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jeudi, 31 mai 2007

Pygmalion

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Jean Chauchard  

http://www.jeanchauchard.com/

 

Pygmalion

 

Prendre un tronc d’arbre de mille ans

Tailler le bois en sens contraire

Sculpter ton buste brute et le peindre

À grands coups jetés de pinceau

 

Tes seins rouges ton sexe rouge

Attendre que ma joie jaillisse

Et poser sur ton cou ta tête

Que je tiens serrée sous mon bras

 

Et que ma volonté soit faite

Et que tu sois la plus parfaite

Que ton corps baigné de lumière

Eblouisse la terre entière.

 

Aphrodite donne-lui vie !

Vénus donne lui ta beauté !

Que ce bois sacré se prosterne

Devant moi, Pygmalion, son Dieu.

   

mardi, 29 mai 2007

La Veuve Rouge

« Les amants à la longue deviennent des maris ».

Catherine Bernard (Riquet à la Houppe).

 

 

« Les femmes ont autant de façons d’aimer que d’amants, de sorte que chacun peut croire qu’il est le premier ».

Alfred Capus

 

 

 

 

La Veuve Rouge

 

 

La jeune veuve, dégantée de noir,

a peint, de rouge, son corsage,

ses lèvres et ses joues.

Le noir ne lui allait pas.

Fière, elle se relooke.

 

 

Dans la zup les hommes  reluquent

ses souliers rouges à talons hauts,

ses bas à résilles et sa jupe d’un jaune

violent.

.

Ils ont des pinçures au cœur.

Ils la flairent ouverte et gémissante.

 

 

Son jules dessinait des bédés.

Il a été dessoudé par qui ? pour quoi ?

Ses seuls défauts :

D’afficher son athéisme à tous crins

et d’exhumer trop souvent

ses vieilles bédés invendues.

De plus, il s’adonnait soi-disant à l’héro…

 

 

Stop les sabliers ! Stop les pendules !

 

 

La veuve s’est arrêtée.

Elle caresse l’or de son collier.

Elle jette un coup d’œil à la fenêtre haute

d’un immeuble

La veuve rouge a un amant !

Tous les hommes suivent son regard

Un jaloux serre déjà les dents.

Il y aura beaucoup d’amoureux marris :

Mais, qu’ils se consolent,

une femme se lasse plus vite d’un amant que d’un mari.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Teilhard de Chardin

Un jour, quand nous aurons maîtrisé les vents, les vagues, les marées
et la pesanteur, nous exploiterons l'énergie de l'Amour...

Alors pour la deuxième fois dans l'histoire du Monde,
l'homme aura découvert le feu.

Teilhard de Chardin

10:37 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 28 mai 2007

Un Amour de Tiki

 

 

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« C’est la destinée de l’homme que de faire des dieux, toujours plus croyables, où il croira de moins en moins. » Jean Rostand ( Pensées d’un Biologiste)

Un Amour de Tiki

Le polynésien bornoya le tiki,
et d’un coup lui planta son épieu,
en plein front.
C’était sa façon à lui
de dire son oraison funèbre,
à ce dieu qu’il avait tant imploré.

Une octave d’attente, après sa supplique,
et il souffrait toujours d’asialie.
Sa prière était restée sans suite.

Un ovate consulté en Gaule.
Rien n’y fit. !
Les conseils d’un juif :
Se recouvrir la tête d’un toled.
Rien n’y fit !
Il était prêt à tout pour retrouver la santé.

Il trempa sa tête en furie,
dans une vasque naturelle,
et il eut une illumination.

Il retourna penaud vers le tiki.
Retira son épieu,
Lui mis un gros pansement,
Lui demanda pardon.

Le tiki tangua, comme un dieu ivre,
et le polynésien retrouva sa salive.

Ne faut-il pas brutaliser un peu nos dieux,
que nous avons créés, pour qu’ils nous exaucent ?

vendredi, 25 mai 2007

Le Giton et la Guenon

« On ne peut nier que la femme a distancé la guenon plus que l’homme le singe ».

Jacques DEVAL ( Afin de Vivre Bel et Bien)

 

 

Le Giton et la Guenon

 

 

Dans un bouchot, sous les embruns, un giton typé,

avec du  blush sur les joues et qui se drogue à  l’héro,

regarde à la jumelle une guenon.

