mercredi, 12 novembre 2008
Hérodiade -L'égérie noire de mon PDG -
Hérodiade ( l’égérie noire de mon PDG)
C’est une vraie Hérodiade.
Elle a agrippé son Hérode Antipas.
Elle est le secret interne,
Et la maîtresse de mon PDG.
Si vous déplaisez à cette intrigante
Votre tête est irrémédiablement coupée.
Cette punaise est une malédiction !
Mais quand donc recevra-t-elle sa punition ?
Mon PDG est un homme faible.
Les artifices de son Hérodiade
Le rendent complètement benêt.
Plusieurs têtes sont déjà tombées :
Des rivales ou des hommes trop influents,
Trop perspicaces, quant à ses manigances.
Les procès des têtes coupées ne lui font pas peur.
Mon PDG paie rubis sur l’ongle ;
Il est loin d’être fauché…
Je vous avoue en toute confidence :
Je me suis amouraché de cette punaise.
Je lui fais honteusement un brin de cour.
Elle adore qu’à son cœur on roucoule.
Demain soir je vais lui faire sa fête :
Je vais l’accueillir dans mon deux pièces,
L’embobiner, la renverser, l’enivrer de baisers.
Elle va ramper à mes pieds.
Me manger dans la main,
Et se mettre en levrette.
Bref, je vais la déculotter, et l’en…..
Lui faire subir tous les sévices de mes vices,
Lui faire perdre complètement la tête.
Je sauverai ainsi la mienne,
Pas toujours bien ajustée...
O ma douce, ma divine, tu vas m’idolâtrer.
Je vais te faire croire assurément
que je suis ton bon toutou à tes pieds.
Tu n’y verras que du feu ma belle !
Je te ferai croire que je t’aime.
Je vais, sur toutes les coutures, te niquer.
Tu raffoles de l’amour pervers, sado/maso.
Je serai ton maître et toi mon esclave.
Je vais te souiller, te saigner à coups de fouet,
T’enchaîner, te faire crier, t’en faire baver.
Je vais pétrir tes gros nichons,
Et y mordre à pleines dents.
Tu vas jouir immonde cochonne,
Et braire comme une truie qu’on égorge.
Par tous tes orifices tu vas exulter !
Tu me supplieras encore et encore de t’en redonner.
Salope, tu n’es qu’une horrible punaise,
Et comme telle, mon jus, mêlé à ton jus,
Je vais, avec délice, sale garce t’écrabouiller…
Signé : Zorro et Cie pour nous venger.
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mercredi, 04 juin 2008
Métamorphose
Métamorphose
Charogne ce vent !
Il pue et il s’évente !
La fosse vomit son purin.
La ferme a fermé tous ses volets.
Ils auraient grand besoin d’être peints.
Soudain , elle apparaît :
Robe longue à fleurs et à volants
Souliers rouges à hauts talons
Une tzigane sûrement
Le port princier
Ses cheveux d’or dans le vent.
Un seau à la main
Elle va au puits puiser de l’eau
J’en reste coi et tout ballot !
Les volets deviennent bleus
Des hortensias poussent dans le purin
Mes narines hument un parfum de jasmin.
La petite ferme est métamorphosée.
La poulie du puits me chante un refrain.
Coquin ce vent, très très coquin !
18:03 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (1)
lundi, 02 juin 2008
C'est un rêve, une caresse
C'est un rêve, une caresse
C'est un rêve, une caresse
Le bruissement de l'eau sur les cailloux
Ton souffle, au creux de mon oreille
Et ta voix, comme un doux bruissement d’abeilles
Des chansons d’enfants dans le verger
Des cris de joie dans le ruisseau
Des chants d’oiseaux que personne ne dérange
Et cet orage qui soudain gronde sur le clocher.
Dans le soleil, des cœurs qui chantent à l’unisson
Un aboiement de chien à la lune enrobée d’or
Un berger qui appelle une brebis égarée
C’est tout ça et bien d’autres choses encore
Qui me font t’aimer.
