vendredi, 18 mai 2007
Du fond des âges
Du fond des âges
D’autres âges cherchent à naître
Le matin plane sur les eaux
Terre âpre de tous nos ancêtres
Leurs combats, c’étaient leurs drapeaux
Terre née dessus le chaos
Plaintes des ruptures célestes
Vous n’avez pas ce beau nom d’arbre
Vallon ignore le vallon
L’oiseau se découvrait un nom
La Parole une ombre qui passe
Les eaux se présentaient de face
L’espérance fleur aux buissons
Dans la salive du langage
La vision de Qui se nommait
Les bouleaux grandissent l’espace
Les montagnes sans leurs sommets
Le mot majesté l’approuvait
L’outil luit comme une cuirasse
Tous ces mots signifiaient Lumière
La nuit obtint qu’on la nommât
On vit des yeux dans les ténèbres
Chaque souffle fut un combat
Le cri qui nous dresse une croix
L’homme prit sa lampe-tempête
Déluge accablant de vocables
Babel effondrée te répond
Le pain la pierre de la fable
Séparer farine du son
Le berger mettra ses moutons
Au ciel à la secrète étable.
Condamnés à planète terre
Cherchant aussi le Merveilleux
Les travaux conduisent aux cieux
Aimons l’esprit moins que la chair
La grande école du mystère
Ceux-là multipliant les dieux
Paysans des mots, des labours
Conduisant l’Eternel sillon
Village, il nous faut des faubourgs
Les mots tristes de nos prisons
Ces mots que nous apprivoisons
Et seuls avec le monde autour
Ce monde à qui donner son âme
Fait la somme de nos raisons
Paysans des mots, des étoiles
Ouvriers en morte-saison
La source où l’eau redevient flamme
Promis à la Rédemption
Chantons au fond des puits aveugles
Encor l’amour et le malheur
Témoins de nos tristes épreuves
Voici plongés dans la douleur
Soumis de l’errance à l’erreur
La mort comme une jeune veuve.
23:00 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Quelle envolée lyrique je ne comprends pas tout mais je ressens le message de ce fond des âges
j'ai reçu ton mail
amitiés
Écrit par : André | samedi, 19 mai 2007
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