Elle fume un houka et boit de l’ouzo, sur la plage.

Il se dévase et tout flapi, arrive à ses côtés.

Il  lui montre ses biscotos et lui demande son cursus.

Elle le regarde tel un wali en face du dey.

 

 

Il lui remixe la question en plus adulte, avec des gestes ixés.

Elle l’élude, calée sur son derrière.

Il lui propose, avec ses poings, de monter sur le ring.

Futée, cette fois, elle ne se fait pas prier.

Zou !

Il l’attache avec un fune et l’entraîne dans son living.

Telle une hase, elle couine dans le nid du giton,

les jambes en compas et en rhumb.

Excitée, elle crève un paquet de farine qu’elle panifie.

Depuis, elle lui coud ses boutons,

conduit  sa vespa,

l’interdit de jeu,

l’aide à passer ses examens,

et lui sert de vigile,

pour le préserver des assauts de ses ex-partenaires.

 

 

Le soir, ils chantent en chœur des chansons paillardes,

en buvant de l’ouzo et en fumant de l’héro curide avec un houka .

Ils font un boucan du diable !

Les voisins envisagent de les transférer chez les dingues. 

jeudi, 24 mai 2007

Le Garde Champêtre

« Après tout, il faut avoir une jeunesse. L’âge où l’on se décide à être jeune importe peu… »

Henri Duvernois ( La Brebis Galeuse)

 

 

 

 

Le Garde Champêtre

 

 

Le garde champêtre est à la retraite.

Il souffre d’une maladie tubaire.

Sa femme lui a fariné son képi

et mis sous clé son pétun.

Il répand une odeur de tabac vomi.

 

 

Elle a décidé d’apprendre le slow,

et de se faire faire un lifting.

 

 

Ils se sont mariés à Cayenne.

Lui, gardien du bagne, il sacquait dur.

Elle, décousait ce qu’elle avait décousu.

 

 

Il savait bien que sa femme un jour fanerait.

Il ne pensait pas si vite.

 

 

Il se mit à fréquenter un dojo,

à courir, à marcher,

Bref, à rajeunir,

et sa maladie à périr.

 

 

Sa femme point ne s’en aperçut.

Un jour, lui,  il fit le point

et s’éclipsa avec une jeune fille d’un pays lointain.

 

 

Son garde champêtre a pris la poudre d’escampette,

sans tambour ni trompette.

 

 

Il n’est pas prêt de revenir.

 

 

Sa femme n’a pas les moyens pour un lifting.

Elle mange des pommes reinettes à tous les repas.

Il paraît que ça aide à rajeunir et à maigrir.

 

 

Elle raconte partout que son mari reviendra,

la tête basse et la queue entre les jambes,

quand sa pute n’en voudra plus.

 

 

Les gens opinent du bonnet, mais n’en sont pas si sûrs…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

lundi, 21 mai 2007

Marins Relous

« Je sais nager juste assez pour me retenir de sauver les autres ».

Jules Renard

 

 

« Dans un incendie, entre un Rembrandt et un chat, je sauverais le chat »

Alberto Giacometti

 

 

 

 

Marins Relous

 

 

La mer déteste les marins relous.

Il faut savoir amurer son foc

Renifler le zef  et les remous

Barrer sans équivoque.

 

 

Pas nécessaire d’être de l’amirauté

Avoir une casquette à gallons dorés

La mer peut être étale ou secouée

Restez zen, gai, mais toujours prudent

 

 

Bref ! naviguez joyeux

Lâchez du lest de temps en temps.

Les rochers, ne les perdez pas des yeux

Louvoyez, épiez les phares et les courants.

 

 

Contre les requins, serrez les dents.

Soyez dans le vent ! jour et nuit

Je vous conseille tout cela aujourd’hui,

Car j’ai sombré avec ma femme et mon chat.

 

 

J’étais un marin d’eau douce, un marin relou.

Pour revoir ma dulcinée à la Guadeloupe,

J’avais loué un vieux rafiot.

Il repose à plusieurs pouces au fond de l’eau.

