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lundi, 10 octobre 2005

Dans la nuit, un Cri...

 

 

 

Dans la nuit, un cri

D’une femme folle

Perdue dans les murs.

 

Un silence

Une porte claque

Des voix de brume

Des sanglots de gorge étouffés

Une chandelle qui s’allume

Derrière des rideaux perlés

Des pas montent dans le ciel

Bas et sourd

 

O nuit 

Je te vomis !

Tu as fauché le rire d’un enfant

 

Je hais tes mains sales 

 

Pour ce rite de sang

Je voudrais te tordre le cou

Et te noyer dans la rivière

 

Qui pleure à mes pieds…des larmes de sang.

 

NUE

 

 

 

Nue  

Tu chevauches la source verte   

La nuque basse auréolée de blé  

sans repentir 

 

Les bras tronqués 

Les mains invisibles  

Tu ravaudes le corail de ta blessure profonde

 

L’arc neigeux de ton dos   

Décoche mes flèches de tendresse 

 

La coquille de mes mains   

Coiffe les galets de tes épaules 

 

L’air plein de jasmin   

M’enivre d’une liqueur étrange 

Tu es la magicienne de ces lieux 

 

 Les oiseaux gazouillent au tambour de mon cœur.

Gaudeamus (Mes rextes)

 

 

 

Dans la Fenêtre de mon Coeur


Dans les deux coupes de ma main,

La double orange de tes seins,

Sous une lampe mimosa,

Même couleur que tes cheveux.

 

Dans la fenêtre de mon cœur,

Je vois défiler la forêt,

La biche craintive à l’arrêt,

La clairière piquée de fleurs,

 

Le  sentier perlé de rosée,

Aux fraîches senteurs de l’été.

Des oiseaux aux mille couleurs.

Le ruisseau caché enchanteur.

 

Soudain ma nacelle chavire.

Mes mots sont remplis de délire.

La table devient un grand lit

Et la cuisine un paradis.

 

Dans un immense tourbillon,

Nous partons pour un autre monde.

La forêt perd ses apparats.

La biche s’écroule et s’effeuille.

 

Elle a comme toi les yeux bleus,

S’abandonne à mes baisers fous

Et me redemande du pain

A pleine bouche, à pleines mains.

 

Je lui en donne et en redonne.

Dans la caverne de ses reins,

Je bois l’eau salée de ses algues.

Elle gémit, glousse et divague…

 

Son corps, ses morsures de feu,

Et ses folies non contenues,

Pleines de serments éternels,

Sa joie, son plaisir sont les miens.

 

La cuisine reprend ses biens.

La table caresse les mains.

Le fourneau chantonne tout bas.

Les cuivres jettent leurs éclats.

 

Les oignons nus me font pleurer.

Je porte ma main à mes yeux.

Tu apparais rieuse, en larmes

Et tu cries :j’attends un bébé !

 

 

Gaudeamus ( mes textes)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Les Mutants

.« On ne voit bien qu’avec le cœur »

« Moi, se dit le Prince, si j’avais cinquante-trois minutes à dépenser, je marcherais  vers une fontaine. »

Antoine de Saint-Exupéry

 
 
 
                                                                                                  

L’éclair n’est pas vengeance      

Mais seulement le germe, à la survie des hommes.  

La foudre la semence   

Le tonnant sa parole.    

 

L’œil de la création nous a jeté un sort.  

Son jugement, en d’autres temps, fut rejeté,     

D’où le serpent de feu, l’éclair pour les vivants.     

Et l’écho fragmenté, en réponse à la voix.       

 

Enfant, ma crainte allait au tonnerre, aux éclairs.  

L’écho m’émerveillait.        

Il y a bien longtemps, j’ai quitté la quiétude  

Des montagnes, des champs.

Pour le charivari, les braises des néons.     

 

J’entends souvent des voix : les mutants sont en marche.  

A nos yeux invisibles.   

Ces géants silencieux avancent à grands pas.

Je les rencontrerai un jour à la margelle   

D’une fontaine ardente :  

Ces êtres de lumière, aux cerveaux d’or, d’argent  

Et aux yeux de cristal.

 

Leurs discours fracassants ébranleront nos cœurs.

Nous serons transformés, au profond de nous-mêmes.

Allons vers les fontaines

Allons à leur rencontre.

Ces mutants prodigieux connaissent nos questions.

Ils sauront y répondre.

Nous deviendrons comme eux

Des Géants.

