 

 

L’araignée tissait, retissait

Inlassable sa pure toile.

Toutes les mouches s’y prenaient

Dans cette grande et folle étoile.

 

 

Une vraie rumba de guinguette,

Proies se faisant embobiner,

Puis sucer leur sang d’andouillette.

Un trépas sûr, mais raffiné.

 

 

Un jour une mouche maligne

Réussit à lui échapper,

Après une rumba bénigne,

Et décida de se venger.

 

 

En lui tournant autour sans cesse.

Zzz pour lui donner le tournis.

L’araignée, remplie de détresse,

Tomba dans un nid de fourmis.

 

 

Comprenant ce qu’une victime

Peut endurer de ses bourreaux.

Trop tard pour regretter ses crimes.

Tuer un plus faible, c’est salaud !

 

 

Mais quand il le faut pour survivre,

Faisant le au moins en douceur.

Vu sur l’écran, lu dans les livres,

L’homme, hélas ! est un massacreur.

 

 

Les animaux et les insectes

Ont plus de cœur que les humains

La vie mieux que nous la respectent

Ils tuent pour vivre et par instinct.

 

 

« Tu as le droit de tuer un animal pour t’en nourrir, à condition que ta joie de le manger

soit plus grande que la joie qu’il avait à vivre ». Sagesse Hindoue

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

dimanche, 24 juin 2007

Un homme normal, sans plus...

« Un homme n’est rien d’autre que la série de ses actes »

HEGEL, Encyclopédie

 

 

Un homme normal, sans plus…

 

 

Il est radsoc, hétéro, avec bedon

et roule dans un bazou.

 

 

Il écoute de la house ou du Verdi.

 

 

Il porte un képi,

surmonté d’un awacs périmé.

 

 

En août, il s’entraîne au crawl,

avec des palmes, de peur de se noyer.

 

 

Il joue les cadors,

en roulant les mécaniques.

 

 

Il lampe le smog,

pour ne pas vomir ou se luxer les épaules.

 

 

Il laque au spray ses rares cheveux,

et fait des ronds de jambes à la lune.

 

 

Il se souhaite sa fête tous les matins,

en gobant des muslis.

 

 

Son apéritif, c’est le kir, avec des agrumes.

 

 

Il danse le jerk

et roule des patins aux jeunes filles.

Ça fait jeune branché et pas titi !

 

 

Il dort debout, de crainte qu’on le déloge,

en chemise de nuit, avec ses pantoufles.

 

 

Il tire les runes, en habit de mage.

Il connaît tout du sidéral,

et des Ducs de Guise.

 

 

Il ne déroge pas au nouvel âge.

Il est béni des dieux,

et tout à fait normal.

 

 

Il gère sa vie comme ses amours,

en fumant des pipes.

 

 

Il se joue la comédie à fond la caisse.

Il finira à coup sûr sa vie dans un cirque.

 

 

 

 

 

 

samedi, 23 juin 2007

La Duchesse et son Laquais

« J’aime mieux être fossoyeur que laquais ». SARTRE

 

 

La Duchesse et son Laquais

 

 

Il lanterna à présenter

Le tilbury à la duchesse.

Pour se faire un peu pardonner,

Il lui fit maintes politesses.

 

 

En montant dans le tilbury,

La duchesse étant rancunière,

Lui dit avec effronterie :

« Vous êtes viré ! ». 

 

 

Le laquais se déculotta

Et montra ses fesses,

À la duchesse éberluée…

Il ne fut pas viré.

 

 

Depuis, la duchesse est bien moins pimbêche.

Chaque soir, elle supplie son laquais de l’accompagner au lit,

pour l’amuser….

 

 

 En fricotant avec la duchesse, il ne peut s’empêcher de penser : 

« J’ai l’habit d’un laquais et vous en avez l’âme ». V. HUGO