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samedi, 30 juin 2007

Message de Sagesse

« La conscience est cette voix intérieure qui nous avertit  qu’il y a peut-être quelqu’un en train de nous regarder ».

Henri Louis Mencken

 

 

Message de Sagesse

 

 

L’automne était déjà bien avancé

Je regardais au loin la mer houleuse,

et même très déchaînée.

Deux bateaux lutaient

dans les gerbes des vagues.

L’un touait l’autre,

ahanant dans leur marche,

pour atteindre un port  éloigné.

Ils disparaissaient et réapparaissaient

dans le creux des vagues,

comme s’ils allaient sombrer

 

 

Soudain un homme âgé,

habillé d’un jean et d’un sweat-shirt,

se trouva à mes côtés.

« Voyez-vous jeune homme, me dit-il,

apparition et disparition n’existent qu’à la surface,

comme des vagues sur la mer ».

 

Je me retournai et je me retrouvai seul sur la plage.

L’homme s’était aussi vite éclipsé qu’il m’était apparu.

Troublé, je méditai et je compris ce que le Sage en moi

avait cherché à me transmettre.

 

 

Toutes nos réponses sont en nous, à toute heure.

Il suffit de faire silence, de méditer,

et d’écouter notre voix intérieure.

vendredi, 29 juin 2007

Un Modigliani jalousé

« Rien n’est pire que la méchanceté ou la bonté pure .Il faut qu’elles s’encanaillent ».

François Bott

 

 

« Méchanceté s’apprend sans maître »

Proverbe allemand

 

 

«  Les maladies qui proviennent  de la méchanceté du cœur féminin sont :une indocilité sans modestie, la colère facile, le goût de médire, la jalousie, l’intelligence courte ».

Kaïbara Ekikenn (  La grande science pour les femmes).

 

 

Un Modigliani jalousé

 

 

Le maître fut fort honoré

qu’on lui confiât un Modigliani à restaurer.

Les couleurs commençaient à emboire

Il réunit ses élèves,

et leur expliqua l’art de la restauration.

 

 

Une jeune coréenne, prude, trouva le portrait

un peu trop dévêtu.

Les autres élèves se moquèrent d’elle.

Elle se trouva toute honteuse.

 

 

Le maître généreux lui trouva des excuses :

Trop jeune et issue d’une autre culture…

Les élèves femmes envieuses

firent la moue.

 

 

L’artiste peintre leur donna, comme sujet,

des fleurs dans un vase.

Les garçons auraient préféré un nu féminin.

Tous les élèves se mirent au travail,

sur leur chevalet.

 

 

Le maître félicita la coréenne,

assez ostensiblement

Dès qu’il eut le dos tourné,

une élève la bouscula.

Elle s’écroula sur son chevalet,

le visage tout barbouillé de couleurs.

 

 

Elle se mit à pleurer.

Le maître vint la consoler,

avec une tape amicale sur la joue.

 

 

Devant les élèves ébahi(e)s,

Il lui confia la restauration du Modigliani.

 

 

 

 

 

 

 

Lao-Tseu

« L´échec est le fondement de la réussite. »
Lao-Tseu

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jeudi, 28 juin 2007

Les Tricheurs

« Les tricheurs ne connaissent pas la vraie joie de gagner ».

 Maurice Sachs ( Derrière Cinq Barreaux)

 

 

Les tricheurs !

 

 

Ils font partie d’un holding,

pratiquent une certaine goétie,

aux cartes biseautées.

 

 

Mézig, je ne m’y laisse pas prendre !

 

 

Ils se shootent aux lambics,

livrés directement de Belgique.

Leur télex est truqué.

Leurs pagers toujours ouverts :

Au cas ou, le yeti pourrait les appeler,

pour s’associer.

 

 

Ils ne signent leurs forfaits qu’avec un bic,

effaçable.

Les juifs !

Leurs tarifs prohibitifs enflent,

au rythme de leur déraison.

 

 

Leur pinard est laiteux.

Pas de limite, pas de crainte pour eux.

