samedi, 04 février 2006
Que veulent les hommes ?
Mon poing au pelochon, à tête de requin.
Graver un myosotis au lobe de l'oreille.
Brailler un chant paillard lorsque tombe la nuit.
Faut bien tuer le temps plutôt que les baleines.
La barque du pêcheur ballotte sur les flots.
La lamproie va mourir et oublier la mer.
Chasser et massacrer est à l'ordre du jour
Tous les loups et les ours vont quitter notre terre.
Une perle d'étoile est nichée dans un lys.
Un chat émerveillé regarde un oiseau mort.
Rien ne vaut une vie, au bas même du cœur.
L'enfant casse ses jouets, comme le fait son père.
Les cerisiers en fleurs ont envie de pleurer;
Ils voudraient bien savoir ce que veulent les hommes.05:44 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (2)
jeudi, 02 février 2006
Un évangile pour un enfant
J'ai vu hier mille corbeaux dans un champ.
C'est pas possible dit son ami,
Comment as-tu pu les compter ?
Sur mes doigts.
Ce n'est pas possible lui dit son ami :
Tu n'as pas assez de doigts ?
Si, j'ai pris mes dix doigts,
et les dix doigts de tous ceux que j'aime :
Mon père, ma mère, mon frère, ma sœur,
Un africain, un chinois, un indien, un papou, un américain.
Tu pourras le faire toi aussi demain.
Les mille corbeaux reviennent dans le même champ tous les matins.
Son ami s'en alla triste, il ne pouvait pas :
Il s'était fâché avec son frère le jour même…
05:50 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (2)
mercredi, 04 janvier 2006
Instant de Bonheur
"Mozart danse au bras de la lumière qui meurt" ((Christian Bobin "Mozart et la pluie")
Sous un ciel de laine
Grands arbres crucifiés, en très beaux pains de sucre,
Poudrés, tels des acteurs de théâtre givrés.
Mains et bras suppliants, accueillants, c’est selon…
Au fond, la cathédrale, en dentelles de verre,
Illuminée par un soleil pâlot
Qui couve sous des pelotes de cendres.
Craquements étouffés, sous des coussins de neige.
Temps suspendu, figé et un peu irréel.
Dans le ciel, sept corbeaux, à petits cris froissés,
Comme une craie sur une ardoise d’écolier,
Ecrivent ces deux noms, liés en un seul nom :
Beauté Tendresse
Soudain, grimpe à mon âme, en joie, émerveillée,
Aux barreaux d’une échelle, appuyée à mon cœur,
Une sonate pure et douce de Mozart.
Adagio et andante, allegro, puis piano
Pour finir de pincer la harpe de mon être.
Toute beauté mérite un instant de tendresse.
Toute Beauté Tendresse, accueille une musique,
La musique de l’Âme.
Gaudeamus
12:05 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (3)
samedi, 24 décembre 2005
NOEL
Un arbre de Noël et trois flocons de neige,
Tous les cœurs sont en fête et le monde est changé .
Dans la cour de l’école, un bonhomme de neige,
Tel un clown au soleil, fond des joues et du nez.
Dans les yeux des enfants, des étoiles de rêve…
Ils en font un poème ou de jolis dessins.
Ils ont l’esprit ailleurs, mais sont de bons élèves.
Ils attendent Noël, ce délicieux matin.
En paillettes d’argent, les rues et les boutiques
Jettent tous leurs éclats, sur les piétons pressés.
Certains flânent gaiement au son de la musique
Qui sort d’un peu partout, pour mieux les caresser.
On achète de tout, mais surtout ce qui brille.
Le réveillon approche, on se couchera tard .
Une bougie de plus et le vin blanc pétille.
Le bonheur est partout, même chez les clochards .
Les anges dans les cieux, chantant Paix sur la terre
Et le Père Noël, la hotte sur le dos,
Annoncent qu’un enfant peut supprimer la guerre.
Mais accepterons-nous ce merveilleux cadeau. ?
Il est né sur la paille et par une nuit fraîche,
Un âne et un gros bœuf lui soufflent de l’air chaud.