C’est un rêve une caresse
Toi mon amour qui m’émeut et me ravit
Je te serre dans mes bras et te roule dans mes draps
Toute joie et lumière retrouvées
Comment pourrais-je vivre sans toi
Comment pourrais-tu vivre sans moi
On ne serait que des miroirs déformés
Nous ne sommes que deux cœurs enlacés
C’est un rêve une caresse
Un nuage rose dans notre ciel d’automne
Des flocons de neige dans nos cheveux
Et la promesse d’un hiver chaud et heureux.
Rien ne pourra nous empêcher de nous aimer.
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vendredi, 25 avril 2008
Absence de Toi
Absence de Toi
Etreintes abstraites
Bien loin des fusions charnelles
Orgasmes d’images...
Absence de Toi
Je cire mes mots.
Je les griffe je les bats.
Je leur donne vie et les étrangle,
Sur ton corps absent, loin de moi.
Dans la poussière du soleil,
Vautré sur mon lit,
Je t’attends,
Enroulé dans mes draps.
Tu passes distraite,
Dans le miroir de ma chambre ,
Sourire aux lèvres,
Provocante…
La lumière sculpte,
A son gré nos lits nomades,
Dans tous les hôtels,
De notre passé d’errance.
Ce fauteuil doré
Où nos deux corps enlacés
Se sont mis à crier
Au cours d’une chevauchée flamboyante.
Cette nuit une étoile posée sur ton front
A illuminé ton corps assouvi et ton visage souriant..
La fenêtre grande ouverte sur l’été étouffant
A battu toute la nuit comme nos deux cœurs.
L’orage grondait bien trop loin
Oublieux de tout, nous ne redoutions rien.
Dans le matin radieux,
Main dans la main,
La mer à nos pieds s’est enroulée,
Comme mille serpents
Qui devaient à tout jamais nous désunir
Dans un immense désarroi…
(Notre jeunesse insouciante déplaisait bien trop aux bourgeois…)
11:48 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (5)
vendredi, 04 avril 2008
Sainte Catin
Sainte Catin
Tu jouis en bites.
Ta bouche se targue de gui.
Ta langue furète et serpente,
Dans les cavités mâles intimes.
Tu es payée pour le faire,
Mais ton plaisir est intense.
Tu te fais lécher le croupion,
Et tu y prends du plaisir.
Ton clitoris sonne les clochettes.
Ton vagin exulte d’un jus exquis.
Tes seins se tendent et grossissent,
Pour être pétris par des mains
Fines ou grossières.
Qu’importe tu y prends du plaisir.
Tu ne commets pas le péché.
Marie-Madeleine avait trop de scrupules.
Et tu n’es pas une femme adultère.
Ton jules du moment en est fier,
Tu lui apportes du grisbi.
Sur ton corps d’albâtre,
On bande, on mord, on lèche, on suce...
Aucune bave spumeuse,
Aucune morsure ne te salit.
On prend plaisir en ta compagnie.
Tu écoutes les plus infâmes délits,
Les grandes détresses du lit.
Tu acceptes les plus ignobles orgies.
Quand tu te reposes, tu souris,
Repue, contente du travail accompli.
Tu es une sainte,
Catin sans vergogne, certes…
Mais pleine de compassion,
Pour ces hommes perdus,
Qui sans toi,
L’amour serait un délit…
15:29 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (2)
mercredi, 02 avril 2008
Une vierge aux abois
Une vierge aux abois
Chasublée de roses
Cœur épris au petit matin
Dans ses voiles de vierge
Elle râle sous ses draps
Les yeux pleins de confettis
Dépucelée de ses doigts
Elle lance des cris de biche
Prise dans les rets de sa chair
L’homme ne viendra pas encore
L’aube n’est pas assez parfumée
De phéromones mâles
Elle attendra un matin de hussard
De bottes de barbe et de violence
C’est ce qui lui faudra à cette biche
Pour lui déchirer ses voiles
Et la faire crier dans son sang
Alors les cors sonneront
La forêt la déshabillera
Un soleil triomphant sur les cuivres
Lui écartera ses cuisses toutes grandes
Pour se donner corps et bien à son hussard
Un homme de passage un homme des bois
Qui la laissera exsangue pour un certain temps
Car une vierge déchirée n’attend pas…
Elle renfile de partout les phéromones mâles …
21:52 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 31 mai 2007
Pygmalion
Jean Chauchard
Pygmalion
Prendre un tronc d’arbre de mille ans
Tailler le bois en sens contraire
Sculpter ton buste brute et le peindre
À grands coups jetés de pinceau
Tes seins rouges ton sexe rouge
Attendre que ma joie jaillisse
Et poser sur ton cou ta tête
Que je tiens serrée sous mon bras
Et que ma volonté soit faite
Et que tu sois la plus parfaite
Que ton corps baigné de lumière
Eblouisse la terre entière.