Pour l’instant !

Ils pondent de gros et mauvais œufs.

Ils finiront bien par s’étouffer à force de gonfler.

 

 

Mézig du fisc, je suis payé pour les surveiller.

Mon heure viendra pour les pincer.

J’en fais le serment, enfin, si on m’en laisse le temps…

 

 

 

 

mercredi, 27 juin 2007

On ne badine pas avec l’amour…

« Tu regardes les yeux pleins de larmes ces pauvres émigrants ».

Apollinaire

 

 

On ne badine pas avec l’amour…

 

 

En Allemagne, j’étais un welche*.

Je portais pourtant un futal

De qualité, sans être Belge.

J’osai quand même aller au bal

Musette…

 

 

J’y rencontrai une grisette.

On a dansé un bal d’enfer,

Tous deux, de guinguette, en guinguette,

À visage bien découvert

Nus corps et âme…

 

 

Je lui ai déclaré ma flamme,

Et proposé la rédowa *.

Elle me fit une réclame :

Chéri, dansons une java

Noise…

 

 

Ah ! elle était bien Bavaroise.

Déçu, satisfait à la fois…

Je compris qu’elle était bourgeoise.

Moi, je n’étais qu’un villageois.

De vivre…

 

 

Je bus donc à en être ivre.

Elle se mit à boire aussi

Avec beaucoup de savoir-vivre

J’en fais ici le vrai récit

Détaillé…

 

 

Je sus vite où elle était née.

Ses parents avaient un château

Châtelains, dignes, fortunés.

Elle avait donc un beau trousseau

De chemises…

 

 

J’évitai donc les paillardises,

En leur parlant des négondos*.

Je leur donnai la convoitise

De l’Amérique eldorado

Ma terre promise…

 

 

Dans leur parc plein de vantardise

Et de cygnes dans leur étang

Ils m’avouèrent avec franchise

Qu’ils n’avaient plus un sou vaillant

Rien d’impossible…

 

 

Aussi, j’avouai l’irrémissible :

J’étais marié avec enfants.

Ils se montrèrent inflexibles.

J’étais pour eux un intrigant

Et madré…

 

 

Elle s’appelait Mariethé

J’ai fait mes adieux, en pleurant

Pleurs de croco bien calculés

Et j’ai pris mon sac d’émigrant.

Grand Dieu !…

 

 

« Laissez, laissez mon cœur s’enivrer d’un mensonge ». Baudelaire

 

 

*Welche : n.m. Anc. Étranger pour les Allemands.

*Rédowa : n..f.. Danse ancienne à trois temps.

*Négondo : n.m. Érable Américain.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

mardi, 26 juin 2007

Le Zouave de Jésus

« Le dictateur demeure enfin seul possesseur de la plénitude de l'action. Il absorbe toutes les valeurs dans la sienne, réduit aux siennes toutes les vues » (Valéry).  

« Le despote n'est le maître qu'aussi longtemps qu'il est le plus fort » (Rousseau).

   

Le Zouave de Jésus

 

Le zouave rentra dans la pagode.

Pour parler tranquille à Jésus.

Bernique ! Et pas de prospectus.

Il se trouvait aux antipodes.

 

Il aurait voulu moufeter,

Contre ce Jésus et sa clique.

Il décida de rester stoïque,

Et de ne plus se lamenter.

 

Ce Jésus aurait pu l’aider.

Il restait sourd à ses prières,

Pour sortir de la pétaudière

Où sa colère l’avait mené.

 

Sur Sao Tomé et Principe,

Le dictateur compte le tuer :

Le zouave veut le destituer,

Ainsi que toute son équipe.

 

Le zouave enfonça sa capote,

Et pris le chemin de la mer

En essayant d’y voir plus clair,

Pour éliminer le despote.

 

Soudain il prit sa décision

Il sera vainqueur ou martyre

Il s’embarqua sur un navire

Et lança une rébellion

 

Avec cent mille mercenaires

Embrigadés d’un peu partout

Il déferla avec courroux

Pour une épopée légendaire.

