jeudi, 27 octobre 2005
LES VIVANTS
Pourquoi pleurer, prier,
Et refleurir les pierres
De ce petit coin de terre
Ou le ciel est absent ?
Les tourterelles y viennent
Les lézards, les pigeons
Pour nous dire qu’il existe une autre terre,
Où vivent les Vivants.
Lumineux dans leur beau corps de lumière
Ils sourient avec chagrin de nous voir,
En face d’eux, moins vivants.
Nous alourdissons nos chaînes
Et leurs corps de lumière
Avec nos pleurs, nos fleurs et nos prières
Nous les rendons moins vivants.
Nous irons tous dans cet immense éden
Où le ciel nous comblera de musique,
De chants célestes, au milieu de treilles,
Gorgées d’un divin nectar très puissant.
Réjouissons-nous, nous irons tous un jour
Nous enivrer de ciel et de soleil ,
Dans le jardin des Vivants.
Gaudeamus (Poésies et essais)
17:55 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 24 octobre 2005
Nuits blanches
ô nuits blanches !
Tu me mets sur le flanc des pires cauchemars,
A l’heure la plus sombre et basse de la nuit.
Les morts vivants sont imprenables.
Dans mes veines circule un sang d’encre et de mort.
Une lave brûlante au cœur de mes artères.
Le globe renversé de tes yeux
N’y voit rien à redire.
Les traites dorment bien au chaud ,
Quand les chauves- souris
Se balancent au ciel de mon lit.
Un boa y a laissé des plumes
Et une pincée de myosotis.
Au petit matin, les enfants,
Le nez piqué dans leur bol,
Astiquent de leurs poings
Les éclats de porcelaine bleue
Que leur a légués la nuit.
Moi, le ressuscité blafard,
Epuisé par une si longue attente,
Chasse à grands coups de draps humides
Le soleil des vivants…
Au fond d’une seringue,
Ou d’une boîte en carton
J’y trouverai mon compte
Pour passer la journée, au ralenti et vide.
Regardant hébété les hauts murs décrépis
De ma misérable vie.
Au moment du coucher,
Sur la table de nuit,
Je reverrai, à coup sûr,
Le grand magicien noir
Ricaner de toutes ses dents
Qu’on dit de nuits blanches...
Gaudeamus ( Poésies et textes)
09:15 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (1)
dimanche, 23 octobre 2005
Citations
Fermé
10:30 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 20 octobre 2005
Je trie mes pensées, comme mes poubelles...
Je trie mes pensées
Comme mes poubelles.
L’inverse ne m’aurait pas offensé.
L’affectif,
Je le vide dans ma chambre à coucher.
Mes journaux, mes revues, mes pubs, mes vieux poèmes
Je les flanque avec joie dans le contener bleu.
Le matériel, l’argent,
dans ma banque et partout, je les dépose
dans ma maison, grenier, cave, jardin, garage, etc.
Mes bocaux récurés et mes bouteilles vides
Je les casse dans le contener vert.
Mes problèmes de santé, de travail
J’en fais bien profiter mon patron, mes amis ,
Mon médecin (référent) ma femme, et toute ma famille .
Je jette mes ordures ménagères,
Dans le contener gris toujours plein d’à coté.
Mes problèmes méta, physiques religieux,
Et psychologiques,
J’en fais profiter
Mon curé du dimanche et mon psy déjanté,
Mon coiffeur attitré, mes copains de café.
Mes eaux sales, usées
Dans le tout-à-l’égout de ma propriété.
Rassurez-vous, je vois toujours la vie en rose.
Je ne garde absolument rien pour moi.
Je suis un bon chrétien, je donne sans compter,
Aux œuvres répugnantes de la société.
Gaudeamus (mes textes)
13:40 Publié dans HUMOUR - IRONIE | Lien permanent | Commentaires (2)
LES BOURREAUX
Je ne sais pas pourquoi tout s’emberlificote,
Dans un monde irréel chargé de désespoir.
J’entends les innocents, écrasés sous les bottes,
Crier et supplier les bourreaux dans le noir.