Aphrodite donne-lui vie !
Vénus donne lui ta beauté !Que ce bois sacré se prosterne
Devant moi, Pygmalion, son Dieu.
20:35 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 22 mars 2007
Le Mat et la Gitane
Le Mat et la Gitane
J’ai assouvi ma soif, ma faim,
À ton printemps trop vite éclos,
À ta virginité pesante,
Et au vin noir de ta luxure.
Tu me jetais un œil sauvage,
Regard hautain, sans complaisance ,
Dans la roulotte du tarot,
Où trônait le cristal du Diable.
Tes cartes parfois biseautées
Tiraient soit l’amour où la mort
La réussite où la faillite,
Avec une aisance hasardeuse.
L’Arcane sans nom, l’Amoureux,
La Lune, avec la Maison Dieu,
Où toute autre lame majeure,
Charmaient tes instincts de gitane.
En Papesse majestueuse!
Couverte d’or de pacotille,
Coiffée d’un fichu exotique,
Tu subjuguais tes consultant(e)s.
Tes longues mains fines, volages,
Endurcies aux peurs et aux larmes,
Brassaient et retournaient les cartes,
Sans remords sur leur destinée.
Un soir d’orage et de brisure,
L’enfant qui remuait dans ton ventre
Fut englouti dans un siphon
De sang, de chair et de souillures.
Il est retourné sans un cri
Dans les limbes, chez les exclus,
Dans l’espoir la prochaine fois
D’un tirage en croix plus clément :
Revenir pour danser avec Le Monde,
Sur la terre, dans l’air, l’eau et le feu.
Nos deux cœurs, meurtris, divisés,
En désarroi et en charpie,
Se demandent toujours pourquoi
Notre ombre est plus grande que nous.
« Ô gitane tu ne vois qu’une petite portion des images.
Il n’y a que Dieu qui voit la totalité des arcanes ».
Le Mat a repris son chemin,
Son bourdon et son baluchon.
Il s’est lancé à la conquête
Des moulins à blé du Soleil.
Gaudeamus
19:00 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (4)
mercredi, 14 mars 2007
Le cerisier
Le cerisier
Il est toujours là
Le poids de son ombre sur tes yeux
Le murmure de ses feuilles dans tes cheveux
Le sucre de ses fruits sur tes lèvres.
Il est toujours là
L’échelle appuyée à son tronc
Tes jambes douces, blanches et nerveuses aux barreaux
Mon regard empli de trouble, sous ta robe fleurie.
Des cerises, pendants à tes d’oreilles et ton large sourire.
Il est toujours là
Gravé de nos serments et témoin du bonheur enfui.
Plein de nos baisers de fruits rouges,
Confident de nos jeux interdits, sous son feuillage parure,
Aux branches luisantes, noires, striées de blanc
Où défilent, gardiennes du mémorial, des colonies de fourmis.
Il est toujours là
L’échelle un peu branlante
Secoué par le vent
Picoré par les merles
Brûlé par le soleil
Il est toujours là
Des enfants y viennent parfois
Reproduire nos jeux de mémoire
Se cacher derrière son tronc
Pour échanger, au cœur du cerisier,
Des promesses solennelles, condamnées à l’exil.
23:30 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (4)
vendredi, 02 mars 2007
Soleil noir
"TROU NOIR" de Clotilde Chabaud-Sauvage (décembre 2005)
http://www.atelierdeclotilde.fr/
Soleil Noir
Un éclair froid dans ses yeux
bleus.
Sur son front, une mèche rebelle
blonde.
