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jeudi, 03 mai 2007

La nymphe

« L’homme désire plus vivement le pouvoir sur les autres, à mesure qu’il en a moins sur lui-même ».

Louis de Bonald – Ecrivain français (1754-1840).

Dans ses ouvrages politiques, il défendit avec intelligence les grands principes traditionnels : le pouvoir monarchique, la religion, etc. Auteur de « Maximes et Pensées ».

 

 

La nymphe

 

 

La nymphe pailletée de myosotis

regardait frayer les poissons.

Curieuse elle se pencha sur la mare

et y tomba.

Elle aspergea les grenouilles.

Mille coassements se moquèrent d’elle.

La nymphe en égrappa ses myosotis.

 

 

Depuis la mare se confond avec le ciel.

Les oiseaux y trempent leur bec.

Les anges y lavent leurs ailes.

 

 

La nymphe se plaît dans les roseaux,

surtout quand il fait chaud.

 

 

Elle batifole,

avec les libellules, les grenouilles et les poissons.

Elle les gouverne et ils l’amusent.

 

 

Elle est leur reine et se laisse vivre dans ce trou d’eau.

 

 

Linge sale aux tourteaux

 

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  “Les hommes sont si bêtes qu’une violence répétée finit par leur paraître un droit ”

Helvétius (Maximes et Pensées)

 

 

 

 

Linge sale aux tourteaux

 

 

Elle jette les pouparts que son mari a pêchés,

sur le linge sale, dans le cuvier.

 

 

Sa lessive attendra !

Le fœhn invite à la sieste.

 

 

Son mari aviné la réveille en sursaut.

Il cherche ses tourteaux…

Elle lui explique mal éveillée :

Le fœhn, le linge sale, le cuvier…

 

 

Il n’y comprend que couic !

 

 

Il soulève sa femme à bras le corps,

et la jette brutalement dans le cuvier.

Il fait bouillir le tout à grande eau,

à grand feu.

 

 

Il trouva que ses pouparts avaient un drôle de goût.

 

 

Impatient , il attend que sa femme revienne.

Le linge est bien trop lourd, pour le mettre à sécher.

 

La femme à la jarre

« Les révolutions sont des temps où le pauvre n’est pas sûr de sa probité, le riche de sa fortune et l’innocent de sa vie ». Joseph Joubert (Carnets)

 

 

 

 

La femme à la jarre

 

 

 

 

L’émeute gronde à grands pas :

un pogrom ou on ne sait trop quoi…

Les juifs se réfugient, 

dans leur synagogue ou chez eux.

On ne sait jamais…

Le souvenir des camps leur est resté

en travers de la gorge.

La meute braille, armée jusqu’aux dents.

 

 

 

 

Dans la rue, une femme voilée,

une jarre sur la tête,

tous les matins, par beau temps,

passe majestueuse.

 

 

 

 

Simon, derrière sa fenêtre,

l’observe.

Il a le béguin pour elle.

Un peu honteux de ce voyeurisme

amoureux.

 

 

 

 

Il est juif, elle est arabe.

Il lui a écrit en secret une quasida,

passionnée .

 

 

 

 

L’émeute approche, la femme hâte le pas.

Une volée de pierres

cassent la jarre,

frappent la femme à la nuque.

Elle s’effondre.

Du sang noir au sol,

et sur son haïk blanc.

 

 

 

 

Simon se précipite,

La prend dans ses bras.

Elle lui sourit résignée,

les yeux grands ouverts,

étonnée de ce soleil froid,

en plein midi.

 

 

 

 

 

Les émeutiers s’arrêtent en silence,

têtes basses, déconfits.

 

 

 

 

Simon les accuse d’un crime de sang.

Ils disent qu’ils n’y sont pour rien.

Aujourd’hui n’est pas jour de vengeance !

Que faisait-elle sur leur chemin ?

 

 

 

 

Avec l’eau de la jarre, ils s’en lavent les mains.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

La vengeance du gourou

« A l’égard de celui qui vous prend votre femme, il n’est de pire vengeance que de la lui laisser ». Sacha Guitry ( Elles et toi)

 

La vengeance du gourou

 

Le gourou est entre le zist et le zest.

Il se décide enfin.

Avec sa lancette il tranche le lusin.

Le bateau part à la dérive dans le fjord,

en raclant le tuf glaciaire abyssin.

 

Le gourou a donné une perm aux marins.