L’amour n’a plus sa place et le peuple le vote.
Les brutes vont chanter et pourrir au pressoir,
Et la lune grimace aux rôdeurs qui grignotent,
A pleines dents , le blé, arraché aux trottoirs.
Les gros rats vert de gris agitent leurs menottes.
Les chiendents caverneux poussent surtout le soir.
Les hommes soleilleux nulle part n’ont la cote.
La femme au ventre rond se cache et ne veut voir
Le berceau répugnant de langes, de culottes
Qu’on lui roule en riant, pour tuer tout espoir.
13:00 Publié dans POEMES "COUPS DE GUEULE" | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 18 octobre 2005
Tristan Bernard
Fermé
13:50 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 17 octobre 2005
Nuits blanches
ô nuits blanches !
Tu me mets sur le flanc des pires cauchemars,
A l’heure la plus sombre et basse de la nuit.
Les morts vivants sont imprenables.
Dans mes veines circule un sang d’encre et de mort.
Une lave brûlante au cœur de mes artères.
Le globe renversé de tes yeux
N’y voit rien à redire.
Les traites dorment bien au chaud ,
Quand les chauves- souris
Se balancent au ciel de mon lit.
Un boa y a laissé des plumes
Et une pincée de myosotis.
Au petit matin, les enfants,
Le nez piqué dans leur bol,
Astiquent de leurs poings
Les éclats de porcelaine bleue
Que leur a légués la nuit.
Moi, le ressuscité blafard,
Epuisé par une si longue attente,
Chasse à grands coups de draps humides
Le soleil des vivants…
Au fond d’une seringue,
Ou d’une boîte en carton
J’y trouverai mon compte
Pour passer la journée, au ralenti et vide.
Regardant hébété les hauts murs décrépis
De ma misérable vie.
Au moment du coucher,
Sur la table de nuit,
Je reverrai, à coup sûr,
Le grand magicien noir
Ricaner de toutes ses dents
Qu’on dit de nuits blanches...
Gaudeamus (Poésies)
12:35 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (2)
samedi, 15 octobre 2005
Paul Eluard
Fermé
11:35 Publié dans Poètes du monde entier | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 12 octobre 2005
Les mots, nos maux...
Les mots, nos maux…
(SUPPLIQUE aux enfants du monde)
Les mots saignent vivants aux dents des fils de fer
Lumineux insolents triomphants planétaires
En habits verts ou noirs et leurs thuriféraires
Dans le vent en lambeaux ils vont un train d’enfer.
Enfants, n’écoutez pas, fuyez les beaux parleurs
J’entends encor crier blasphémer sous la lune
À coups d’obus les mots s’éventrent dans les dunes.
Comment puis-je être heureux dans les blés du malheur ?
Voici que brille enfin l’aube de l’an deux mille
Enfants serrez les rangs et soyez plus habiles
À reconstruire un monde en paix avec ses mots
Aux étoiles lancez le verbe qui foudroie
Et implorez le ciel qu’un ange le nettoie
En chœur chantez les mots, ils guériront vos maux.
Gaudeamus (mes textes)
21:50 Publié dans POEMES "COUPS DE GUEULE" | Lien permanent | Commentaires (0)
Morne nuit
Morne nuit
Morne nuit
De ma mansarde
Je grignote des ardoises grises
Et m’abreuve de pluie
Mon lit est trop grand
Ou trop petit
Au petit matin
Un pigeon picore
Le ciel de mon toit
Je roule et roucoule
Des heures de cendres.
On frappe à la porte
J’accours, j’ouvre,
Tu es là souriante
Dans tes apparats
Féminine jusqu’aux bouts des doigts
Et tout s’illumine à la fois.
20:35 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 11 octobre 2005
Matinales
Je dormirais bien toute l’année
Dans la plume, dans la fourrure
Sur l’eau de ton oreiller
Notre amour si fort aurait besoin
De franchir les matins clairs
A petits pas, à pleines mains
Les oiseaux ne tiennent que par un fil
Sur la voix des poteaux télégraphiques
J’écoute ton cœur tambouriner
Sous ta fine chemise de nuit
J’avale des oiseaux blonds et craquants
Aux rets de tes cheveux
J’écaille des poissons d’argent
Sur le satin de ta peau
A la pointe de tes seins,
Des noisettes de miel
A tes lèvres
Des grappes de raisins
Un vin fort
A ta bouche vermeille
Le ciel traîne des outres de pluie.