 

Il décapita le tyran,

Fit construire une grande église,

Décréta religion unique

Jésus qui se trouvait dedans..

 

Tous les habitants s’y accommodent…

Ils ne pipent mot…

Sinon, le zouave les embastille, les tue ou les torture…

À son tour c’est un vrai tyran…

                             

Un paysan au-dessus de tout soupçon

« Chaque assassin est probablement le vieil ami de quelqu’un ».

Agatha Christie

 

 

« Le plus lâche des assassins, c’est celui qui a des remords ».

Jean-Paul Sartre ( Les Mouches)

 

 

Un paysan au-dessus de tout soupçon

 

 

Dans le fenil, le foin se repoudre en mauve.

Le soleil est à son couchant.

Le paysan m’annonce :

« C’est un ciel d’esquimau. Demain il fera beau ».

 

 

Avec une alêne, il se met à percer

le harnais de son cheval.

Les trous ne sont pas assez hauts.

Soudain, il se donne une gifle furieuse.

Les mouches l’agacent.

Dans le fenil, elles sont déchaînées à l’envi

contre le paysan.

 

 

Il sort du fenil en maugréant :

« Vous savez, me dit-il il, je ne me bile pas.

Les êtres nuisibles, je sais les amorcer.

Rien ne m’émeut. Je les tue à mains nues.

Même ma bourgeoise se tient à carreau ».

 

 

Il s’arrête pour se rouler une cigarette.

Je lui rétorque :

« Vous êtes un drôle de rigolo ! ».

 

 

Il me répond :

« C’est ce qu’on dit de moi. C’est sans doute vrai.

J’ai 70 balais et je n’ai jamais tué une mouche, ni tiré un perdreau ».

 

 

Je lui lance en riant :

« Dans ce cas, vous êtes un assassin au-dessus de tout soupçon ».

 

 

Il me regarde avec des yeux méchants :

« C’est ben vrai ça ! Venez ! on va arroser ça ! Faut ben tuer le temps ! ».

 

 

Je me suis fait un ami de ce paysan. Je l’appelle monsieur Victor.            

C’est peut-être le plus finaud des assassins, sans remords…

 

 

On dit qu’il a zigouillé des boches pendant la guerre,

et qu’il trousse sa femme à la hussarde.

( ce sont les mauvaises langues bien sûr…)

 

 

Prudent, je reste donc sur mes gardes…comme sa femme…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

lundi, 25 juin 2007

WOODY ALLEN

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Rumba pour une araignée défunte

 

 

« L’homme est un animal qui lève la tête au ciel et ne voit que les araignées au plafond ». Jules Renard

« L’enseignement de l’araignée n’est pas pour la mouche ». Henri Michaux (Face aux Verrous)

 

Rumba pour une araignée défunte

 

 

L’araignée tissait, retissait

Inlassable sa pure toile.

Toutes les mouches s’y prenaient

Dans cette grande et folle étoile.

 

 

Une vraie rumba de guinguette,

Proies se faisant embobiner,

Puis sucer leur sang d’andouillette.

Un trépas sûr, mais raffiné.

 

 

Un jour une mouche maligne

Réussit à lui échapper,

Après une rumba bénigne,

Et décida de se venger.

 

 

En lui tournant autour sans cesse.

Zzz pour lui donner le tournis.

L’araignée, remplie de détresse,

Tomba dans un nid de fourmis.

 

 

Comprenant ce qu’une victime

Peut endurer de ses bourreaux.

Trop tard pour regretter ses crimes.

Tuer un plus faible, c’est salaud !

 

 

Mais quand il le faut pour survivre,

Faisant le au moins en douceur.

Vu sur l’écran, lu dans les livres,

L’homme, hélas ! est un massacreur.

 

 

Les animaux et les insectes

Ont plus de cœur que les humains

La vie mieux que nous la respectent

Ils tuent pour vivre et par instinct.