Le petit Jésus dort, dans une pauvre crèche.
Marie parle tout bas, Joseph un peu trop haut...
11:00 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (3)
lundi, 21 novembre 2005
UN AMI
.
La ville m’a pris par la main.
De rues en rues et de places en squares.
Je flâne sans souci du lendemain.
Le beau kiosque à musique
S’envole dans un claquement d’ardoises.
Les jets d’eau, un moment troublés,
Déversent leurs colliers de perles irisées
La préfecture en blanc se fait une beauté.
J’échafaude les toits et le ciel des mansardes.
Derrière les hauts murs, l’école maternelle
Piaille d’anges rieurs, insouciants et bruyants.
Une pervenche colle ses poèmes ,
Sur le front des voitures
Tous les chevaux de bois
S’enivrent de soleil, et tournent à tue-tête
Soudain, un inconnu demande son chemin.
Je lui offre le mien.
Triste et las il me dit :
« Ah ! mais c’est toi, comment vas-tu ? »
« Bien, et toi aussi à ce que je vois… »
Mais je ne l’ai pas reconnu.
Il me tourne le dos, en haussant les épaules.
Léger je continue à me baguenauder.
La mémoire, soudain, à l’esprit me revient.
Je pense à Toi Seigneur.
Et si c’était Toi cet ami perdu ?Peut-être que Tu me l’as envoyé.
Je me mets à sa recherche, avec fièvre,
De rues en rues et de places en squares.
Hélas !Je n’ai pas pu le retrouver.
Je suis rentré, chez moi, triste en me maudissant.
Pardon Seigneur, pardon.
Je ne T’ai pas reconnu ce jour-là.
Cet ami, je ne l’ai pas écouté,
Je ne l’ai pas guidé.
Ce jour-là, O Seigneur
Mon cœur était bien trop léger, bien trop.
Encore pardon, j’étais loin de Toi.
Plus Tu es près de moi et moins je pense à Toi.
Gaudeamus (mes textes)
20:45 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (1)
dimanche, 20 novembre 2005
Partir
PARTIR
Tout abandonner ,
Sans se retourner,
Sans espoir de retour
PARTIR
Un soir ou un matin
Qu’importe
PARTIR
Sans un quignon de pain
Ne compter que sur soi
Ses forces et ses mains
PARTIR
Tout oublier
Ses joies, ses lendemains
Ses amours, ses chagrins
PARTIR
Ne devoir plus rien à personne
Même pas la charité du prochain
PARTIR
Tout quitter , disparaître.
Prendre un nouveau chemin
Devenir un homme nouveau
Quitter ses oripeaux
Changer de peau
Garder seulement les meilleurs morceaux
PARTIR
Se perdre à tout jamais, pour mieux se retrouver .
.
Revenir un jour vers les siens
Un soir ou un matin
Qu’importe
Se présenter à eux,
En véritable homme nouveau
Avec tous ses meilleurs morceaux
Les embrasser, comme on embrasse
Pour la première fois quelqu’un qu’on aime.
Les tenter, les encourager,
A faire de même : PARTIR
Pour s’aimer intégralement soi-même
Et ainsi, mieux aimer et comprendre les autres.
14:05 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 16 novembre 2005
Apaiser l'ombre
Apaiser l’ombre
Aux créneaux des poings
Les mots s’étranglent
Dans des hoquets de sang.
Les chiens policiers
Affûtent les couteaux
Déchirent la haine
A crocs acérés
L’ombre se retire
Toute lame luisante.
Cris perdus dans les murs
Bouches grandes ouvertes
Mordre la tempête
A pleines dents
Se laver du sang
Des ordures langagières.
Des hordes déchaînées
Têtes à bout de piques
Bavant le mensonge
Aux flambeaux rougeoyants.
Soir chargé de grêle
Trognes rouges dans les vignes.
Rien ne sera comme avant,
Pour les gorges amères.
Apaiser l’ombre
Au bas de l’horizon
Y accrocher
Un beau soleil de juillet.