 

Il enfourche son cheval qui se met à aubiner,

en hennissant et en crachant son crottin.

 

Dans le fjord, le bateau ivre tourne, tourne,

comme une toupie à l’agonie,

dans le petit matin.

 

Le gourou est un veuf joice :

Sa femme, une vraie catin,

s’est enfuie la veille,

avec son beau marin.

Zombie

« Nous vivons d’une ombre, monsieur, du parfum d’un vase vide ; après nous, on vivra de l’ombre d’une ombre ; je crains par moments que ce ne soit léger. »

Ernest RENAN (recevant V. Cherbuliez à l’Académie Française, 1882).

 

 

ZOMBIE

 

 

Chevauche toutes les caronades !

Rêve face à la mer !

Qu’importe !

 

 

Dans ton oflag, prisonnier tu resteras.

On a lobé ton cerveau avec un silex.

 

 

Sous les bolées d’embruns,

tu n’es qu’une statue de sel.

 

 

Hume ! hume ! zombie !

le grand large,

écoute la voix de l’océan.

 

 

Tu ne parles même pas l’euskera.

Avec un peu de chance, tu finiras

dans l’enfeu d’un fanum.

 

 

On t’oubliera zombie.

On t’oubliera.

Tu ne dois rien à personne.

 

 

Les zombies sont des morts vivants,

à ce qu’on dit.

Moi, j’attendrai donc avec impatience

ta résurrection.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                       

lundi, 30 avril 2007

Coq de combat

 

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« Et le combat cessa faute de combattants. » (P.Corneille, Le Cid, IV)

 

 

 

 

 

Coq de combat

 

 

L’oiselier porte un coq sous le bras.

Il veut en faire un coq de combat.

Il aurait préféré un cheval,

mais les hennissements lui font mal.

 

 

Il l’a acheté hier,

sur la foi d’un folder.

Il lui joue de la zourna,

de l’alpha à l’oméga.

Il adore la musique,

ça le rend plus agressif.

 

 

En menant son coq au combat,

il rencontre deux archers, en plein duel,

face à face, arcs tendues, les yeux cruels.

Affaire de cœur.

Affaire d’honneur.

 

 

Soudain, le coq lance un puissant cocorico.

Les archers, surpris, débandent leur arc,

Et pan ! tous les deux, en plein cœur.

Trois morts pour un seul cocorico, et en vain !

 

 

 

 

L’oiselier, horrifié, s’en retourne chez lui.

Il  égorge le coq, et en fait un coq au vin.

 

 

 

Un clown au pilori

« Faire contre mauvaise fortune bon cœur »

PLAUTE

 

 

« L’art du clown, va bien au-delà de ce qu’on pense.

Il n’est ni tragique, ni comique. Il est le miroir comique de la tragédie et le miroir tragique de la comédie ».

André SUARES, Remarques ; Essais sur le Clown.

 

 

 

 

 

 

Un clown au pilori

 

 

Les badauds badent devant le pilori,

dressé sur la place, ventée à mort.

Le condamné n’a tiré aucun bénef de ces larcins,

fadés avec ses complices.

Malheureusement, il a tué.

 

 

Son geôlier lui a donné du kif,

pour l’adouber face au supplice.

Son geste est éventé et il est jugé à son tour.

Il est transféré dans une autre contrée,

où il s’abonnira moins.

 

 

Sur le pilori,

le condamné a une érection soudaine,

avec des phases nuérées.

Il se prend pour un clown et pour Zorro.

 

 

Ironie du sort, il est bien attaché.

 Il est hué par la foule.

On lui lance à la pelle des insanités.

Il en a cure.

 

 

« Après tout, se dit-il, le cirque attendra.

Je ne suis pas pressé, ni tout à fait prêt, pour faire mon numéro. »

 

 

 

vendredi, 27 avril 2007

Les sodomites

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  Gravure de François-Rolland Elluin

« L’expérience est dans les doigts et dans la tête. Le cœur n’a pas d’expérience »

H.D. THOREAU (Fragments d’un Journal)

                                 

Les sodomites

 

 

Les sodomites le hantent.

Il est lamineur et hait sa condition.

Il décide d’aller les voir, pour se faire examiner.

Son système neuronal et caudal les réclament.

Il quête leur diagnostic.

Ils  lui affirment qu’il n’a pas de néo,

et qu’il est parfaitement hétéro.

