mardi, 01 novembre 2005
Récite-moi un de nos poèmes.
Récite-moi encore
Un de nos beaux poèmes
Composés pour nous deux.
Le bleu vert de tes yeux
Riait grand aux éclats
Mon cœur tambourinait
Sur une rime, un vers
Que tu me récitais, les joues souvent en feu.
Je te reprenais, quand tu hésitais.
Nous étions chaque fois vraiment heureux.
Mais, parfois tes larmes les murmuraient
Quand je me bouchais les oreilles
Pour ne pas entendre ta voix .
Nous déchirions les pages
Au milieu d’un poème
Et la fin nous rendait très malheureux.
Par une nuit cruelle,
Une sirène brutale et violente,
Accompagnée de brancardiers
T’a emportée
En plein été.
Ils ne pouvaient savoir qu’ils me laissaient ma peine…
La veille nous nous étions disputés
Pour deux ou trois alexandrins
Sans importance.
Depuis ce temps
La poussière de nos poèmes,
Au vent, à la pluie, au soleil et aux étoiles,
S’échappe de mes doigts.
Je ronge mon chagrin
Et te redis sans cesse :
Tu me manques, je t’aime.
Gaudeamus
18:00 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (2)
mercredi, 12 octobre 2005
Morne nuit
Morne nuit
Morne nuit
De ma mansarde
Je grignote des ardoises grises
Et m’abreuve de pluie
Mon lit est trop grand
Ou trop petit
Au petit matin
Un pigeon picore
Le ciel de mon toit
Je roule et roucoule
Des heures de cendres.
On frappe à la porte
J’accours, j’ouvre,
Tu es là souriante
Dans tes apparats
Féminine jusqu’aux bouts des doigts
Et tout s’illumine à la fois.
20:35 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 11 octobre 2005
Matinales
Je dormirais bien toute l’année
Dans la plume, dans la fourrure
Sur l’eau de ton oreiller
Notre amour si fort aurait besoin
De franchir les matins clairs
A petits pas, à pleines mains
Les oiseaux ne tiennent que par un fil
Sur la voix des poteaux télégraphiques
J’écoute ton cœur tambouriner
Sous ta fine chemise de nuit
J’avale des oiseaux blonds et craquants
Aux rets de tes cheveux
J’écaille des poissons d’argent
Sur le satin de ta peau
A la pointe de tes seins,
Des noisettes de miel
A tes lèvres
Des grappes de raisins
Un vin fort
A ta bouche vermeille
Le ciel traîne des outres de pluie.
Mon cœur, bien à regret,
Verrouille les portes de la nuit.
Gaudeamus (mes textes)
13:50 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (1)
lundi, 10 octobre 2005
Nue dans ton miroir
Dans l’étang bleu de ton miroir
Nue, tu écosses tes prunelles
Perses. Tes nattes de foin noir
Festonnent ta nuque d’airelles.
Un long et fin sillon de blé,
Semé de friselis d’abeilles,
Egalise ton dos hâlé,
Vivifiant comme une treille.
Dans l’air tu dégaines tes bras,
Tu épingles mille sourires,
Tu t’entortilles dans tes draps
Et me convies à ton délire.
Les fuseaux vermeils de tes doigts
Epèlent sur ta peau de pèche
Les préludes que je te dois :
La morsure à ta source fraîche,
Les nœuds humides de mes liens,
Ma buée emmêlée à ta buée,
Mon reflet enlacé au tien,
Des éclairs de musc dans les nuées,
L’aubépine de mes baisers
Sur les pétales de tes lèvres,
Mes paroles pour apaiser
Tes paumes aux sillons de fièvre,
A tes jambes les ciseaux d’or,
A tes genoux l’ivoire tendre,
A tes pieds la clé du trésor
Que mon cœur couve sous la cendre.
Dans la craie de ton ventre doux,
Les ébats de ma tête folle,
Pour brûler le front d’amadou
De mon cheval qui caracole.
Grêle de braises, satin, feux,
Sur ta cuisse nacre et pervenche.
Pluie de menthe en tes cheveux,
Grelots de muguet à ta hanche.