 

 

J’ai réussi à m’en tirer à la nage,

En pagayant tant bien que mal,

À cheval sur le grand mât. Mais rassurez-vous,

J’ai réussi, malgré tout, à sauver mon chat…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tu piges ? (3)

Tu Piges ? (3 ) ( divagations sur les grandes surfaces…)

 

 

Moi j’y vais dans ces superbêtes, ces mammouths à merde

Y me fracassent le tire-bouchon,

Y m’font rouler leur chariot d’handicapés

J’suis blousé chaque fois avec leurs étiquettes

Et leur prix en « os »de requin, qui disent en baisse

J’dirais plutôt à la baise moi le nœud !

Tu piges ?

 

 

J’y suis bien obligé d’y aller dans leurs baisiliques

Y faut bien que je bouffe pour ma survie de pensionné

Des nouilles, du riz soi-disant  à bas prix,

A condition que je les prenne par deux où  trois sosies…

L’arnaque quoi !

Des fois je leur pisserais dessus

Y en a qui se gène pas pour bouffer leur saleté sur place

Moi j’oserais pas par pudeur

Je veux pas me salir les badigouinsses à grappiller dans leurs paquetons

J’suis pas un crochu !

Tu piges ?

 

 

Leurs viandes d’empaquetés, quelle saleté

Sûrement de la remballe !

Elle est souvent moisie et crade dans les coins

Les couillons de chalands sont contents

On les poisonne et ils en redemandent

Moi je suis un petit contaminateur

Je les laisse bien faire leur beurre à ces sumos

Et je leur souhaite que du malheur

Et qu’ils aillent se sucer leurs os

Mais pas les nôtres !

Tu piges ? (à suivre…)

 

 

 

 

14:50 Publié dans Tu piges ? | Lien permanent | Commentaires (1)

dimanche, 20 mai 2007

Echec et Mat

« Mais n’est-ce pas déjà l’insulter injurieusement que d’appeler les échecs un jeu ? »

Stéfan SWEIG ( Le Joueur d’Echecs )

 

 

«  Toutes les femmes sont fatales ; on commence par leur devoir la vie, elles finissent par causer notre perte ».

Antoine Blondin ( Certificats d’études )

 

 

 

 

Echec et Mat

 

 

La maison des jeunes ressemble à un ashram.

A l’étage on y chante un fado mélancolique,

Une guitare do sol la ré sol la.

Le bruit du périf est très assourdi.

Ce lieu est un petit paradis.

 

 

Dans la salle du bas, des joueurs d’échecs,

très absorbés :

à une table les blancs et les noirs ont roqué.

Les blancs ont le visage hâve et crispé.

Il faudrait seulement que le roi soit dégagé.

Les noirs se pâment, très à l’aise.

Ils mijotent un coup de maître.

 

 

Une miss, jupe courte et aguicheuse

entre sans frapper.

Les joueurs la regardent les yeux chavirés.

Les noirs en profitent pour déplacer un cavalier,

et foudroient les blancs, avec un mat à l’étouffé.

 

 

On ne joue pas pour gagner ou pour perdre.

On joue pour savoir si on va perdre ou gagner.

Pour ça et pour nous les hommes, les femmes peuvent nous y aider…

 

 

vendredi, 18 mai 2007

Du fond des âges

Du fond des âges

 

D’autres âges cherchent à naître

Le matin plane sur les eaux

Terre âpre de tous nos ancêtres

Leurs combats, c’étaient leurs drapeaux

Terre née dessus le chaos

Plaintes des ruptures célestes

 

Vous n’avez pas ce beau nom d’arbre

Vallon ignore le vallon

L’oiseau se découvrait un nom

La Parole une ombre qui passe

Les eaux se présentaient de face

L’espérance fleur aux buissons

 

Dans la salive du langage

La vision de Qui se nommait

Les bouleaux grandissent l’espace

Les  montagnes sans leurs sommets

Le mot majesté l’approuvait

L’outil luit comme une cuirasse

 

Tous ces mots signifiaient Lumière

La nuit obtint qu’on la nommât

On vit des yeux dans les ténèbres

Chaque souffle fut un combat

Le cri qui nous dresse une croix

L’homme prit sa lampe-tempête

 

Déluge accablant de vocables

Babel effondrée te répond

Le pain la pierre de la fable

Séparer farine du son

Le berger mettra ses moutons

Au ciel à la secrète étable.