Mon cœur, bien à regret,
Verrouille les portes de la nuit.
Gaudeamus (mes textes)
13:50 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (1)
lundi, 10 octobre 2005
La maison abandonnée
La pluie a transformé ma toiture en éponge.
L’horizon est barré d’un rideau blanc perlé.
Je sais que je ne suis pas de ce monde.
Mon âme voyage au gré des saisons,
Dans des royaumes connus que de moi.
Quelques fois, des enfants jouent dans ma cour,
A la marelle ou à des jeux d’adultes.
Au bord de mon puits des paysans viennent
Y boire leur piquette.
Les oiseaux m’accueillent comme leur frère :
Leur monde est le mien, mon monde est le leur.
Je voyage très haut sur ma planète immense.
Les milliards d’inconnus de l’autre rive
Me sourient le matin, me veillent au coucher.
Le temps est révolu des prières obscènes.
Un ermite, en mes murs, récite ses prières.
Les étangs bleus de ma mémoire ont éclaté
Des nénuphars volent groupés dans les nuages.
Reconnaissez mes chers maîtres,
Je ne vous ai pas trahis.
Je vous ai bien étudiés.
Ne vous ai pas oubliés,
Dans les rochers jaunis de mes vieux souvenirs.
A l’heure du berger, un génie m’accompagne.
Il m’explique un ancien texte enfoui dans les lierres.
L’esprit souffle la nuit, sur les plaines des hommes.
Plaines imaginaires.
Mes maîtres, aurez-vous le temps d’hausser la voix ,
Pour que la vérité éclate de plein fouet,
Aux sommets de ces monts qui couronnent mes jours ?
Une primevère, un perdreau hardi
M’ont salué ce matin.
Un enfant m’a dit bonjour, à demain.
Sa tignasse soleil m’est familière
Dans mes rêves, j’étais lui. Et lui moi.
Un message est enterré dans mes ruines,
Croyez-en le génie, qui veille sur mon toit.
Aux âmes pures, sera dévoilé
Son grand hermétisme.
Pour le décrypter, il faut, dans le mot,
Le lire à haute voix.
Des passants amoureux sont passés à côté,
Redoutant mon secret…
Ma plume a bu l’encre de l’encrier.
Et une araignée, châtaigne des bois,
Lorgne par la serrure
De la maison abandonnée.
N’y voyez rien d’étrange,
Mais la seule et unique vérité.
Gaudeamus ( Essais)
20:35 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (0)
La ronde des visages
Regardez les visages
Que vous côtoyez chaque jour
Ils reflètent l’image
Du malheur, du bonheur, de l’amour.
Les lèvres sensuelles
Papillent de désir
Aux confins des ruelles
Des plus petits plaisirs.
Et les yeux s’émerveillent
De ceci de cela
Des raisins de la treille
Ou d’un brin de lila.
Le burin des années
A creusé ses sillons
Dans les faces tannées
Au soleil des grillons.
Des relents de mansardes
Flottent sur les amants
Et en moi s’acagnardent
Comme des vieux serments.
Au lourd chagrin des veuves
Aux pleurs des orphelins
Que tous les cœurs s’émeuvent
Et se fassent câlins.
Les visages en ronde
Tournent, tournent en moi
Ils font le tour du monde
Et m’emplissent d’émoi.
Gaudeamus (Poésies)
.
19:15 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (0)
Les petits anges
Les enfants qui ont quitté tôt
Le sein de leur mère en sanglots
Mettent leur destinée de marbre
Dans la sève et le cœur des arbres
Leur envol rend les blés féconds
Donne aux fleurs belle floraison
Le vent effeuille leurs paroles
Aux cahiers des enfants d’école
Ils nichent avec les oiseaux
Ils chantent au fond des ruisseaux
Ils goûtent le miel des abeilles
Les baies des haies et les airelles
On les voit en toutes saisons
Nulle n’a leur prédilection.