Je suis l’épée de ton fourreau,
La coquille de ta fontaine,
La cavalcade, toi le trot,
La lance mais toi la quintaine.
Tu musardes dans les sentiers
Pour ton plaisir et pour ma joie,
Dans les nids et les noisetiers,
Tu files ton cocon de soie.
Tu égouttes les myosotis
De nos embrassades fougueuses.
Hélas, tu redeviens le lis
Fondu parmi les nébuleuses.
Pars, déchires tes filets d’eau…
Tes jupons vides m’accaparent
Le soleil sasse les rideaux ,
Ailleurs je largue les amarres…
Un frisson de neige à ton cou,
Tes seins une poussée de sève,
Tes reins l’arc-boutant de mes coups,
Tes chauds gazouillis sous mon glaive.
Et ce cri d’oiseau qui t’achève…
A l’averse pleine d’émoi,
Nu, j’ai dédié tes caresses,
Pour que vive toujours en moi,
Du plain chant de ton corps, l’ivresse.
Gaudeamus (mes textes)
19:00 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (1)
STRIP-TEASE au Night-Club.
Tableau de Claudia Roussi
Dans la nuit, le “Borsalino”
Etrille son mauvais néon
Dans une danse de sabbat.
Sur le mur, un collier de braises
Crépite en milliers d’étincelles.
A minuit surgit l’effeuilleuse
Aux sons rauques des tambours mâles…
Une campanule de feu
Ensoleille la piste étroite
Patène au miroir éclatant
Egratigne le ventre rouge
Au nombril incrusté d’argent
Caresse la cuisse dorée
Vibrante comme une cymbale
Lèche l’incarnat de la jambe
Sous des rythmes de sable chaud.
Des pétales blancs de lumière
Se nichent sous l’aisselle intime
Avec une vive indolence.
La croupe lutine l’orchestre
Dans des arabesques savantes.
Les yeux clairs taraudent l’espace
A l’ horizon bouché de suie.
La nacre chaude de la gorge
Palpite tel un filet d’eau
Tandis que les seins pétulants
Dans leurs deux coquilles d’étain
Jutent des éclats de grenades
Puis giclent leur neige éblouie.
Dans des frissons aphrodisiaques,
Les dessous épars sur le sol
Bas, jarretelles, soutien-gorge,
Et autres résilles sexy
S’abandonnent au viol public.
Des perles de silence tombent
Avec le triangle de soie,
Quand jaillit le sexe en broussaille
Apeuré comme un cri d’oiseau.
Les mégots dans les cendriers
Et sur les lèvres sépulcrales
Etranglent leurs volutes bleues
Dans l’immense encensoir feutré.
Sous les tables en pourpoint ocre
Le dieu Priape s’émoustille ,
Tel le champagne dans les coupes…
Perchées sur de hauts tabourets
Et accoudées au zinc du bar,
Trois girls, aux longues bottes blanches
Qui capuchonnent les genoux
Et la mini-jupe accueillante
Scrutent les hommes en délire,
Pour prendre les poses lascives
Et fascinantes de l’instant.
Le cabaret sue et halète
Sous la pioche des musiciens.
Le piano excède et agace
Les trémoussements de la fille
Qui s’offre aux spectateurs tendus…
Soudain sa nudité se noie
Dans les flots blonds de ses cheveux ;
Imprégnés d’un nard enivrant
Que butinent avec molle ivresse
Les fraises sucrées de sa bouche.
Les respirations reprennent…
Dans la nuit le « Borsalino »
A fleur de peau, fou, aviné,
Frémit, s’encanaille et s’enflamme
Avec Lucifer sur son toit.
Pour les profanes du dehors,
La messe noire bat son plein…
SURSUM CORDA !SURSUM CORDA!
ITE MISSA EST !
18:50 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (1)
Mon île
Crois-tu ô déesse de passage
Que la poulie de mes mains enflammées
Saura décorsager ton cœur ?
Je rêve de pruniers vierges en fleurs
Perdus sur une île sauvage,
Où ma gourmandise n’aurait pas de fin.
Dans ta robe relevée je dépose des fleurs.
Tes mains inoccupées me permettent de te caresser,
De te donner des baisers fous et brûlants.
Tu y prends du plaisir et moi aucun chagrin.