 

Condamnés à planète terre

Cherchant aussi le Merveilleux

Les travaux conduisent aux cieux

Aimons l’esprit moins que la chair

La grande école du mystère

Ceux-là multipliant les dieux

 

Paysans des mots, des labours

Conduisant l’Eternel sillon

Village, il nous faut des faubourgs

Les mots tristes de nos prisons

Ces mots que nous apprivoisons

Et  seuls avec le monde autour

 

Ce monde à qui donner son âme

Fait la somme de nos raisons

Paysans des mots, des étoiles

Ouvriers en morte-saison

La source où l’eau redevient flamme

Promis à la Rédemption

 

Chantons au fond des puits aveugles

Encor l’amour et le malheur

Témoins de nos tristes épreuves

Voici plongés dans la douleur

Soumis de l’errance à l’erreur

La mort comme une jeune veuve.

23:00 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (1)

Rêve d'écorce

Rêve d’écorce

 

Je vois un essaim de paupières

Dans un grand jet d’eau de lumière

Et des ailes en mouvement

Des fronts de lèpres et de pierres

Un monde bleu en  bercement

 

Passants sous les toits de la ville

Des soirs aux lampes difficiles

Des gares où sanglotent des trains

Pour nous un calme domicile

Avec des brouillards du matin

 

Inquiets les oiseaux de passage

Ils nous rapportent nos visages

Transfigurés des pays froids

Vieilles années dans des sillages

Cœurs glacés, soleil dans les bois.

 

Ton corps cherche la transparence

Au bord des vallées de silence

Tes mains sur les harpes du vent

Et dans tes yeux  tu recommences

A rouler un sable ignorant.

 

Etés parcourus de fontaines

Migration d’arbres vers la plaine

Rajeunissement du troupeau

Lumineux de joie et de peine

Rêve d’écorce sur ta peau

 

Je m’avance comme un feuillage

Mon sang continue son voyage

Il soupèse ferme ta joue

Ta chair sculptée à mon image

Un épi entre nos genoux

     

12:50 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (1)

mardi, 15 mai 2007

Une Milonga à la framboise

Une Milonga à la framboise

 

 

Elle vient de décrocher un job,

Pour jouer dans un film.

Il lui faut pour cela apprendre

à danser la milonga.

 

 

Elle s’exerce à l’ombre d’un bois de yeuses.

Le soleil darde dru ses flèches de feu.

Elle rentre chez elle,

et derrière une clisse recommence ses pas.

 

 

Son amoureux sonne à sa porte.

Ils se mettent à danser la milonga,

sans répit.

 

 

Lui est plutôt doué pour la lute et la boxe.

Découragée, elle voit le job lui échapper.

 

 

Le metteur en scène lui fait une scène.

Sa milonga ne lui plait pas

Elle se met à pleurer

Pour la consoler,

il lui propose un rôle inique :

cuisiner dans une touque des framboises,

en faire de la confiture,

et la mettre en bocaux.

Pleine de griefs, elle s’exécute, le cœur gros.

 

 

Son rôle de cuisinière eut un gros succès.

Les spectateurs oublièrent la milonga.

Ces admiratrices la harcelèrent,

pour avoir la recette magique de sa confiture à la framboise.

 

 

Dans la vie aucun rôle n’est inutile, même le plus ingrat.

Un Aviso mal avisé

Un Aviso mal avisé

 

Dans les yeuses pourrit un aviso,

derrière des clisses.

Lui tiennent compagnie

des bocaux sales

et des touques cabossées.

 

Son voyage est bien fini.

Il faudrait le louver en light,

pour lui éviter un vilain sabré.

 

Il boxe avec le vent.

Il lute avec le temps

Il boit des lampées vitaminiques

qui le font jouir le jour et gémir la nuit .

 

Autour de lui on a écobué le sol

Il sent le vrai et le faux.

Il est gominé et figé

pour une bonne éternité.

 

Les yeuses lui font un parasol,

pour soulager sa dernière remorque

en loques.

Des oiseaux souillons l’accompagnent,

dans ses rêves d’embruns.

 

L’aviso est bien solitaire et fatigué.

Il ne veille plus au grain

Il a largué sa hargne,

et ses souvenirs de campagnes.

