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dimanche, 17 juin 2007

Cadavre Exquis

Cadavre exquis

 

 

Je caressais chaque fustet,

Et  leurs plumeaux en modestie.

Dans le sentier, soudain se tait

Le seul oiseau, joie abolie.

 

 

Avec des yeux de merlan frit

Dans le ruisseau, un clochard flotte.

Il me regarde et sans un bruit

Bave un verlan sans fausse note

 

 

Je ne sais point comment dénouer

Cette rencontre un peu tardive

Plus habitué à bouquiner,

Plein de mordant, sur d’autres rives

 

 

J’aimerais mieux boire au hanap

Une ciguë en pleine junte

Allez ! plutôt un bol de schnaps.

Ma voix s’étrangle. Oh ! que de crainte.

 

(mais que faut-il dire ?… )

 

 

 

Vilain noyé tu m’es fardeau.

Te dénoncer, aucune chance.

Pourtant je sais, tu serais beau.

On te fendrait à pleine lance.

 

 

Dans un amphi, tu saignerais,

Sans sudation et sans bravade.

Les carabins à ton chevet

T’écorcheraient sans jérémiades.

 

 

Donc, je te laisse à ton destin.

 

Pressé, je cueille une jacinthe,

Et la dépose entre tes mains.

Calme, endors-toi sur ma complainte.

 

 

(D’autres randonneurs viendront te voir.

C’est  bientôt la saison des jonquilles).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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