18:20 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 11 novembre 2005
Nécropole
Murs tronçonnés de croix
Adossées à l’oubli
Créneaux
Tutélaires de l’au-delà
Les feux follets le ressuscitent
Les ifs en boules
Les sombres cyprès
Fossoyeurs du vent
Colportent de vagues pourvois
Une brouette plaintive
Ronge des os blanchis
Volés à quelques chiens galeux
Au fond d’un vieux sarcophage
La pierre affûte la faux.
Le temps affûte le temps.
Gaudeamus
11:00 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 07 novembre 2005
Symphonie Automnale ( Ambierte - loire)
Symphonie automnale à Ambierle (Loire)
La hotte pourpre et or du cloître bleu vendange
Le soleil de la vigne éclaboussée de sang.
Le pressoir en fusion, entre les doigts d’un ange,
Ecrase les raisins dans un jus ravissant.
Le miel des peupliers bruit d’essaims d’abeilles.
Les cierges du coteau, en ordre rassemblés,
Brûlent l’encens roussi des feuilles et des treilles.
Les grives sous les ceps jettent des cris comblés.
De la bourgade fleure une moiteur de voûte.
Le prieuré serein, les yeux vermeils, écoute
L’église flamboyante égrener l’air du temps.
Le flâneur tresse au ciel des grappes de prières.
Dans cette cuve fauve, aux reflets éclatants,
L’esprit du lieu s’enivre, étourdi de lumière
Gaudeamus (mes textes)
13:50 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (1)
jeudi, 27 octobre 2005
LES VIVANTS
Pourquoi pleurer, prier,
Et refleurir les pierres
De ce petit coin de terre
Ou le ciel est absent ?
Les tourterelles y viennent
Les lézards, les pigeons
Pour nous dire qu’il existe une autre terre,
Où vivent les Vivants.
Lumineux dans leur beau corps de lumière
Ils sourient avec chagrin de nous voir,
En face d’eux, moins vivants.
Nous alourdissons nos chaînes
Et leurs corps de lumière
Avec nos pleurs, nos fleurs et nos prières
Nous les rendons moins vivants.
Nous irons tous dans cet immense éden
Où le ciel nous comblera de musique,
De chants célestes, au milieu de treilles,
Gorgées d’un divin nectar très puissant.
Réjouissons-nous, nous irons tous un jour
Nous enivrer de ciel et de soleil ,
Dans le jardin des Vivants.
Gaudeamus (Poésies et essais)
17:55 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 24 octobre 2005
Nuits blanches
ô nuits blanches !
Tu me mets sur le flanc des pires cauchemars,
A l’heure la plus sombre et basse de la nuit.
Les morts vivants sont imprenables.
Dans mes veines circule un sang d’encre et de mort.
Une lave brûlante au cœur de mes artères.
Le globe renversé de tes yeux
N’y voit rien à redire.
Les traites dorment bien au chaud ,
Quand les chauves- souris
Se balancent au ciel de mon lit.
Un boa y a laissé des plumes
Et une pincée de myosotis.
Au petit matin, les enfants,
Le nez piqué dans leur bol,
Astiquent de leurs poings
Les éclats de porcelaine bleue
Que leur a légués la nuit.
Moi, le ressuscité blafard,
Epuisé par une si longue attente,
Chasse à grands coups de draps humides
Le soleil des vivants…
Au fond d’une seringue,
Ou d’une boîte en carton
J’y trouverai mon compte
Pour passer la journée, au ralenti et vide.
Regardant hébété les hauts murs décrépis
De ma misérable vie.
Au moment du coucher,
Sur la table de nuit,
Je reverrai, à coup sûr,
Le grand magicien noir
Ricaner de toutes ses dents
Qu’on dit de nuits blanches...
Gaudeamus ( Poésies et textes)
09:15 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (1)
lundi, 17 octobre 2005
Nuits blanches
ô nuits blanches !
Tu me mets sur le flanc des pires cauchemars,
A l’heure la plus sombre et basse de la nuit.
Les morts vivants sont imprenables.
Dans mes veines circule un sang d’encre et de mort.
