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vendredi, 09 décembre 2005

Prémonition

    « c'est l'époque où, faute de dryades, on embrasse, sans dégoût, le tronc des chênes » (Baudelaire).

 
 

 

 Prémonition

 
 

Mes doutes, mes espoirs

Survolent tous les toits

Du village endormi

 

La lune mauve hésite

Entre grosse ou petite

 

Le clocher de l’église

Part en petits morceaux

Dans le ciel étoilé

Poursuivi par les ombres.

 

Sous un vieux  chêne énorme,

Je guette l’avenir.

Mes mains caressent l’arbre

Soyeux comme une épaule

D’une femme endormie.

 

De sa crinière rouge

Soudain des glands, des dés

Se collent à mes doigts.

Je couds mes yeux aux siens

Et ma  bouche à la sienne

Toute chair confondue.

 

Voilà, c’est sûr, l’annonce

De la survenue proche

D’une dryade rousse

Déliée de tout serment.

 

Créature plus douce

Créature plus belle

Qu’inattendue ce soir.

 

Dryade ensorceleuse.

Elle arrive porteuse

De toutes les rumeurs

Sauvages, cajoleuses

De cette féerique

Etrange nuit d’été.   

Gaudeamus   (mes textes)                                     

 

 

 

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