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lundi, 10 octobre 2005

Derrière les murs

 

Le temps s’accroche aux rideaux.

Les soliloques n’y peuvent plus rien

Un soleil glacial et rusé

S’invite à la table

Dans un bol blanc ébréché

 

Sur le tablier de la cheminée

Une grosse pipe défunte

Baille au crucifix pendu

L’âtre a perdu ses brillants

Un chaudron enrobé de suie

Marche à trois pieds

Dans un univers sépulcral.

Soudain la grosse armoire

En chêne verni se met à crier

Une petite fille espiègle, ébouriffée

Blonde comme les blés

Remue tout en entrant

 

Les ombres glissent sous les meubles

Et s’acagnardent dans les coins

 

Elle plaque un baiser furtif et négligent,

Sur les joues de l’aïeule, assise sur sa chaise 

« Mamie il faudrait bouger.

Ma maman dit que tu ne bouges pas assez »

« Oui ma petite fille mais mes jambes, mes jambes… »

 

« Je te laisse le pain mamie…  »

Puis, un autre baiser étourdi, insolent.

Tout se remet en place

La vieille horloge à balancier

A replacé ses doigts sur le cadran du temps

A petits bruits

A pleines dents.

 

 

Gaudeamus (mes textes)

 

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