Un blouson de cuir marron,
mal fermé, égratigné par le temps.
Jean bleu, cendré, troué, délavé, trop grand.
Des bottes rouges, à talons plats.
Une cigarette cassée à ses lèvres
rouges.
« T’as du feu mec ? »
« Je ne fume pas »
« T’es un trouduc ! »
« Si tu le dis… mais toi t’es belle, comme un soleil noir !»
« Ah bon, si tu le dis…mec ! »
Soudain !
Des myosotis dans ses yeux.
Des flammes d’or dans ses cheveux.
Un sourire de pivoine, sous une coulée de neige…
Brutale, elle me tourne le dos, en me lançant :
« Je te la souhaite bonne, mon mignon ! »
La ruelle étroite et sale prend un air de fête.
Dans le bar d’en face, le saxo de John Coltrane
joue des notes, rudes et rauques…Une merveille !
Je repars, persuadé que les soleils noirs cachent des trésors.
Gaudeamus
16:10 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (3)
mardi, 20 février 2007
Rencontre
Rencontre
Elle à les cheveux blonds ,
collés au chapeau.
Un œil bleu sur la joue droite.
Le nez dans l’autre œil
Les dents peignent ses cheveux
La bouche sur le front.
Une marguerite au menton.
Une oreille pendue au plafond.
L’autre écoute du jazz sur un grille pain.
De son sein gauche, très généreux,
coulent du miel et des abeilles.
Son sourire est partout.
Dans les rideaux, Chagall a épinglé des anges,
pour emmerder Picasso.
Elle est plus femme que jamais.
Je ne la connais pas encore.
Ses doigts dansent sur un clavier d'ordinateur.
Ses pieds tricotent des nuages légers.
Elle chante et crie à toute la planète
Qu’il faut la remettre sur pieds.
Je recolle les morceaux.
L’habille, la déshabille,
La coiffe, la décoiffe,
Je lui coule une robe azur,
piquée de petits pois verts.
Coup de foudre !
J’en tombe complètement cinglé.
Je cours l’épingler sur « Amoureux.com ».
19:25 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (3)
vendredi, 04 août 2006
Porte-malheur
Porte-malheur
Elle était jeune
Elle était belle
Le temps n'avait aucune prise sur elle
Elle l'ignorait
Et pensait le contraire
Elle se trouvait laide
L'amour l'a prise par surprise
Il incendia son cœur
Ce fut son malheur
Celui qu'elle aimait
Ne l'aimait pas
Elle alla se pendre un 1er mai
A un brin de muguet.
Un quidam de passage
Lui montra un soleil de pissenlit
Elle lui remit son âme dans un sourire.
14:20 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (7)
mercredi, 08 mars 2006
Amour de neige
Ce matin, le soleil est comme un œuf crevé
Qui couve sous la cendre, au bas de l'horizon.
Des crinières de givre encerclent tous les arbres.
Sur les chemins bouclés, on casse du cristal.
On ratisse les toits, on écroule les tuiles.
Les couteaux de la nuit taillent dans le silex.
Tu es à la fenêtre, Ô mon amour de neige !
Tes cheveux d'or croulant, sur tes épaules nues.
Tu regardes le jour qui se lève avec peine.
Tu me demandes l'heure et puis tu te recouches.
Est-ce les derniers froids et les dernières neiges ?
Blottie entre mes bras, tu décides d'attendre
Que le soleil allume un gros bouquet de roses.
09:50 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (3)
mardi, 14 février 2006
Valentin à Valentine
"L'amour ce n'est jamais trop long ; c'est toujours trop court"
Gaudeamus
Valentin à Valentine
Ce soir pour la Saint-Valentin,
Nous dînerons en amoureux,
Accompagnés d'un bon champagne
Celui que tu aimes le mieux.
Nous allumerons des bougies
Pour que je vois briller tes yeux.
Une musique langoureuse
Avec la mer et le ciel bleu.
Nous danserons comme des fous
Cœur à cœur et bouche à bouche.
Nous aurons la tête qui tourne,
Franchement même un peu pompette
Mais c'est le Bon Saint qui le veut,
Pour Lui la joie est dans la chair.