Gaudeamus (essais)

 

Le Grand Héritage

Les électrons-éons, quasi immortels, constitueraient  les éléments de notre propre survie après la mort, mais sous une forme très différente de celle de notre corps. De ce fait, quelque chose de nous est immortel : " Mort, voici ta défaite ! "

Les sources profondes de mon corps  

Charrient les éons                          

Que de siècles en siècles                

Nos ancêtres ont déposé     

Au fond des océans et dans tout le limon.            

 

Sur les berges, les plages, les plaines,  les monts. 

Ils ont creusé les sillons                                              

De leurs rêves, de leurs joies , de leurs misères.   

 

J’ai appris leurs leçons                               

Que  j’ai ânonnées sur les bancs                          

Avec des cancres et des génies.                          

Dans les cours de récréation                                   

J’ai découvert les jeux  de la procréation 

Interdits.                

Que se transmettent  filles et garçons         

De génération en génération.         

 

Les sources profondes de mon corps   

Charrient les éons     

Que de siècles en siècles 

Nos ancêtres ont hérités   

Qu’ils nous ont transmis 

Que nous retransmettrons à nos enfants  

Pour qu’ils  deviennent à leur tour    

Des éons

Immortels.          

 

La Légende du Chardonneret

 

 

 

La légende du chardonneret.

 

Quand Jésus fut cloué sur le ciel et la terre,

Un oiseau se posa au sommet de la croix.

A petits coups de bec, il tapota le bois.

Le Christ, dans sa douleur, lui fit cette prière :

 

« J’offre mon sang, ma mort et ma souffrance entière

Mais cette épine au front, oiseau enlève moi. »

On entendit un chant, en réponse à la Voix.

L’oisillon se pencha sur la couronne altière.

 

Très doux, avec son bec, l’épine il retira.

Jésus ouvrit les yeux et le remercia.

Et depuis, un oiseau nous montre sur sa tête

 

Sa belle tache rouge, en mémoire du fait.

Ecoutez la chanson, dans les chardons en fête,

Du bon chardonneret, familier à souhait.

 

Gaudeamus (mes textes)

dimanche, 09 octobre 2005

Diverses citations

  Fermé

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Albert Camus

Fermé

23:10 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (0)

Maurice Carème

A la petite épicerie

 

A la petite épicerie,
On trouve de tout, oui, de tout :
Du sel, des clous, de la vanille,
Du pain de seigle, du saindoux.
A la petite épicerie,
On trouve de tout, oui, de tout.
Et lorsque c’est la jeune fille
Qui vous demande tout à coup :
"Mon bon Monsieur, que voulez-vous ?"
On dirait que le soleil rit
Entre les pommes et les choux,
Dans la petite épicerie
Où l'on a chaque fois envie
De répondre en tendant ses sous :
"Je voudrais de tout, oui, de tout ."

 

Maurice CAREME
Fleurs de soleil
© Fondation Maurice Carême

 

Paracelse

Fermé

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Réflexions sur la poésie

PAGE 1

 

Réponse à Sandra

 
 

Comment expliquer l’inspiration poétique ? Vaste question…                                                         

 

Le germe du poème est dans le poète, dans cette partie que nous nommons l’inconscient. Il peut y rester des années et un jour le poème frappe à la porte et demande à paraître. Certains poèmes naissent plus facilement que d’autres. Chaque poète a sa façon de travailler pour voir surgir l’inspiration. Bref, le sujet est vaste et certains ouvrages écrits par des poètes l’ont assez bien expliqué ou du moins tenté d’y répondre…Il y a moins de réponses que de questions.

 

Pour moi ce poème « Les Mutants » m’est venu en un éclair un soir avant de me coucher. J’en ai jeté les grandes lignes sur un brouillon. A 4h du matin, je me suis réveillé, le poème toujours dans ma tête et je l’ai terminé. Il m’a été imposé en quelque sorte… Ensuite j’ai pensé à St Exupéry et là aussi les références ont surgi subitement. Je pense que je n’en suis pas vraiment l’auteur. Beaucoup de poèmes sont sûrement écrits de cette façon, enfin c’est mon avis…Il serait fort intéressant d’avoir un débat sur ce sujet dans ce forum. Et toi SARA comment te vient l’inspiration ? Je vais aller voir tes poèmes et je ne manquerai pas de te donner mes appréciations. Je m’efforce de lire le + de poèmes possible, mais hélas le temps me manque assez souvent.