Ils s’amusent avec la neige,
Les cerf-volants et les manèges.
Dans nos peines et nos chagrins,
Ils nous tiennent fort par la main.
Ils nous regardent, nous respectent
Nous accompagnent dans nos fêtes
Chers parents ouvrez grand les yeux
Pour vos petits anges des cieux
Ils sont au ciel et sur la terre
Joie et puissance tutélaire.
Gaudeamus (Poésies)
19:15 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (0)
Au participe passé
Jacob, dont le nom indique celui qui supplante, sera décrit sous les aspects d'un personnage fourbe et menteur dans l'Ancien Testament. Il ravira le droit d'aînesse à son frère Esaü par ruse. Son comportement sera profondément modifié après ce combat qui durera jusqu'à l'aube dans le ravin de Yabboq. Son adversaire lui dira : On ne t'appellera plus Jacob mais Israël, car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes, et tu l'as emporté (Genèse 32, 29-31).
Jacob lui demandera :
"De grâce, indique moi ton nom".
"Et pourquoi, dit-il, me demandes-tu mon nom ?"
Là même, il le bénit.
Jacob appellera ce lieu Peniel, c'est-à-dire face de Dieu, car j'ai vu Dieu face à face et ma vie a été sauvée.
(rêve du 03/11/02)
Je me raconte parfois ce mensonge,
Honteux à souhait
De ma lointaine enfance
Oserais-je conter cette histoire fort louche
Derrière les grilles
De ma noire conscience,
Sur l’étole blanche de ma mémoire ?
L’amour, la jalousie
M’ont piégé dans des embrouilles furtives.
Dans des chemins de traverse, je fuis.
Aucune cachette n’est confortable.
Un œil me poursuit dans mes embuscades,
Avec ses références.
Je reviendrai encore à mon enfance :
Contes immoraux
Maladies à prétexte.
Il est grand temps pour moi de sortir du préau,
Afin d’aller jouer, dans la cour des grands.
Je voudrais tant réparer les dégâts
D’une écriture amoureuse, perverse,
Fade et violente.
Il me faudra relire
Cette très ancienne histoire biblique
Du combat de Jacob, jusqu’à l’aube, avec l’Ange.
Je sens la solution de l’énigme être là .
Mon problème est resté, jusqu’alors insoluble.
Ce vieil amour me reviendra mal ravaudé.
Rancune ou indulgence ?Comment retrouver toute sa confiance ?.
La partie est très loin d’être gagnée d’avance.
Dans l’eau lustrale d’un puits très ancien,
Connu de moi seul,
Où je me laverai en larges ablutions,
Je reprendrai des forces,
Bravoure, à toute épreuve.
Il m’est indispensable
De me ressourcer
De revenir à l’homme primitif.
Et je me battrai nu, tel Jacob avec l’Ange.
A poings découverts,
A la face des hommes.
Je contemplerai Dieu. Je changerai de nom
Et je serai sauvé.
19:05 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (0)
Nue dans ton miroir
Dans l’étang bleu de ton miroir
Nue, tu écosses tes prunelles
Perses. Tes nattes de foin noir
Festonnent ta nuque d’airelles.
Un long et fin sillon de blé,
Semé de friselis d’abeilles,
Egalise ton dos hâlé,
Vivifiant comme une treille.
Dans l’air tu dégaines tes bras,
Tu épingles mille sourires,
Tu t’entortilles dans tes draps
Et me convies à ton délire.
Les fuseaux vermeils de tes doigts
Epèlent sur ta peau de pèche
Les préludes que je te dois :
La morsure à ta source fraîche,
Les nœuds humides de mes liens,
Ma buée emmêlée à ta buée,
Mon reflet enlacé au tien,
Des éclairs de musc dans les nuées,
L’aubépine de mes baisers
Sur les pétales de tes lèvres,
Mes paroles pour apaiser
Tes paumes aux sillons de fièvre,
A tes jambes les ciseaux d’or,
A tes genoux l’ivoire tendre,
A tes pieds la clé du trésor
Que mon cœur couve sous la cendre.
