dimanche, 01 juillet 2007
La Momie
« Les morts ne connaissent pas la honte, mais ils puent horriblement ».
Anton Tchékhov ( Carnets)
La Momie
La momie se réveilla un peu saoule.
Son sépulcre éclata comme un œuf.
En un éclair, elle se libéra de ses bandelettes,
et se rua dans les luzernes.
A son front, un nævus brillait comme un diamant.
Ses lèvres, gercées par le froid du tombeau
dessinaient un ovale parfait, vert de moisissure.
Elle traînait une horrible odeur de cadavre.
Les gens du village, fascinés par la momie,
restaient muets .
Le fossoyeur, péon d’origine,
qui ne craignait ni les vivants,
et encore moins les morts,
tenta de la dompter.
Il la somma de retourner dans son tombeau.
La momie le pris pour un fada
et le traita de déchet.
Elle le regarda fixement dans les yeux,
et l’hypnotisa…
Elle lui ordonna de se coucher dans son tombeau.
Il obtempéra.
Depuis, la momie, armée d’une faux,
décide de la vie et de la mort des villageois.
Elle siége au tribunal.
Personne ne contredit ses sentences.
« Tout contestataire ira coucher avec le fossoyeur ».
Dixit la fossoyeuse.
19:36 Publié dans Textes/Poèmes coucous désemprisonnés | Lien permanent | Commentaires (0)
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