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lundi, 10 octobre 2005

STRIP-TEASE au Night-Club.

                                                   Tableau de Claudia Roussi


 

 

 

 

Dans la nuit, le “Borsalino”  

Etrille son mauvais néon      

Dans une danse de sabbat.   

Sur le mur, un collier de braises  

Crépite en milliers d’étincelles.    

 

A minuit surgit l’effeuilleuse                    

Aux sons rauques des tambours mâles…   

 

Une campanule de feu                   

Ensoleille la piste étroite               

Patène au miroir éclatant                

Egratigne le ventre rouge                  

Au nombril incrusté d’argent              

Caresse la cuisse dorée                       

Vibrante comme une cymbale                    

Lèche l’incarnat de la jambe   

Sous des rythmes de sable chaud.                     

 

Des pétales blancs de lumière                 

Se nichent sous l’aisselle intime                  

Avec une vive indolence.                               

La croupe lutine l’orchestre                    

Dans des arabesques savantes.                              

Les yeux clairs taraudent l’espace                    

A l’ horizon bouché de suie.                           

La nacre chaude de la gorge

Palpite tel un filet d’eau

Tandis que les seins pétulants

Dans leurs deux coquilles d’étain

Jutent des éclats de grenades

Puis giclent leur neige éblouie.

 

Dans des frissons aphrodisiaques,

Les dessous épars sur le sol

Bas, jarretelles, soutien-gorge,

Et autres résilles sexy                                 

S’abandonnent au viol public.

 

Des perles de silence tombent

Avec le triangle de soie,

Quand jaillit le sexe en broussaille

Apeuré comme un cri d’oiseau.

 

Les mégots dans les cendriers

Et sur les lèvres sépulcrales

Etranglent leurs volutes bleues

Dans l’immense encensoir feutré.

 

Sous les tables en pourpoint ocre

Le dieu Priape s’émoustille ,

Tel le champagne dans les coupes…

 

Perchées sur de hauts tabourets

Et accoudées au zinc du bar,

Trois girls, aux longues bottes blanches

Qui capuchonnent les genoux

Et la mini-jupe accueillante

Scrutent les hommes en délire,

Pour prendre les poses lascives

Et fascinantes de l’instant.

 

Le cabaret sue et halète

Sous la pioche des musiciens.

Le piano excède et agace

Les trémoussements de la fille

Qui s’offre aux spectateurs tendus…

 

Soudain sa nudité se noie

Dans les flots blonds de ses cheveux ;

Imprégnés d’un nard enivrant

Que butinent avec molle ivresse

Les fraises sucrées de sa bouche.

 

Les respirations reprennent…                     

 

Dans la nuit le « Borsalino »

A fleur de peau, fou, aviné,

Frémit, s’encanaille et s’enflamme

Avec Lucifer sur son toit.

 

Pour les profanes du dehors,

La messe noire bat son plein…

 
 

SURSUM CORDA !SURSUM CORDA!

 

ITE  MISSA EST !

 
 
 
 
 
 

Commentaires

Striptease au Night Club... hummm

Écrit par : Alexandra | mercredi, 27 février 2008

Les commentaires sont fermés.