Une lave brûlante au cœur de mes artères.
Le globe renversé de tes yeux
N’y voit rien à redire.
Les traites dorment bien au chaud ,
Quand les chauves- souris
Se balancent au ciel de mon lit.
Un boa y a laissé des plumes
Et une pincée de myosotis.
Au petit matin, les enfants,
Le nez piqué dans leur bol,
Astiquent de leurs poings
Les éclats de porcelaine bleue
Que leur a légués la nuit.
Moi, le ressuscité blafard,
Epuisé par une si longue attente,
Chasse à grands coups de draps humides
Le soleil des vivants…
Au fond d’une seringue,
Ou d’une boîte en carton
J’y trouverai mon compte
Pour passer la journée, au ralenti et vide.
Regardant hébété les hauts murs décrépis
De ma misérable vie.
Au moment du coucher,
Sur la table de nuit,
Je reverrai, à coup sûr,
Le grand magicien noir
Ricaner de toutes ses dents
Qu’on dit de nuits blanches...
Gaudeamus (Poésies)
12:35 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 10 octobre 2005
La maison abandonnée
La pluie a transformé ma toiture en éponge.
L’horizon est barré d’un rideau blanc perlé.
Je sais que je ne suis pas de ce monde.
Mon âme voyage au gré des saisons,
Dans des royaumes connus que de moi.
Quelques fois, des enfants jouent dans ma cour,
A la marelle ou à des jeux d’adultes.
Au bord de mon puits des paysans viennent
Y boire leur piquette.
Les oiseaux m’accueillent comme leur frère :
Leur monde est le mien, mon monde est le leur.
Je voyage très haut sur ma planète immense.
Les milliards d’inconnus de l’autre rive
Me sourient le matin, me veillent au coucher.
Le temps est révolu des prières obscènes.
Un ermite, en mes murs, récite ses prières.
Les étangs bleus de ma mémoire ont éclaté
Des nénuphars volent groupés dans les nuages.
Reconnaissez mes chers maîtres,
Je ne vous ai pas trahis.
Je vous ai bien étudiés.
Ne vous ai pas oubliés,
Dans les rochers jaunis de mes vieux souvenirs.
A l’heure du berger, un génie m’accompagne.
Il m’explique un ancien texte enfoui dans les lierres.
L’esprit souffle la nuit, sur les plaines des hommes.
Plaines imaginaires.
Mes maîtres, aurez-vous le temps d’hausser la voix ,
Pour que la vérité éclate de plein fouet,
Aux sommets de ces monts qui couronnent mes jours ?
Une primevère, un perdreau hardi
M’ont salué ce matin.
Un enfant m’a dit bonjour, à demain.
Sa tignasse soleil m’est familière
Dans mes rêves, j’étais lui. Et lui moi.
Un message est enterré dans mes ruines,
Croyez-en le génie, qui veille sur mon toit.
Aux âmes pures, sera dévoilé
Son grand hermétisme.
Pour le décrypter, il faut, dans le mot,
Le lire à haute voix.
Des passants amoureux sont passés à côté,
Redoutant mon secret…
Ma plume a bu l’encre de l’encrier.
Et une araignée, châtaigne des bois,
Lorgne par la serrure
De la maison abandonnée.
N’y voyez rien d’étrange,
Mais la seule et unique vérité.
Gaudeamus ( Essais)
20:35 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (0)
Les petits anges
Les enfants qui ont quitté tôt
Le sein de leur mère en sanglots
Mettent leur destinée de marbre
Dans la sève et le cœur des arbres
Leur envol rend les blés féconds
Donne aux fleurs belle floraison
Le vent effeuille leurs paroles
Aux cahiers des enfants d’école
Ils nichent avec les oiseaux
Ils chantent au fond des ruisseaux
Ils goûtent le miel des abeilles
Les baies des haies et les airelles
On les voit en toutes saisons
Nulle n’a leur prédilection.
Ils s’amusent avec la neige,
Les cerf-volants et les manèges.
Dans nos peines et nos chagrins,
Ils nous tiennent fort par la main.