 

 

En kops, ils lui cloutent et lui béquillent la nef,

Il a l’impression de traverser un fleuve en crue, à la nage.

Ils lui chantent un guèze limé, roulé, éblouissant.

 

 

Ils le remixent en couple,

et  par devant et par derrière.

Pour en finir, ils l’enfoncent à la hie,

pour écarter ses derniers doutes.

 

 

Il sent une immense allégresse le transpercer.

Il les quitte, le corps en pleine quintessence.

Depuis, notre homme est complètement guéri.

Il a laissé son métier,

pour se mettre éplucheur d’oignons.

Il n’en retire que des larmes de joie.

 

 

 

Gaudeamus

 

mercredi, 25 avril 2007

La chute de l’alpiniste

 

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«  La mort, mystère inexplicable, dont une expérience journalière paraît n’avoir pas encore convaincu les hommes »

Benjamin CONTANT ( Adolphe )

 

 

 

 

La chute de l’alpiniste

 

 

 

 

Dans la vallée,

un saxo joue un air funèbre, envoûtant et triste.

Un alpiniste à flanc de montagne pendule,

dangereusement.

Le site grandiose me fait penser

 à un paysage Toltèque.

Je m’agenouille,

comme on s’agenouille devant le Popocatépetl.

Défier la montagne.

Un homme va mourir.

Je le sais par intuition.

Je survole par la pensée son ascension mortelle.

Je voudrais bien lui lancer un joker.

Qu’il se fasse seulement une petite bosse.

Rien à faire.

Rien à dire

Rien à penser

Il va dévisser

Tomber

Tomber

 

 

Mon cœur se met à loqueter.

Porte fermée.

Et puis il s’ouvre.

Je l’accompagne,

pour que sa chute soit plus douce et moins amère.

Il repose là, maintenant, tranquille, dans le glacier.

 

Corps à corps

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Nicot
 

« L’amour est un je ne sais quoi, qui vient de je ne sais où, et qui finit je ne sais comment »

Mademoiselle de Scudéry

 

 

Corps à corps

 

 

Dans tes yeux d’ilménite, tu bavoches

les estampes à venir de nos ébats amoureux.

 

 

Nous finirons couchés dans nos elbeufs,

tissés avec un ros.

enlacés et collés tous les deux,

comme dans le jard d’une rivière profonde.

 

 

Avec tes longues tresses de cheveux,

je jouerai au quipo.

Pendant ce temps, notre westie,

le mamelouk de garde,

s’expliquera avec le chat dans les dahlias.

 

 

Je ne suis pas un homme couard.

Je jette de temps en temps du lest,

et je saumure mes sentiments,

en dégustant des nems et du vin fort.

 

 

A l’inverse, toi, tu préfères ce qui est ovin,

en buvant une ale mousseuse.

 

 

 

 

 

Méditation

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« Demeurer immobile, à écouter…c’est la tranquillité de l’axe au centre de la roue…L’axe qui avance avec la roue, mais ne tourne jamais »

Charles MORGAN (Fontaine)

 

 

Méditation

 

 

 

J’ai réactivé mes chakras

Je termine mon bodhi.

Écime mon crayon.

Ôte mon chapeau.

Jette les dés.

Bois un verre de vodka.

Epingle mon nœud papillon.

Arrose  mes plantes.

Tout va bien.

Ma méditation a été excellente.

 

 

Je fouine dans mon jardin.

L’écorce d’un pin exsude

une gomme adragante,

sous le jumar que je lui ai planté.

 

 

Je me calète et ruilasse

les deux parties de mon cerveau.

Le combat, entre lui

et l’hypertrophie de mon moi,

n’aura pas lieu,

De toute façon, c’est perdu d’avance pour lui.

 

 

Mon esprit se love d’un coup,

vers le Grand Tout.

Mon inquiétude s’envole,

emportée par ma Kundalini.

Les arcanes d’une lecture…

«  Un livre obscène, c’est tout simplement un livre mal écrit. Le talent n’est jamais obscène.

Ni à plus forte raison immoral ».       

R. Poincaré (Procès de La Chanson de Gueux, de J. Richepin)

 

 

Les arcanes d’une lecture…

 

 

Dans un livre, page neuf et passim,

je découvre un wu grivois.

J’en pâlis,

et rêve d’une fellation,

tel un clebs maniaque.

 

 

Heureusement, je connais un séide

qui reboise une forêt.

Il n’a jamais juré de sa vie.

