lundi, 30 avril 2007
Coq de combat
« Et le combat cessa faute de combattants. » (P.Corneille, Le Cid, IV)
Coq de combat
L’oiselier porte un coq sous le bras.
Il veut en faire un coq de combat.
Il aurait préféré un cheval,
mais les hennissements lui font mal.
Il l’a acheté hier,
sur la foi d’un folder.
Il lui joue de la zourna,
de l’alpha à l’oméga.
Il adore la musique,
ça le rend plus agressif.
En menant son coq au combat,
il rencontre deux archers, en plein duel,
face à face, arcs tendues, les yeux cruels.
Affaire de cœur.
Affaire d’honneur.
Soudain, le coq lance un puissant cocorico.
Les archers, surpris, débandent leur arc,
Et pan ! tous les deux, en plein cœur.
Trois morts pour un seul cocorico, et en vain !
L’oiselier, horrifié, s’en retourne chez lui.
Il égorge le coq, et en fait un coq au vin.
23:05 Publié dans Textes/Poèmes coucous désemprisonnés | Lien permanent | Commentaires (0)
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