 

 

« Tu as le droit de tuer un animal pour t’en nourrir, à condition que ta joie de le manger

soit plus grande que la joie qu’il avait à vivre ». Sagesse Hindoue

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

dimanche, 24 juin 2007

Un homme normal, sans plus...

« Un homme n’est rien d’autre que la série de ses actes »

HEGEL, Encyclopédie

 

 

Un homme normal, sans plus…

 

 

Il est radsoc, hétéro, avec bedon

et roule dans un bazou.

 

 

Il écoute de la house ou du Verdi.

 

 

Il porte un képi,

surmonté d’un awacs périmé.

 

 

En août, il s’entraîne au crawl,

avec des palmes, de peur de se noyer.

 

 

Il joue les cadors,

en roulant les mécaniques.

 

 

Il lampe le smog,

pour ne pas vomir ou se luxer les épaules.

 

 

Il laque au spray ses rares cheveux,

et fait des ronds de jambes à la lune.

 

 

Il se souhaite sa fête tous les matins,

en gobant des muslis.

 

 

Son apéritif, c’est le kir, avec des agrumes.

 

 

Il danse le jerk

et roule des patins aux jeunes filles.

Ça fait jeune branché et pas titi !

 

 

Il dort debout, de crainte qu’on le déloge,

en chemise de nuit, avec ses pantoufles.

 

 

Il tire les runes, en habit de mage.

Il connaît tout du sidéral,

et des Ducs de Guise.

 

 

Il ne déroge pas au nouvel âge.

Il est béni des dieux,

et tout à fait normal.

 

 

Il gère sa vie comme ses amours,

en fumant des pipes.

 

 

Il se joue la comédie à fond la caisse.

Il finira à coup sûr sa vie dans un cirque.

 

 

 

 

 

 

Je n'ai songé qu'à toi

Je n’ai songé qu’à toi

Je n'ai songé qu'à toi, ma Belle, l'autre soir.
Quelque chose flottait de tendre dans l'air noir,
Qui faisait vaguement fondre l'âme trop pleine.
Je marchais, on eût dit, baigné dans ton haleine.
Les souffles qui passaient semblaient rouler dans l'air
Un souvenir obscur et tiède de ta chair.
J'aurais voulu t'avoir près de moi, caressante,
Appuyée à mon bras dans ta grâce enlaçante,
Et lente et paresseuse, et retardant le pas
Pour me baiser sans bruit comme on parle tout bas.
L'amour vibrait en moi comme un clavier qu'on frôle
Ô câline d'amour bercée à mon épaule !
Et je t'évoquais toute avec ton grand manteau,
Et la touffe de fleurs tremblante à ton chapeau,
Et tes souliers vernis luisant dans la nuit sombre,
Et ton ombre au pavé fiancée à mon ombre.
Il est ainsi des soirs faits de douceur qui flotte,
De beaux soirs féminins où le cœur se dorlote,
Et qui font tressaillir l'âme indiciblement
Sous un baiser qui s'ouvre au fond du firmament.

Tes yeux me souriaient... et je marchais heureux
Sous le ciel constellé, nocturne et vaporeux,
Pendant que s'entrouvrait, blancheur vibrante et pure,
Mon âme - comme un lys ! - passée à ta ceinture.

 

 

Albert Samain (1858-1900) Le Chariot d’Or

Albert Samain

 

samedi, 23 juin 2007

La Duchesse et son Laquais

« J’aime mieux être fossoyeur que laquais ». SARTRE

 

 

La Duchesse et son Laquais

 

 

Il lanterna à présenter

Le tilbury à la duchesse.

Pour se faire un peu pardonner,

Il lui fit maintes politesses.

 

 

En montant dans le tilbury,

La duchesse étant rancunière,

Lui dit avec effronterie :

« Vous êtes viré ! ». 

 

 

Le laquais se déculotta

Et montra ses fesses,

À la duchesse éberluée…

Il ne fut pas viré.

 

 

Depuis, la duchesse est bien moins pimbêche.

Chaque soir, elle supplie son laquais de l’accompagner au lit,

pour l’amuser….