 

Tu me demandes ce que j’ai voulu exprimer dans ce poème. Comment te dire ?: je pense que la planète est habitée par un nombre important d’entités de lumière, anges, fées, etc. qui ne demandent qu’à nous guider, nous souffler ce que nous devons faire, connaître, pour grandir, évoluer sur  les  4 plans : physiques, émotionnels, mentaux, spirituels . Il ne dépend que de nous de regarder ce qui nous environne autrement, avec les yeux du cœur, avec un regard intérieur, afin de changer. Devenir des géants, de muter…

 

Dans ce poème le symbolisme est très présent : La fontaine qui nous désaltère, nous purifie avec pour corollaire les fontanelles qui composent nos cerveaux…Le cristal, intermédiaire entre le visible et l’invisible et instrument de voyance…L’or , absolue perfection et reflet de la lumière céleste… L’argent, en rapport avec la lune est de principe féminin et symbole de l’eau, tandis que l’or est actif, mâle et solaire…L’éclair est l’étincelle de la vie et a le pouvoir fertilisant…Le tonnerre est la voix de DIEU et l’annonce d’une apparition, d’une révélation…La foudre, orage physique ou moral possède un pouvoir créateur et destructeur… 

 

Je crois que face à un poème, une peinture, une musique, et pourquoi pas un bon plat , il faut laisser faire la magie en nous, laisser les vibrations s’exprimer…Qu’importe le sens qu’on lui donne. L’important c’est ce sentiment profond de l’âme, cet état de grâce qui nous envahit…

 
 

Voilà et un peu long ce que j’ai trouvé à te répondre. Peut-être resteras-tu sur ta fin…

Je te remercie SANDRA de m’avoir obligé à cet effort de réflexion sur la création poétique.

Amicalement. 

 
 
 
 
 

PAGE 2

 
 

L a poésie est aussi inutile qu’un coucher de soleil, une sonate de Mozart, un spectacle de music hall, etc.

Seulement, si vous ne participez pas à cet enchantement  ce sont des milliers de cellules de votre corps qui resteront à tout jamais endormies. Une seule cellule éveillée, éveille des milliers d’autres cellules et vous serez de plus en plus jeune et émerveillé par la vie.

 
 

Je raconte en poèmes mes mémoires

De crainte de ne plus en avoir

Ces souvenirs sont personnels

N’ont rien de sensationnels

Ils sont le lot de tout homme

Qui a mené une vie bonhomme

Encore que parfois à un carrefour

Chacun a pu trouver la magie d’un jour

Je  ne raconte que la vérité

Mais bien endimanchée.

 
 
 
 
Ces poèmes sont donc le fruit de rencontres diverses et multiples, un cheminement dans le réel sous le regard de l'imaginaire.
 
C'est l'oxygène du présent..
 
 
 
 

13/10/2005

 

Tout poète peut trouver son poème plus beau ou moins réussi que celui d’un autre poète.

N’oublions pas que la différence est un joyau. Tout dépend sous quel angle on porte son regard.

 
 
 
 

Quelle terrible épreuve constamment renouvelée. S’asseoir pour écrire le plus beau poème du monde, le sentir tel en soi, le vivre, en contenir difficilement la frémissante beauté qui déborde et transforme tout votre être et le soulève, puis ... rester avec ce bout de glace entre les doigts ou cette cendre !
Tout le reste a été consumé à l’intérieur. Dehors, il n’y a plus que le reflet des flammes. Car le poète est un four à brûler le réel.
De toutes les émotions brutes qu’il reçoit, il sort parfois un léger diamant d’une eau et d’un éclat incomparables. Voilà toute une vie comprimée dans quelques images et quelques phrases
.

P. Reverdy, Le gant de crin

 
 
 
 
 
 
 

Jeanine Baude

Fermé

Albert Samain

Fermé

Poète Cabot

 

 

 

 

Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer.
Beaumarchais (Pierre Augustin Caron de)

                       

 
 
 

On me dit poète cabot

Je m’en moque

Je suis le plus grand, le plus beau.

Je n’envie rien à Apollinaire, Baudelaire ou Rimbaud.

Ma femme me dit que je suis un bon à rien.

Je lui réponds :« Bon à rien bon à tout ! »

 

Elle n’a jamais rien compris à la poésie.

Elle dit que mes vers sont boiteux

Que mes  alexandrins ne valent pas un pet de lapin.

« Tes rimes ne riment à rien » me dit-elle ;

Elle n’y connaît absolument rien de rien.

 

Ce matin, elle m’a laissé un mot,

Griffonné sur une vieille note d’épicerie :

«Je pars avec un autre homme… »

Elle a tout emporté, même l’escabeau,

Avec lequel j’escaladais les mots.

 

Bah, je m’en fous !

Un jour je serai édité, connu et adulé.

Ma femme me dit  « Tes poèmes seront vendus à la criée,

Comme les sardines ! ». «  les harengs saure ! » que je lui crie,

(en référence à Charles Cros… mais pour ma femme…) 

Elle est partie, mais je sais qu’elle reviendra,

Quand elle s’apercevra que son gigolo est un sot.