Je ronge un croûton de pain

et entreprends un trek,

absorbé par le yang, le kerma ou le gray.

Bref, absorbé par dal !

J’aurais préféré nocer, même dans un finn.

Hélas, je me luxe une cheville.

Je me mets à douter de mon sort.

 

 

Soudain, je vois un ours peu engageant.

« Hé ! lui dis-je : si on se faisait une bouffe? »

Il est d’accord.

Nous nous unissons, pour faire cuire des zoés.

Lui, les fait havir seulement.

On se met à rire de tout et de rien.

Comme ma cheville va mieux,

je reprends mon chemin.

Je rencontre mon séide en extase.

Il m’accueille, comme son enfant.

Depuis, je boise et reboise sa forêt.

Je suis HEUREUX !

 

vendredi, 20 avril 2007

Un drôlet funèbre

«  L’homme est une marionnette consciente qui a l’illusion de la liberté »

F. LE DANTEC ( Science et Conscience)

 

 

Un drôlet funèbre

 

 

Quel drôlet funèbre, mal emmanché !

Il récidive dans ses hexaèdres !

Il se motte, rampe et fouine comme une bête,

avec une peur bleue des nazis.

Il enligne les lauzes, les jouxte et les talque

avec la crainte d’être exhérédé par sa grand’mère.

Quand tout va bien, il saute comme un kob,

et il se casse le nez.

 

 

Il est allé dans un bordel pour skier.

Il n’a rien pigé !

Qui fournira, à cette mèche brûlée,

tondue et sinuée, un maxi de conseils azotés ?

 

 

L’Iran. ne lui est pas inconnu.

Il y a vendu du fuel.

Cela ne fait pas un pli, un jour il s’emparera

d’une joyeuse femme excisée,

et il lui enseignera, à coup sûr,

un pehlvi très mal étayé.

 

 

 

mercredi, 18 avril 2007

Un civet de lapin à la japonaise

 

 

 

J'étais en train de dépiauter un lièvre,

pour en faire mijoter, dans un caquelon,

les meilleurs morceaux.

 

Soudain, je vois passer dans la rue ma japonaise,

avec son kimono en soie bleue,

et sa obi jaune serrée, autour de sa taille de guêpe.

Je suis fou d’elle, je la rêve dévêtue.

Je cours à sa rencontre.

 

Je lui touche sa main blanche.

Horreur ! la mienne est pleine de sang !

Vous êtes un goujat ! me lance-t-elle,

et elle me tourne le dos.

 

Je n’ai plus jamais dépiauté de japonaise,

et encore moins serré la main d’un lièvre,

de crainte qu’il me tourne le dos.

 Zut ! je voulais dire l’inverse.

 

Cette histoire m’a complètement chamboulé la tête.

Je cours de ce pas me tremper le carafon, dans un caquelon,

rempli d’eau.

LE KALIS AU PIED BOT

« Mon Dieu ! le plus souvent l’apparence déçoit.

Il ne faut pas toujours juger sur ce qu’on voit »

MOLIERE, Tartuffe

 

 

Le kalis au pied bot

 

 

Le kalis a grande allure,

malgré son début d’alopécie,

et son pied bot.

Il a fait le hadj, pèlerinage inusité,

pour un homme comme lui handicapé.

Il porte toujours son ulster,

quand il va au dojo.

Je me demande ce qu’il peut bien y faire.

      Je le trouve élégant et très beau.

 

 

Je l’ai revu à la piscine.

Il nageotait et cherchait, de toute évidence,

à se faire cadeauter, par les jeunes nageuses.

Il avait posé un dewar sur ses vêtements.

En bouffant une poire Guyot,

le jus pissa sur sa peau.

 

 

Quand il se releva,

je vis qu’il n’avait plus son pied bot.

Il m’est subitement devenu antipathique.

Ses jugements de kalis doivent être très ciselés, 

pour avoir votre peau.

 

 

Je n’irai pas l’écouter à son tribunal.

Je suis sûr de m’endormir,

où de le détester encore un peu plus, ce vieux beau.

 

J'ai lu Mao

 

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Timeo hominem unius libri 

 

Je crains l'homme d'un seul livre

 

 

 

 

 

J’ai lu Mao

 

 

Un livre fourbi et chaîné de rouge.

Je le trouve bâclé !

Il ne parle ni de famine, ni de musique nay.