Nous finirons dans notre chambre,
D'un bleu et d'un jaune très tendre,
Pour y boire un alcool de feu.
Je tomberai tes dessous fins
Avec des doigts de magicien.
Les draps auront été changés
Pour qu'ils soient frais et parfumés.
Ils seront couleur lavande
Pour calmer un peu nos élans.
Nous nous enroulerons dedans,
Nus, dans cette pâte vivante,
Avec des plis, des creux, des bosses,
Comme la forme de nos corps,
Noués, dénoués, jamais repus.
Je t'offrirai tout mon amour
De baisers, de câlins, de cris
Qui seront les tiens et les miens,
Avec des oiseaux dans nos mains
Et sur nos lèvres du jasmin.
Quand viendra le petit matin,
Nos corps tout auréolés d'or,
Chanteront un hymne à l'aurore.
Merci à Toi, ô très Grand Saint,
Car ce soir, comme chaque année,
Seront conçus et par milliers,
Des poupons rieurs et joufflus,
Des Valentins, des Valentines.
Plus tard, quand ils sauront aimer,
Ils fêteront, à leur façon,
Chaque quatorze février :
Ce jour sacré et très coquin
Qu'on dit de la Saint-Valentin.
07:20 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (1)
vendredi, 27 janvier 2006
Un jour et une nuit
Je plane sur les toits comme les hirondelles.
Je niche dans ta coiffe, épinglée de clous d’or.
Dans tes ciseaux si doux je cueille des airelles.
Ma tête sur ton ventre où je rêve et m’endors.
Dans les coquelicots, les bleuets des prairies,
Je brasse le soleil de ton corps, nu, parfait.
Sur les autels en fleurs, la Madone je prie.
Reviens-moi en riant des larmes de regret
Un jour et une nuit de joie et de folie,
Dans les rues, un hôtel, nous nous sommes aimés
Mon cœur s’est embrasé et s’est mis en charpie,
Et puis on s’est quitté, avec les yeux mouillés.
Tu étais bien trop jeune, innocente, insouciante.
Moi j’étais déjà vieux et j’avais tout raté.
Je rêvais d’un amour fougueux comme l’enfance.
Tu me l’as bien servi, mais j’en reste blessé.
08:08 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (2)
dimanche, 15 janvier 2006
Rien que le vent
Léon Bloy
Rien que le vent dans tes cheveux
Et de la cendre dans mes poings.
Que ton corps tendu comme un arc
Et mon visage appuyé sur le tien.
Rien que les mots de notre couche,
Les écrits en feu de nos lèvres.
Rien que toi au sommet des vagues
Et cet amour impossible car acheté,
Au carrefour d’une rue détestable.
Je t’y ai enlevée au cours d’un soir d’orage.
Belle des caresses de tous les hommes
De leurs désirs et de leur cruauté.
Rien qu’un éclair, un songe dans ma tête
Et tout fut changé pour l’éternité.
Tout amour surtout misérable
Reste inscrit dans les gènes de l’humanité.
De notre humanité et de nos vanités.
Croire qu’un Dieu en nous pourra tout contrôler.
Bénie soit notre folie réprouvée
Cet amour impossible en nos corps torturés.
Tu cultivais en toi ce chancre de la mort
Tu m’en a protégé, pleurant larmes de rage,
Fuyant les eaux troubles de nos désirs
Les passions prohibées de nos abîmes
Les joies enfumées au bout de nos doigts .
Pourtant nos étreintes nous ont trahis.
Nous avons su que l’enfer nous était promis.
Je t’ai quittée et tu ne m’as pas retenu,
Car tu n’étais qu’une fille maudite
Rien qu’un amour de passage pour me punir
D’avoir bien trop aimé les masques de la nuit.
Gaudeamus
12:50 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (5)
jeudi, 15 décembre 2005
Les promesses de l'aurore
L’incendie rose,
D’une aurore joyeuse,
Embrase une vitre de la cuisine,
Où flotte une forte odeur de café.
A la table rustique, en bois chêne doré,
Elle se tient assise, inondée de lumière,
Dans son déshabillé de soie bleue, rouge et jaune,
Aux motifs japonais qui jouent dans le soleil.