Dans la craie de ton ventre doux,
Les ébats de ma tête folle,
Pour brûler le front d’amadou
De mon cheval qui caracole.
Grêle de braises, satin, feux,
Sur ta cuisse nacre et pervenche.
Pluie de menthe en tes cheveux,
Grelots de muguet à ta hanche.
Je suis l’épée de ton fourreau,
La coquille de ta fontaine,
La cavalcade, toi le trot,
La lance mais toi la quintaine.
Tu musardes dans les sentiers
Pour ton plaisir et pour ma joie,
Dans les nids et les noisetiers,
Tu files ton cocon de soie.
Tu égouttes les myosotis
De nos embrassades fougueuses.
Hélas, tu redeviens le lis
Fondu parmi les nébuleuses.
Pars, déchires tes filets d’eau…
Tes jupons vides m’accaparent
Le soleil sasse les rideaux ,
Ailleurs je largue les amarres…
Un frisson de neige à ton cou,
Tes seins une poussée de sève,
Tes reins l’arc-boutant de mes coups,
Tes chauds gazouillis sous mon glaive.
Et ce cri d’oiseau qui t’achève…
A l’averse pleine d’émoi,
Nu, j’ai dédié tes caresses,
Pour que vive toujours en moi,
Du plain chant de ton corps, l’ivresse.
Gaudeamus (mes textes)
19:00 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (1)
STRIP-TEASE au Night-Club.
Tableau de Claudia Roussi
Dans la nuit, le “Borsalino”
Etrille son mauvais néon
Dans une danse de sabbat.
Sur le mur, un collier de braises
Crépite en milliers d’étincelles.
A minuit surgit l’effeuilleuse
Aux sons rauques des tambours mâles…
Une campanule de feu
Ensoleille la piste étroite
Patène au miroir éclatant
Egratigne le ventre rouge
Au nombril incrusté d’argent
Caresse la cuisse dorée
Vibrante comme une cymbale
Lèche l’incarnat de la jambe
Sous des rythmes de sable chaud.
Des pétales blancs de lumière
Se nichent sous l’aisselle intime
Avec une vive indolence.
La croupe lutine l’orchestre
Dans des arabesques savantes.
Les yeux clairs taraudent l’espace
A l’ horizon bouché de suie.
La nacre chaude de la gorge
Palpite tel un filet d’eau
Tandis que les seins pétulants
Dans leurs deux coquilles d’étain
Jutent des éclats de grenades
Puis giclent leur neige éblouie.
Dans des frissons aphrodisiaques,
Les dessous épars sur le sol
Bas, jarretelles, soutien-gorge,
Et autres résilles sexy
S’abandonnent au viol public.
Des perles de silence tombent
Avec le triangle de soie,
Quand jaillit le sexe en broussaille
Apeuré comme un cri d’oiseau.
Les mégots dans les cendriers
Et sur les lèvres sépulcrales
Etranglent leurs volutes bleues
Dans l’immense encensoir feutré.
Sous les tables en pourpoint ocre
Le dieu Priape s’émoustille ,
Tel le champagne dans les coupes…
Perchées sur de hauts tabourets
Et accoudées au zinc du bar,
Trois girls, aux longues bottes blanches
Qui capuchonnent les genoux
Et la mini-jupe accueillante
Scrutent les hommes en délire,
Pour prendre les poses lascives
Et fascinantes de l’instant.
Le cabaret sue et halète
Sous la pioche des musiciens.
Le piano excède et agace
Les trémoussements de la fille
Qui s’offre aux spectateurs tendus…
Soudain sa nudité se noie
Dans les flots blonds de ses cheveux ;
Imprégnés d’un nard enivrant
Que butinent avec molle ivresse
Les fraises sucrées de sa bouche.
Les respirations reprennent…
Dans la nuit le « Borsalino »
A fleur de peau, fou, aviné,
Frémit, s’encanaille et s’enflamme
Avec Lucifer sur son toit.