Il se bat avec une dernière et vilaine tempête :

celle d’une misérable  retraite…

   

 

dimanche, 13 mai 2007

Christ Interlope

« Ton Christ est juif, ta pizza est italienne, ton café est brésilien, ta voiture est japonaise, ton écriture est latine, tes vacances sont turques, tes chiffres sont arabes et… tu reproches à ton voisin d’être étranger ! ».

Julos Beaucarne

 

 

 

 

 Christ Interlope

 

 

Je ne vois rien d’outrageant,

de malsain, d’incorrect, de sacrilège,

d’imaginer un Christ interlope,

avec comme disciples :

un chef sioux

un apache

trois moines bouddhistes

trois tommy

trois harkis

un violeur

 

 

Je les imagine parfaitement

au repas de la Cène,

dans un kondo

buvant du rioja et du kéfir

et rompant des galettes de sésame.

 

 

Pour finir,

Le Christ acceptant d’être proprement

Pendu.

 

 

Avec, autour du gibet,

sa mère et ses douze apôtres,

dansant un rigodon,

pour le rachat de nos péchés.

 

 

Cela n’aurait sans doute rien changé,

aux sectes, aux croyances,

et  aux guerres de religion.

 

 

Une chose cependant est sûre,

Bethléem, Jérusalem, Israël, La Palestine,

ne seraient pas aujourd’hui

le théâtre du massacre des innocents. 

 

 

 

 

Un Mouloud chez les Orques

« Une chute du troisième étage fait autant de dégâts qu’une chute du centième étage. Si je dois tomber, qu’au moins je tombe de très haut ».

            Paulo Coelho ( Sur le bord de la rivière Piédra )

 

Un Mouloud chez les Orques

 

Il s’en souviendra :

C’était le Mouloud ;

Il voulut fêter le prophète à sa façon.

I l  décida de faire du parapente.

Il était tétanisé.

On lui avait affirmé qu’il était incassable,

comme du Pirex

Il se sentait malgré tout menotté.

Il sortait péniblement d’une pyrexie.

 

Il osa et prit son envol comme un aigle,

avec une envie folle de dégueuler.

 

Il se mit à raser les usines, le fleuve Rhône,

les arbres, …les mottes… et…à dégringoler.

Il n’eut pas le temps d’aviser.

Il atterrit dans un bassin,

au milieu des orques.

Les spectateurs l’applaudirent

ou le raillèrent,

en lui criant : Va te rhabiller ! Quel vol de mouette !

ou : Eh ! t’apprends à nager ?!

Il dégueula sur les orques, pas du tout contrariés.

 

Son Mouloud fut un baptême de l’air, très « orquanisé ».

 

Un Rhyton Rhésus

« Si l’homme descend du singe, il peut aussi y remonter ».

Buster Keaton

 

 

Un rhyton Rhésus

 

 

Dans l’antiquité, les chasseurs buvaient,

dans des rhytons : coupes en forme de corne,

ou de tête d’animal.

 

 

Aujourd’hui le chasseur orgueilleux se prend

pour un preux.

Il fait empailler ses trophées de chasse,

par taxidermie.

Il les exhibe dans sa maison,

ou son pavillon de chasse.

Jamais il ne s’en lasse…

 

 

 

 

Les musées en sont très friands.

 

 

J’ai vu une tête de rhésus dans un musée.

Un nègre perplexe la regardait bizarrement.

Il se frottait le crâne craintivement

Les élèves d’un lycée riaient niaisement.

Pauvre rhésus, pauvre nègre, pauvres lycéens.

 

 

On dit que l’homme descend du singe.

Ne serait-ce pas l’inverse ?

Darwin n’a peut-être pas complètement raison.

Des racistes appellent encore les nègres des singes.

Eux sont sûrement des infectes babouins qui s’ignorent.

 

 

J’ai zoomé sur le rhésus et le gardien m’a fustigé.

Il devait être au smic, manger bio le dimanche,

et cuire à la vapeur ses aliments.

Il était trop propret pour être honnête et intelligent.

 

 

« Vous allez abîmé la tête, m’a-t-il dit, et aujourd’hui

on ne peut plus se le permettre. Les singes sont protégés  »

 

 

Je lui ai répondu :

«  Heureusement ! mais la vôtre n’est pas protégée.

Prenez-y garde !  »

 

 

Il m’a traité de tous les noms d’animaux qu’il connaissait.