 

 

Je persévérais bien, mais sa lecture

m’enrhume et m’ennuie.

J’écouterais plus volontiers un imam

épris de l’éject ou ixé.

 

 

Je préfère droper mao et cimenter ma pensée,

en la posant sur un tee, pour la propulser,

au pays des aulnes, des tecks, des tutus et des dogons.

Un vrai philosophe

« Bonne est l’action qui n’amène aucun regret et dont le fruit est accueilli avec joie et sérénité ».BOUDDHA

 

 

« C’est pour la plupart des hommes un exemple décourageant que la sérénité d’un cochon ».

Anatole France

 

 

Un vrai philosophe

 

 

J’ai adulé le paysan qui binait

et falunait sa terre.

Je serais un dépravé, sous le joug du malin,

si je n’avais étudié la kinase.

 

 

J’ai déjeuné sur l’herbe, avec un fromage d’Herve,

une grappe de sémillon et entouré de lauréoles

 

 

Je n’ai pas besoin de fric.

Un vol de bisets me suffit,

pour admirer avec mon fox,

les beautés qui m’entourent.

 

 

Ce soir je vais jumper au bridge,

après avoir écoté mon tabac,

écrit une épode

et fixer un tangon sur mon bateau,

pour la pêche au thon.

 

 

Il me faut être aussi yin que yang,

et non fat,

même si je ne parle pas le wu.

 

 

 

 

mercredi, 11 avril 2007

la Créole

 

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«  J’en ai telle peine au cœur – la vie était si belle jadis ! – telle peine que mon rire doit se changer en pleurs ».

W. von der VOGELWEIDE ( Jadis et Maintenant ).

 

 

La Créole

 

 

La femme du tanneur rengaine sa colère,

contre son homme

qui boit des jetons au pichet,

dans des casinos livides.

 

 

Elle soufre de douleurs pelviennes,

en forme de fuseaux.

 

 

Elle alunerait bien sa colère

dans ses casseroles.

Hélas ! elle n’y peut rien,

son fourneau est noir et glacial.

Elle serre les poings et les dents

pour ne pas pleurer.

 

 

Elle est créole et rêve de malaya.

Ce soir, elle ouvre sa fenêtre

et fugue, pour quelques heures,

dans les étoiles,

avec une larme dans les yeux.

 

 

 

 

 

De la communication

 

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.

« Il suffit qu’il n’y ait ni amour ni haine pour que la compréhension apparaisse claire, comme la lumière du jour dans une caverne ».

Maître Sosan

 

 

 

 

De la communication

 

 

J’ai fait une hoirie

Ce qui n’est pas fâcheux en soi

Mais j’en ai fait une muance.

Je préfère donc me consacrer à une praxis.

 

 

Sous un letchi

J’ai entendu sonner des clochettes.

Un buggy passait

et j’ai compris d’où cela venait.

Le conducteur me proposa des zamias.

Je lui répondis que mes patates et ma moelle

étaient bien meilleures.

Il me dévisagea outragé.

Il en cassa ses lunettes dans leur étui.

C’était un homme veule.

 

 

Plus loin, un keuf mesurait le weber,

avec un instrument bizarre.

Je lui demandai ce qu’il faisait.

Il me répondit que c’était pour faire jaser.

 

 

Je l’invitai à venir avec moi manger un far,

dans un restaurant breton.

Il me répondit : Na !

Je suis descendu de mon cocotier.

Depuis j’attends

que les hommes soient plus tolérants

et plus communicants.  

  

Une journée western, comme les autres…

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« Quand on joue dans un western, on peut embrasser le cheval mais pas l’actrice ».

Gary Cooper

 

 

 

 

Une journée western, comme les autres…

 

 

Je ne parle pas l’aléoute

Mon cheval non plus d’ailleurs.

Je lui ai quand même mis un abot,

pour plus de sécurité.

Je le dresserai ainsi plus facilement.

Il ne me rejouera plus son funk

que je déteste .

 

 

Dans les champs, des paysans dépiquent le blé.

Le soleil rougeoie sur mon cheval alezan.

J’ai remisé mes colts d’or au vestiaire.

Je prends mon chapeau de paille,

m’allonge dans l’herbe et j’attends…

Une femme blonde, jeune et plutôt jolie,

s’avance en chantonnant.

J’ai la prémonition que ma journée sera bonne,

à moins qu’un mauvais vent s’en mêle,

et embrouille ma moisson.