Soudain tu lâches ta robe et tes fleurs,
Comme on lâche un refrain.
Tu te mets à me servir les alcools les plus forts
Que ton corps possède,
Dans tes cheveux d’ébène, dans ta bouche, dans tes mains,
Entre tes cuisses, entre tes seins.
De ton nid secret et bouclé perle une pluie fine
Ma gourmandise est comblée.
Je sais que j’ai trouvé mon île.
Ma soif n’aura plus jamais de fin
La soif de toi , mon bel oiseau des îles.
O toi qui est passée dans ma vie,
Un merveilleux matin,
Dans une grande prairie
Qui sentait bon les fleurs et le foin.
Gaudeamus
18:40 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (0)
NOMADE DES QUATRE SAISONS
O mon amour de lierre,
De moisson, de fenaison,
D’été toujours recommencé!
La lourde grille rouillée
Du portail un peu grinçant
Qui donnait sur le parc
D’un vieux château bourru
Où nous écrasions nos baisers
N’y pourra rien
Ton souvenir reste accroché
A tout jamais
Aux piques du vent.
Mon cœur ré embobine à fond chaque saison
L'été met des grillons, à ma bouche, à mes dents,
Et à mes reins, l’ hélice en feu de mes élans.
L’automne s’alanguit dans tes lettres mouillées.
L’hiver se met au chaud sur tes seins, sur ton ventre.
Le printemps s’encanaille au bas de tes jupons.
D’autres femmes ont pris ta place assurément.
Je nomade aux coins des quatre saisons.
Vais-je me décider à tout brûler,
A jeter aux orties tes baisers, tes mots doux ?
Ta source en moi n’est pas tarie.
Ta robe vichy d’un rose bonbon
S’effiloche devant mes yeux
Et ton parfum bien indéfinissable
Me tient éveillé nuit et jour.
Refermeras-tu en une saison
La porte de la chambre entrebâillée
De nos fugitifs, de nos éternels serments ?
Gaudeamus (mes textes)
18:25 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (0)
NUE
Nue
Tu chevauches la source verte
La nuque basse auréolée de blé
sans repentir
Les bras tronqués
Les mains invisibles
Tu ravaudes le corail de ta blessure profonde
L’arc neigeux de ton dos
Décoche mes flèches de tendresse
La coquille de mes mains
Coiffe les galets de tes épaules
L’air plein de jasmin
M’enivre d’une liqueur étrange
Tu es la magicienne de ces lieux
Les oiseaux gazouillent au tambour de mon cœur.
Gaudeamus (Mes rextes)
13:55 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (0)
Dans la Fenêtre de mon Coeur
Dans les deux coupes de ma main,
La double orange de tes seins,
Sous une lampe mimosa,
Même couleur que tes cheveux.
Dans la fenêtre de mon cœur,
Je vois défiler la forêt,
La biche craintive à l’arrêt,
La clairière piquée de fleurs,
Le sentier perlé de rosée,
Aux fraîches senteurs de l’été.
Des oiseaux aux mille couleurs.
Le ruisseau caché enchanteur.
Soudain ma nacelle chavire.
Mes mots sont remplis de délire.
La table devient un grand lit
Et la cuisine un paradis.
Dans un immense tourbillon,
Nous partons pour un autre monde.
La forêt perd ses apparats.
La biche s’écroule et s’effeuille.
Elle a comme toi les yeux bleus,
S’abandonne à mes baisers fous
Et me redemande du pain
A pleine bouche, à pleines mains.
Je lui en donne et en redonne.
Dans la caverne de ses reins,
Je bois l’eau salée de ses algues.
Elle gémit, glousse et divague…
Son corps, ses morsures de feu,
Et ses folies non contenues,
Pleines de serments éternels,
Sa joie, son plaisir sont les miens.
La cuisine reprend ses biens.
La table caresse les mains.
Le fourneau chantonne tout bas.
Les cuivres jettent leurs éclats.
Les oignons nus me font pleurer.
Je porte ma main à mes yeux.
Tu apparais rieuse, en larmes
Et tu cries :j’attends un bébé !
Gaudeamus ( mes textes)
13:45 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (0)