Ils nous regardent, nous respectent
Nous accompagnent dans nos fêtes
Chers parents ouvrez grand les yeux
Pour vos petits anges des cieux
Ils sont au ciel et sur la terre
Joie et puissance tutélaire.
Gaudeamus (Poésies)
19:15 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (0)
La ronde des visages
Regardez les visages
Que vous côtoyez chaque jour
Ils reflètent l’image
Du malheur, du bonheur, de l’amour.
Les lèvres sensuelles
Papillent de désir
Aux confins des ruelles
Des plus petits plaisirs.
Et les yeux s’émerveillent
De ceci de cela
Des raisins de la treille
Ou d’un brin de lila.
Le burin des années
A creusé ses sillons
Dans les faces tannées
Au soleil des grillons.
Des relents de mansardes
Flottent sur les amants
Et en moi s’acagnardent
Comme des vieux serments.
Au lourd chagrin des veuves
Aux pleurs des orphelins
Que tous les cœurs s’émeuvent
Et se fassent câlins.
Les visages en ronde
Tournent, tournent en moi
Ils font le tour du monde
Et m’emplissent d’émoi.
Gaudeamus (Poésies)
.
19:15 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (0)
Au participe passé
Jacob, dont le nom indique celui qui supplante, sera décrit sous les aspects d'un personnage fourbe et menteur dans l'Ancien Testament. Il ravira le droit d'aînesse à son frère Esaü par ruse. Son comportement sera profondément modifié après ce combat qui durera jusqu'à l'aube dans le ravin de Yabboq. Son adversaire lui dira : On ne t'appellera plus Jacob mais Israël, car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes, et tu l'as emporté (Genèse 32, 29-31).
Jacob lui demandera :
"De grâce, indique moi ton nom".
"Et pourquoi, dit-il, me demandes-tu mon nom ?"
Là même, il le bénit.
Jacob appellera ce lieu Peniel, c'est-à-dire face de Dieu, car j'ai vu Dieu face à face et ma vie a été sauvée.
(rêve du 03/11/02)
Je me raconte parfois ce mensonge,
Honteux à souhait
De ma lointaine enfance
Oserais-je conter cette histoire fort louche
Derrière les grilles
De ma noire conscience,
Sur l’étole blanche de ma mémoire ?
L’amour, la jalousie
M’ont piégé dans des embrouilles furtives.
Dans des chemins de traverse, je fuis.
Aucune cachette n’est confortable.
Un œil me poursuit dans mes embuscades,
Avec ses références.
Je reviendrai encore à mon enfance :
Contes immoraux
Maladies à prétexte.
Il est grand temps pour moi de sortir du préau,
Afin d’aller jouer, dans la cour des grands.
Je voudrais tant réparer les dégâts
D’une écriture amoureuse, perverse,
Fade et violente.
Il me faudra relire
Cette très ancienne histoire biblique
Du combat de Jacob, jusqu’à l’aube, avec l’Ange.
Je sens la solution de l’énigme être là .
Mon problème est resté, jusqu’alors insoluble.
Ce vieil amour me reviendra mal ravaudé.
Rancune ou indulgence ?Comment retrouver toute sa confiance ?.
La partie est très loin d’être gagnée d’avance.
Dans l’eau lustrale d’un puits très ancien,
Connu de moi seul,
Où je me laverai en larges ablutions,
Je reprendrai des forces,
Bravoure, à toute épreuve.
Il m’est indispensable
De me ressourcer
De revenir à l’homme primitif.
Et je me battrai nu, tel Jacob avec l’Ange.
A poings découverts,
A la face des hommes.
Je contemplerai Dieu. Je changerai de nom
Et je serai sauvé.
19:05 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (0)
Derrière les murs
Le temps s’accroche aux rideaux.
Les soliloques n’y peuvent plus rien
Un soleil glacial et rusé
S’invite à la table
Dans un bol blanc ébréché
Sur le tablier de la cheminée
Une grosse pipe défunte
Baille au crucifix pendu
L’âtre a perdu ses brillants
Un chaudron enrobé de suie
Marche à trois pieds
Dans un univers sépulcral.