 

 

 En fricotant avec la duchesse, il ne peut s’empêcher de penser : 

« J’ai l’habit d’un laquais et vous en avez l’âme ». V. HUGO

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Pentecôtiste

 

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La Pentecôtiste

 

La poire était pourtant goûteuse.

L’enfant hutin la rejeta.

Sa mère, simple blanchisseuse,

Leva les bras et l’excusa :

 

« Non ! mon fils n’est pas irascible ».

Devant mon air apitoyé,

Elle ouvrit, au hasard, sa bible :

Son doigt me montra le passage… ÉCLAIRÉ :

 

« En vérité, en vérité je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même

qu’il ne le voie faire au Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement ».

Evangile selon Saint Jean,5,19. “La Bible de Jérusalem”.

 

Ami(e)s lecteurs, lectrices inspirez-vous de cette brave femme, le jour où vous sentirez le besoin urgent de recevoir les Dons de l’Esprit Saint, pour vous ÉCLAIRER.

vendredi, 22 juin 2007

Planète en Danger !

  “L’homme, roi de la nature, se figure, par exemple, que la violette a été créée uniquement pour que sa femelle en porte de gros bouquets ”.

Alphonse KARR

 

 

 

 

 

 

Planète en Danger !

 

 

Oh ! Ipéca 

 

 

Puissions-nous vomir

Nos mauvaises pensées

Nos mauvaises parole

Nos mauvaises actions

Nos injustes omissions

 

 

Oh ! Busaigle 

 

 

Donne-nous de la hauteur

Dans nos bonnes pensées

Dans nos bonnes paroles

Dans nos bonnes actions

Dans nos justes omissions

 

 

Rien n’est anodin sur cette terre.

Tout ce qui nous entoure,

Peut nous apporter plus de sagesse

Si nous savons observer comme l’aigle

Et préserver la plus petite plante,

La plus petite créature,

Et éviter toutes les souillures.

Respectons tout notre planète,

Rendons-grâce pour tout ce qui nous entoure,

Même pour un simple plat d’un hareng pec,

Sinon nous célèbrerons ses obsèques.

 

 

Gibier de Potence

« Toute révolution a pour corollaire, le massacre des innocents ».

Charles Baudelaire (Aphorismes )

 

 

Gibier de Potence

 

 

Sous les breuils, plein d’incertitude,

Son fusil attend le gibier.

Un maquis lourd de solitude,

Donc, sans raison de se méfier.

 

 

Soudain, au loin, c’est la battue….

 

 

Des coups de feu sans retenue.

La Liberté!C’est dans la poche !

Les maquisards font des recrues.

Belle soirée ! On tue du boche !

On n’entend plus le bruit des bottes.

Les doryphores chient dans leur froc.

 

 

Le vieux chasseur, en solitude

Bourre sa pipe avec inquiétude…

 

 

Que de mauvais comptes pour demain.

Déjà, devant ses yeux des otages :

Fusillés, pendus, sans chagrin.

On leur rendra plus tard les hommages…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

jeudi, 21 juin 2007

Terre d'Enfance

Terre d’Enfance

 

 

C’est la terre des muets, des sourds,

Des grands, des gros, des beaux, des vioques.

C’est la terre des durs labours.

C’est une terre un peu baroque.

 

 

Terre d’enfance, aux prés bovins,

Où mon esprit fuit dans des rêves

De grandeur folle ou d’incertain.

Terre d’hosties, terre de glaives.

 

 

C’est une terre où les « kroumirs »

Ont tous connu une tranchée,

Pour s’abriter et s’endormir,

Quand le ciel crachait ses cognées.

 

 

Terre de bocage et d’églises.

Terre océane et de blockhaus.

Terre des pleurs aux tombes grises.

Terre des creux, des plis, des bosses.

 

 

Terre où reposent ceux que j’aime,

Aux cris des mouettes, des cormorans.

Sur des calvaires, des chrysanthèmes,

Tes plages sont pleines d’enfants.

 

 

Cette terre a beaucoup mûri.

Peines et joies bien agrafées.