Dans sa tasse, elle avale, à petites gorgées,
Ses rêves de la nuit, dans des méandres mauves.
Nos ébats amoureux se lisent sur ses lèvres.
Sa nuque blonde auréolée de gloire
Etincelle de grâce et de douceur.
Je pose ma main sur sa cuisse chaude,
Son genou frissonnant et mon cou plein d’abeilles.
D’un sourire, elle appuie, à ma joue un baiser.
Elle tourne vers moi ses grands yeux verts et graves,
Chargés des embruns clairs, de toutes nos étreintes.
D’un coup, un oiseau de feu
Tape du bec dans la vitre.
Il m’invite à danser et brûler avec elle,
Dans le soleil éclatant .
Ensemble nous entrons dans une ardente aurore ,
Aux promesses radieuses .
Toutes les féeries ne sont vécues qu’à deux .
Et tout ce qui fait ombre, au dedans, au dehors,
Ne peut rien contre nous.
Gaudeamus
18:35 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 12 décembre 2005
Discorde
La pomme de discorde, en nos cœurs coléreux.
Quelques larmes de sel, au canevas « je t’aime. »
Dans la ferme isolée, un coq, toujours le même,
Lance un cocorico, tel un roi amoureux.
Tu t’enroules sur toi, dans nos draps en charpie.
La chambre est trop petite et le lit bien trop grand.
Sur nos deux oreillers, brillent de faux diamants.
On mange du pain noir. On boit, jusqu’à la lie
Un café noir amer, dans deux bols mal lavés.
Dans la salle de bains, la douche goutte-à-goutte
M’empêche de pleurer. Mais ce que je redoute
Voilà, des pleurs, des cris qui vont tout raviver.
Des reproches passés, des querelles anciennes.
Nous n’avons plus le temps de nous raccommoder.
Le soleil est brûlant. Le coq est fatigué.
Je ferme ma valise et ouvre les persiennes.
On se tourne le dos. On est tout dépeignés.
N’ai-je rien oublié ? Je vais payer la note.
Tu me suis, et très fort, tu m'étreins et chuchotes :
« Nos deux brosses à dents sont restées dans l’évier. »
Gaudeamus (Poésies)
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vendredi, 09 décembre 2005
Prémonition
« c'est l'époque où, faute de dryades, on embrasse, sans dégoût, le tronc des chênes » (Baudelaire).
Prémonition
Mes doutes, mes espoirs
Survolent tous les toits
Du village endormi
La lune mauve hésite
Entre grosse ou petite
Le clocher de l’église
Part en petits morceaux
Dans le ciel étoilé
Poursuivi par les ombres.
Sous un vieux chêne énorme,
Je guette l’avenir.
Mes mains caressent l’arbre
Soyeux comme une épaule
D’une femme endormie.
De sa crinière rouge
Soudain des glands, des dés
Se collent à mes doigts.
Je couds mes yeux aux siens
Et ma bouche à la sienne
Toute chair confondue.
Voilà, c’est sûr, l’annonce
De la survenue proche
D’une dryade rousse
Déliée de tout serment.
Créature plus douce
Créature plus belle
Qu’inattendue ce soir.
Dryade ensorceleuse.
Elle arrive porteuse
De toutes les rumeurs
Sauvages, cajoleuses
De cette féerique
Etrange nuit d’été.
Gaudeamus (mes textes)
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jeudi, 17 novembre 2005
La femme au fruit mûr
La femme au fruit mûr.
qui va mettre au monde
tend son ventre au vent,
au soleil, à la pluie…
Sa robe, ample, arrondie,
son corsage fleuri
au parfum de jonquilles
cache des trésors
de douces prairies,
pleines de bon lait,
de fleurs et d’oiseaux
Sa démarche altière
lui soutient les hanches.
Cette agitation
va changer sa vie.
Ses pieds et ses cuisses
Sont vraiment immenses
pour porter l’enfant ,
cramoisi, flétri
comblé de baisers,
comblé de caresses,
chargé de promesses,
qui jaillira de ses flancs, en criant,
pour chanter, pour rire
et bénir la vie.
Gaudeamus (Mes textes)
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