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lundi, 10 octobre 2005

Nue dans ton miroir


Dans l’étang bleu de ton miroir
Nue, tu écosses tes prunelles
Perses. Tes nattes de foin noir
Festonnent ta nuque d’airelles.

Un long et fin sillon de blé,
Semé de friselis d’abeilles,
Egalise ton dos hâlé,
Vivifiant comme une treille.

Dans l’air tu dégaines tes bras,
Tu épingles mille sourires,
Tu t’entortilles dans tes draps
Et me convies à ton délire.

Les fuseaux vermeils de tes doigts
Epèlent sur ta peau de pèche
Les préludes que je te dois :
La morsure à ta source fraîche,

Les nœuds humides de mes liens,
Ma buée emmêlée à ta buée,
Mon reflet enlacé au tien,
Des éclairs de musc dans les nuées,

L’aubépine de mes baisers
Sur les pétales de tes lèvres,
Mes paroles pour apaiser
Tes paumes aux sillons de fièvre,

A tes jambes les ciseaux d’or,
A tes genoux l’ivoire tendre,
A tes pieds la clé du trésor
Que mon cœur couve sous la cendre.

Dans la craie de ton ventre doux,
Les ébats de ma tête folle,
Pour brûler le front d’amadou
De mon cheval qui caracole.

Grêle de braises, satin, feux,
Sur ta cuisse nacre et pervenche.
Pluie de menthe en tes cheveux,
Grelots de muguet à ta hanche.

Je suis l’épée de ton fourreau,
La coquille de ta fontaine,
La cavalcade, toi le trot,
La lance mais toi la quintaine.

Tu musardes dans les sentiers
Pour ton plaisir et pour ma joie,
Dans les nids et les noisetiers,
Tu files ton cocon de soie.

Tu égouttes les myosotis
De nos embrassades fougueuses.
Hélas, tu redeviens le lis
Fondu parmi les nébuleuses.

Pars, déchires tes filets d’eau…
Tes jupons vides m’accaparent
Le soleil sasse les rideaux ,
Ailleurs je largue les amarres…
  
Un frisson de neige à ton cou,
Tes seins une poussée de sève,
Tes reins l’arc-boutant de mes coups,
Tes chauds gazouillis sous mon glaive.

Et ce cri d’oiseau qui t’achève…

 
A l’averse pleine d’émoi,
Nu, j’ai dédié tes caresses,
Pour que vive toujours en moi,
Du plain chant de ton corps, l’ivresse.

Gaudeamus (mes textes)

Commentaires

C'est beau et très sensuel, cà fait penser à Baudelaire.
Amities

Écrit par : Paulette | mercredi, 18 janvier 2006

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