Soudain la grosse armoire
En chêne verni se met à crier
Une petite fille espiègle, ébouriffée
Blonde comme les blés
Remue tout en entrant
Les ombres glissent sous les meubles
Et s’acagnardent dans les coins
Elle plaque un baiser furtif et négligent,
Sur les joues de l’aïeule, assise sur sa chaise
« Mamie il faudrait bouger.
Ma maman dit que tu ne bouges pas assez »
« Oui ma petite fille mais mes jambes, mes jambes… »
« Je te laisse le pain mamie… »
Puis, un autre baiser étourdi, insolent.
Tout se remet en place
La vieille horloge à balancier
A replacé ses doigts sur le cadran du temps
A petits bruits
A pleines dents.
Gaudeamus (mes textes)
14:05 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (0)
Dans la nuit, un Cri...
Dans la nuit, un cri
D’une femme folle
Perdue dans les murs.
Un silence
Une porte claque
Des voix de brume
Des sanglots de gorge étouffés
Une chandelle qui s’allume
Derrière des rideaux perlés
Des pas montent dans le ciel
Bas et sourd
O nuit
Je te vomis !Tu as fauché le rire d’un enfant
Je hais tes mains sales
Pour ce rite de sang
Je voudrais te tordre le cou
Et te noyer dans la rivière
Qui pleure à mes pieds…des larmes de sang.
14:00 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (0)
Le Grand Héritage
Les électrons-éons, quasi immortels, constitueraient les éléments de notre propre survie après la mort, mais sous une forme très différente de celle de notre corps. De ce fait, quelque chose de nous est immortel : " Mort, voici ta défaite ! "
Les sources profondes de mon corps
Charrient les éons
Que de siècles en siècles
Nos ancêtres ont déposé
Au fond des océans et dans tout le limon.
Sur les berges, les plages, les plaines, les monts.
Ils ont creusé les sillons
De leurs rêves, de leurs joies , de leurs misères.
J’ai appris leurs leçons
Que j’ai ânonnées sur les bancs
Avec des cancres et des génies.
Dans les cours de récréation
J’ai découvert les jeux de la procréation
Interdits.
Que se transmettent filles et garçons
De génération en génération.
Les sources profondes de mon corps
Charrient les éons
Que de siècles en siècles
Nos ancêtres ont hérités
Qu’ils nous ont transmis
Que nous retransmettrons à nos enfants
Pour qu’ils deviennent à leur tour
Des éons
Immortels.
13:40 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (0)
Les Mutants
.« On ne voit bien qu’avec le cœur »
« Moi, se dit le Prince, si j’avais cinquante-trois minutes à dépenser, je marcherais vers une fontaine. »
Antoine de Saint-Exupéry
L’éclair n’est pas vengeance
Mais seulement le germe, à la survie des hommes.
La foudre la semence
Le tonnant sa parole.
L’œil de la création nous a jeté un sort.
Son jugement, en d’autres temps, fut rejeté,
D’où le serpent de feu, l’éclair pour les vivants.
Et l’écho fragmenté, en réponse à la voix.
Enfant, ma crainte allait au tonnerre, aux éclairs.
L’écho m’émerveillait.
Il y a bien longtemps, j’ai quitté la quiétude
Des montagnes, des champs.
Pour le charivari, les braises des néons.
J’entends souvent des voix : les mutants sont en marche.
A nos yeux invisibles.
Ces géants silencieux avancent à grands pas.
Je les rencontrerai un jour à la margelle
D’une fontaine ardente :
Ces êtres de lumière, aux cerveaux d’or, d’argent
Et aux yeux de cristal.
Leurs discours fracassants ébranleront nos cœurs.
Nous serons transformés, au profond de nous-mêmes.
Allons vers les fontaines
Allons à leur rencontre.
Ces mutants prodigieux connaissent nos questions.
Ils sauront y répondre.
Nous deviendrons comme eux
Des Géants.
Gaudeamus (essais)
13:40 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (0)