Le muscadet n’est plus cramoisi.

Je m’en envoie de grandes lampées.

lundi, 18 juin 2007

Mon Député

Mon Député

 

C’est un badaud, aux airs badins.

Il fuit la peste et la sanie.

Pas du tout snob, cheval aubin,

À sa façon mène sa vie.

 

Il est venu un jour dîner.

Dans mon patio et dans ma cave,

Il a barri en aliéné.

Il a du piaf et il en bave.

 

Son pantalon est décousu.

La chance hier, l’a fait élire.

Son crâne épais est bien tondu.

Com’ député, il y a pire…

Web Cupidon

Web Cupidon

 

 

Il s’en prit fort à cupidon

En reniflant, parfums, arômes

Que son épouse et son bouffon

Lui ont laissés tels des fantômes

 

 

Abandonné pour un puceau

Avec des mains en harmonie

Sur ce beau corps tout en morceaux

Il pleure, il crie, cœur en charpie.

 

 

Quitte le nid tout pantelant

Il n’en veut plus de sa poupée

Casse son jouet, en grimaçant.

C’est Internet la priapée!

 

 

Fini le temps de tout  faxer

Dans son mouchoir, crache ses larmes

Sur son écran va épucer

Quelques photos, pleines de charme.

 

 

Le temps est bien fini de pleurer !…

Sur le Web, au moins, on ne se fait pas entuber.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

dimanche, 17 juin 2007

Cadavre Exquis

Cadavre exquis

 

 

Je caressais chaque fustet,

Et  leurs plumeaux en modestie.

Dans le sentier, soudain se tait

Le seul oiseau, joie abolie.

 

 

Avec des yeux de merlan frit

Dans le ruisseau, un clochard flotte.

Il me regarde et sans un bruit

Bave un verlan sans fausse note

 

 

Je ne sais point comment dénouer

Cette rencontre un peu tardive

Plus habitué à bouquiner,

Plein de mordant, sur d’autres rives

 

 

J’aimerais mieux boire au hanap

Une ciguë en pleine junte

Allez ! plutôt un bol de schnaps.

Ma voix s’étrangle. Oh ! que de crainte.

 

(mais que faut-il dire ?… )

 

 

 

Vilain noyé tu m’es fardeau.

Te dénoncer, aucune chance.

Pourtant je sais, tu serais beau.

On te fendrait à pleine lance.

 

 

Dans un amphi, tu saignerais,

Sans sudation et sans bravade.

Les carabins à ton chevet

T’écorcheraient sans jérémiades.

 

 

Donc, je te laisse à ton destin.

 

Pressé, je cueille une jacinthe,

Et la dépose entre tes mains.

Calme, endors-toi sur ma complainte.

 

 

(D’autres randonneurs viendront te voir.

C’est  bientôt la saison des jonquilles).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

samedi, 16 juin 2007

Il meugla (à perte ) deux fois

 

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« Le glaive de la justice n’a pas de fourreau »

J. de Maistre (Les soirées de Saint-Pétersbourg )

 

 

Il meugla (à perte) deux fois

 

 

Il meugla !

Il s’était fait entuber :

Son terrain était communal !

Il prit un avocat

qui lui promit besef.

L’enjeu en valait la peine.

 

 

Les juges trônaient,

drapés dans leur dignité .

Il s’en fouta !

La justice trancha !

 

 

Il perdit son procès.

De colère il légua son terrain au pape.

Et il s’exila

On n’entendit plus parler de lui.

 

 

Jusqu’au jour où il revint.

Il se présenta

pour être élu maire de sa commune.

On le raya des listes électorales

On lui ôta le droit de vote

Il meugla !

 

 

Il prit un avocat

qui lui promit besef.

L’enjeu en valait la peine.

 

 

Les juges trônaient,

drapés dans leur dignité .

Il s’en fouta !

La justice trancha !

 

 

Il perdit son procès pour la 2ème fois

Il s’exila pour de bon, et se convertit en gaveur d’oies…

 

 

Tirez-en la morale de votre choix…