Il n’aime sûrement pas la poésie  Elle en aura vite fait le tour.

 

Ce soir, seul dans ma chambre,

Par la fenêtre, je lorgne la lune et les étoiles

Et j’ai terminé mon dernier poème intitulé « Le Poète Cabot » par :

« Puis, pour aller dormir un peu , se retira.

Dans le logis hanté du spleen et des migraines,

Il lorgna vaguement les étoiles sereines.

Et, quand il eut fermé sa fenêtre, il pleura…. »

 

Ma femme va certainement me téléphoner pour me dire que c’est un poème magnifique.

Elle va enfin revenir…

Mais j’ai beau être un poète cabot,  je ne suis pas assez idiot,

Pour lui dire que j’ai pompé mes alexandrins

Dans le sonnet « Le clown de l’ironie » d’ Emile Goudeau  (1850-1906).

Celui-là, depuis le temps, tout le monde l’a oublié…

 

Non, ce n’est pas possible, ma femme va accourir,

Se jeter en pleurant à mes pieds

Et moi Grand Seigneur, je vais lui pardonner.

 

Ah ! mon cœur s’emballe, je tremble.

A la porte on a sonné…

J’ouvre, c’est ma femme toute rigolarde,

Avec mon copain René

Et son gros camion de déménagement à l’entrée.

Elle se jette à mon cou en criant Poisson d’Avril !

« Gros bêta je n’ai jamais cessé de t’aimer

Tu as dû avoir très peur… »

Et moi grand Seigneur :

« Pas du tout , j’ai bien pensé que tu m’avais fait un canular

avec mon copain René, et j’ai bien rigolé… »

Elle me lance alors :

« Et bien puisque c’est comme ça va donc aider René à tout ré-emménager ».

Depuis j’ai un lombago et je marche tout courbé.

 

Hier soir elle m’avait préparé pour dîner des sardines grillées.

« Ah non du poisson ! ai-je crié , j’en ai soupé ! »

Devant son air contrit, ahuri, dépité,

j’ai éclaté de rire à en pleurer…et j’en ris encore…et j’en pleure encore…

 GAUDEAMUS
 

1er AVRIL 2000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

En ce temps là...

 

 

Fermé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pierre Reverdy et René Guy Cadou

Pierre Reverdy ( extrait)
outre mesure

Le monde est ma prison
Si je suis loin de ce que j'aime
Vous n'êtes pas trop loin barreaux de l'horizon
L'amour la liberté dans le ciel trop vide
Sur la terre gercée de douleurs
Un visage éclaire et réchauffe les choses dures
Qui faisaient partie de la mort
A partir de cette figure
De ces gestes de cette voix
Ce n'est que moi-même qui parle
Mon cœur qui résonne et qui bat
Un écran de feu abat-jour tendre
Entre les murs familiers de la nuit
Cercle enchanté des fausses solitudes
Faisceaux de reflets lumineux
Regrets
Tous ces débris du temps crépitent au foyer
Encore un plan qui se déchire
Un acte qui manque à l'appel
Il reste peu de chose à prendre
Dans un homme qui va mourir


La nuit de René Guy Cadou
La nuit ! La nuit surtout je ne rêve pas je vois
J'entends je marche au bord du trou
J'entends gronder

Ce sont les pierres qui se détachent des années
La nuit nul ne prend garde
C'est tout un pan de l'avenir qui se lézarde
Et rien ne vivra plus en moi
Comme un moulin qui tourne à vide
L'éternité
De grandes belles filles qui ne sont pas nées
Se donneront pour rien dans les bois
Des hommes que je ne connaîtrai jamais
Battront les cartes sous la lampe un soir de gel
Qu'est-ce que j'aurai gagné à être éternel?
Les lunes et les siècles passeront
Un million d'années ce n'est rien
Mais ne plus avoir ce tremblement de la main
Qui se dispose à cueillir des oeufs dans la haie
Plus d'envie plus d'orgueil tout l'être satisfait
Et toujours la même heure imbécile à la montre
Plus de départs à jeun pour d'obscures rencontres
Je me dresse comme un ressort tout neuf dans mon lit
Je suis debout dans la nuit noire et je m'agrippe
A des lampions à des fantômes pas solides
Où la lucarne ? Je veux fuir ! Où l'écoutille ?
Et je m'attache à cette étoile qui scintille
Comme un silex en pointe dans le flanc
Ivrogne de la vie qui conjugue au présent
Le liseron du jour et le fer de la grille