Pour les profanes du dehors,
La messe noire bat son plein…
SURSUM CORDA !SURSUM CORDA!
ITE MISSA EST !
18:50 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (1)
Mon île
Crois-tu ô déesse de passage
Que la poulie de mes mains enflammées
Saura décorsager ton cœur ?
Je rêve de pruniers vierges en fleurs
Perdus sur une île sauvage,
Où ma gourmandise n’aurait pas de fin.
Dans ta robe relevée je dépose des fleurs.
Tes mains inoccupées me permettent de te caresser,
De te donner des baisers fous et brûlants.
Tu y prends du plaisir et moi aucun chagrin.
Soudain tu lâches ta robe et tes fleurs,
Comme on lâche un refrain.
Tu te mets à me servir les alcools les plus forts
Que ton corps possède,
Dans tes cheveux d’ébène, dans ta bouche, dans tes mains,
Entre tes cuisses, entre tes seins.
De ton nid secret et bouclé perle une pluie fine
Ma gourmandise est comblée.
Je sais que j’ai trouvé mon île.
Ma soif n’aura plus jamais de fin
La soif de toi , mon bel oiseau des îles.
O toi qui est passée dans ma vie,
Un merveilleux matin,
Dans une grande prairie
Qui sentait bon les fleurs et le foin.
Gaudeamus
18:40 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (0)
NOMADE DES QUATRE SAISONS
O mon amour de lierre,
De moisson, de fenaison,
D’été toujours recommencé!
La lourde grille rouillée
Du portail un peu grinçant
Qui donnait sur le parc
D’un vieux château bourru
Où nous écrasions nos baisers
N’y pourra rien
Ton souvenir reste accroché
A tout jamais
Aux piques du vent.
Mon cœur ré embobine à fond chaque saison
L'été met des grillons, à ma bouche, à mes dents,
Et à mes reins, l’ hélice en feu de mes élans.
L’automne s’alanguit dans tes lettres mouillées.
L’hiver se met au chaud sur tes seins, sur ton ventre.
Le printemps s’encanaille au bas de tes jupons.
D’autres femmes ont pris ta place assurément.
Je nomade aux coins des quatre saisons.
Vais-je me décider à tout brûler,
A jeter aux orties tes baisers, tes mots doux ?
Ta source en moi n’est pas tarie.
Ta robe vichy d’un rose bonbon
S’effiloche devant mes yeux
Et ton parfum bien indéfinissable
Me tient éveillé nuit et jour.
Refermeras-tu en une saison
La porte de la chambre entrebâillée
De nos fugitifs, de nos éternels serments ?
Gaudeamus (mes textes)
18:25 Publié dans Poésies sur l'amour, les femmes.. | Lien permanent | Commentaires (0)
Derrière les murs
Le temps s’accroche aux rideaux.
Les soliloques n’y peuvent plus rien
Un soleil glacial et rusé
S’invite à la table
Dans un bol blanc ébréché
Sur le tablier de la cheminée
Une grosse pipe défunte
Baille au crucifix pendu
L’âtre a perdu ses brillants
Un chaudron enrobé de suie
Marche à trois pieds
Dans un univers sépulcral.
Soudain la grosse armoire
En chêne verni se met à crier
Une petite fille espiègle, ébouriffée
Blonde comme les blés
Remue tout en entrant
Les ombres glissent sous les meubles
Et s’acagnardent dans les coins
Elle plaque un baiser furtif et négligent,
Sur les joues de l’aïeule, assise sur sa chaise
« Mamie il faudrait bouger.
Ma maman dit que tu ne bouges pas assez »
« Oui ma petite fille mais mes jambes, mes jambes… »
« Je te laisse le pain mamie… »
Puis, un autre baiser étourdi, insolent.
Tout se remet en place
La vieille horloge à balancier
A replacé ses doigts sur le cadran du temps
A petits bruits
A pleines dents.
Gaudeamus (mes textes)
14:05 Publié dans Poésies et textes divers | Lien permanent | Commentaires (0)