Je l’ai remercié et j’ai zoomé sur sa tête.

 

 

« Elle est trop belle !

 j’en ferai faire un rhyton pour pisser dedans! » lui ai-je lancé.

 

 

Il m’a traité de pt’it con.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

jeudi, 10 mai 2007

SemblableS et DifférentS

« Tolérance : c’est quand on connaît des cons et qu’on ne dit pas les noms ».

Pierre DORIS

 

 

«  La tolérance, c’est la civilisation par excellence ».

Gilles Perrault ( Extrait d’un entretien avec Didier Sénégal – Juin 1994)

 

 

SemblableS et DifférentS

 

 

 

 

Quelle différence peut-il y avoir,

entre un Sioux,

avec son arc et ses flèches empennées.

un Japonais avec sa biwa,

et un Chinois Ming confucéen déterminé ?

 

 

Ils peuvent très bien avoir le même âge,

Boire ensemble un bon vin français,

Du rioja ou de l’arak.

Manger une farofa, sans ergoter.

Ecouter la biwa du japonais sans se fâcher

Bref ! être tous des gens pondérés.

 

 

Les races et les hommes ne sont pas englués.

La Fin d'un Mac

« Le visage est l’image de l’âme »

CICERON

 

 

La fin d’un mac

 

 

Sa meuf, il la maque dur, dur.

Lui, il ne se déplace qu’en tilbury.

Il ne mange que du maquée,

le seul fromage qu’il apprécie.

Sa vanité n’a pas de bornes.

Il est infoutu de travailler.

Il s’abîme dans le Fitou.

Son ivresse, seule, le tient debout.

Il se iodle la gorge,

pour ne pas faire de bruit.

Il porte le soir un masque,

de peur de se noyer,

dans les grandes cités.

Il ne manque jamais

Dallas à la télé.

Il ne se veut le valet de personne.

Le fric, il le rapine,

quand se meuf ne tapine pas.

 

 

Un matin, il s’est vu , dans son miroir,

le visage tavelé, comme passé au bédane.

Un aspect horrible.

Il a pris son masque de carnaval.

Il s’est converti en dealer.

Un beau soir, on l’a trouvé, râlant sur le trottoir,

assassiné, à coups d’égoïne.

mercredi, 09 mai 2007

Mahomet est avec moi

« Puisque la montagne ne vient pas à nous, allons à la montagne ».

MAHOMET

 

«  Assiste ton frère qu’il soit oppresseur ou opprimé ».

Mahomet

       

Mahomet est avec moi

 

Je suis belge hutois,

J’aire comme koteur, en face d’une mosquée,

bâtie sur des versets rocheux.

Dans l’iwan, j’oralise mes sourates,

quand le temps est pluvieux.

 

L’imam m’a surpris et chassé,

à coups de knout.

Selon lui, je parodiais le prophète.

 

Je lui ai cloué le chou, en le frappant.

Il avait une abeille sur la tempe.

Il m’avait tout l’air d’un démon.

 

Je ne suis pas son amigo,

mais il se leurre.

Je le prendrai dans mes filets, tout de go.

 

Je ne suis pas un clabaud.

Le divin m’excite,

et le ciel m’aidera

 

Je travaille comme garçon de café.

Le baes m’a converti au bouddhisme.

Je porte l’habit des moines.

Je vais, de ce pas, rendre visite à mon imam,

et lui réciter mon coran , versus à ses versets

qui  lapident les femmes voilées,

 interdisent le cochon, y compris le petit salé.

 

Je suis belge hutois, et  je vous le dis,

l'imam va entendre parler de moi.

Mahomet est avec moi.

La Lady et le Zingaro

« On ne badine pas avec l’amour ». 

A. de MUSSET ( Titre d’une comédie)

   

La Lady et le Zingaro

 

La lady s’épile les jambes.

Le velux tombe en claquant.

Elle sursaute et relève la tête.

Un zingaro court sur son toit.

Il cherche son lapin.

Où a-t-il pu se clapir ?

 

La lady relève le velux

Le lapin exténué lui tombe dans les bras.

 

Elle lance un grand cri.

Le zingaro se précipite

et  tombe dans ses draps.

 

Plus tard, le zingaro épila son lapin ,

et offrit à la lady une douce paire de bas angora.