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mercredi, 04 avril 2007

Du Gois à Noirmoutier

 

 

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 Du Gois à Noirmoutier

 

 

Quand la mer décoiffe le Gois,

Que Moise élève la voix,

Les chevaux piaffent d’impatience,

Entre l’île et le continent.

 

 

De chaque côté des pavés,

Les eaux mouvantes se divisent,

Se battent à contre-courant,

Laissant passer les fugitifs.

 

 

Armés de seaux et de râteaux,

Cueillir la coque avec les dents,

Fouiller la vase où l’œil éclot,

En brisant le miroir de l’eau.

 

 

La peau noire du sol remue.

Le coquillage fait la moue.

Fixe ton regard dans la boue

Et scrute ton butin qui mue.

 

 

Ce n’est pas l’heure des palabres.

Garde-toi à droite et à gauche.

Les flots mutins pourraient t’enceindre.

Et la chaussée pas vraiment sure.

 

 

Les balises à plate formes,

Dites à perroquet où non,

Seraient ton unique secours ,

Si l’étau montant t’enserrait.

 

 

Heures comptées, chevaux lâchés,

Le flux et le reflux avalent

Le soleil, le vent et la lune.

Seul, au loin le sable des dunes.

 

 

Aux pêcheurs à pied, ébahis :

Le passage à gué effacé,

Le ciel et les rochers lavés,

Le paysage reconquis.

 

Les bateaux sont remis à flots.

Les marins ne disent plus mot,

Quand sur le Gois l’astre se couche,

On entend qu’un peu de remous.

 

 

 Les voitures des parcs s’en vont.

La nuit tombe subitement.

D’une rive à l’autre, les feux

Se répondent en clignotant.

 

 

Le phare se prend pour un paon

Et jette des cris de lumière.

Au large une corne de brume.

A mes pieds des franges d’écume.

 

 

Noirmoutier au loin se prépare,

A passer la nuit en goguette.

Les vacanciers vont s’amuser.

Et les amoureux s’embrasser.

 

 

Noirmoutier va prendre le large.

Les bateaux seront astiqués.

Les poissons bien asticotés.

Tranquille, je vais me coucher.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

13:53 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (2)

jeudi, 15 mars 2007

Mon vieux curé...

 

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Mon vieux curé sommeille au cimetière

 

 

 

Il a béni tant de tombes

 

Récité tant de prières,

 

Prononcé tant  de sermons,

 

Célébré tant de messes,

 

Donné tant de communions,

 

Uni tant de couples,

 

Baptisé tant de bébés,

 

Qu’il s’est tué à la tâche le malheureux .

 

 

 

Il a rendu sa belle âme au confessionnal,

 

Sans un râle, sans un soupir.

 

La pénitente n’y a vu que du feu,

 

Persuadée qu’il s’était assoupi,

 

Suite à  un déjeuner trop copieux.

 

 

 

Le saint homme jeûnait en ce temps de carême.

 

Il est monté tout droit dans les cieux,

 

où l’attendaient tous les anges, les saints et les bienheureux,

 

pour un grand repas de fête,

 

celui de sa retraite éternelle.

 

Il lui restait  encore beaucoup à faire.

 

Son remplaçant ne sera pas de sitôt nommé…

 

 Il lui faudra être aussi pieux, modeste, fort

 

Et savoir se faire aimer.

 

 

 

Mon vieux curé sommeille au cimetière

 

Rendez-lui en passant une petite visite

 

Récitez-lui une petite prière

 

Il adore revoir ses ouailles,

 

Pour qui, il s’est dévoué, sans compter corps et âme.

 

Donne-lui, Ô Seigneur, Requiem aeternam.

 

 

14:10 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (3)

jeudi, 08 mars 2007

D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?

 

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Les paraboles captent d’étranges voix

Indéchiffrables

Au mufle du taureau.

 

Derrière le soleil

Chantent et dansent les lucioles

 

Le grand huit n’en finit pas

De s’étirer

De tourner

De zigzaguer comme un ivrogne

 

Inlassable

Le professeur Cosinus

Chevauche sa grosse lunette

Fouille les miettes colossales  de l’univers

Recherche l’improbable

 

Les églises bafouillent

S’apeurent

Se divisent

S’interrogent

Mentir serait un déni

Fermons le Livre

Sondons les reins et les cœurs

Sage décision

 

Gaudeamus

 

12:10 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (4)

samedi, 03 mars 2007

la Dormeuse

 

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                                                                              Chagall

 

“Ne pleure pas sur les morts, qui ne sont plus que des cages, dont les oiseaux sont partis”.

SAADI « Le Jardin des Fruits » trad. Franz Toussaint (Mercure de France)

 

La Dormeuse

 

La dormeuse dort encore.

Ses rêves sont sa manne.

Elle a remisé ses trois douleurs au placard

Des  monstrueuses interrogations .

 

Son corps astral se meut à des vitesses vertigineuses 

Dans des contrées connues de elle seule.

 

Ses émotions se rient des brisants du passé,

Du froid polaire annoncé.

 

Son mental construit des architectures fantastiques,

Des univers féeriques de toute beauté.

 

Le Serpent lui ouvre sa gueule sombre,

Pour le grand passage dans ses entrailles.

 

Au bout  Ange ou Démon ?

Le verdict est sans appel.

 

Qu’importe son passé

 Et cette guenille sans retour.

 

La dormeuse dort encore.

Elle ne se réveillera plus jamais au monde des illusions.

 

Elle vague dans les délices des vraies réalités.

 

14:35 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (3)

mardi, 23 janvier 2007

Ce n'est qu'un au revoir cher Abbé Pierre

 

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Ce n’est qu’un Au Revoir

Cher Abbé Pierre,

 

Tu as assumé ta compassion et ta charité,

Au risque de te perdre dans la misère.

 

Tu as assumé ton amitié,

Au risque de te faire passer pour  renégat.

 

Tu as assumé tes passions d’homme de chair,

Au risque de te vautrer dans de  fausses tendresses.

 

Tu as assumé tes distinctions honorifiques,

Au risque de l’orgueil.

 

Tu as assumé tes vœux  de prêtre, parfois infidèles,

Au risque de déplaire à ton Dieu.

 

Les hommes te considèrent soit grand pécheur,

Soit bienheureux ou saint.

Qu’importe...

 

Tu nous as appris à suivre les mouvements de notre cœur

Ici et maintenant sur terre,

Sans honte et sans peur, au nom de l'AMOUR.

 

Merci à toi Père.

13:30 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (3)

mercredi, 04 octobre 2006

Misère est son nom

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Misère est son nom.

   

Les cornettes blanches alignées

Dessinent sur les murs des créneaux protecteurs.

Dans les mouroirs, rideaux sales ou paravents

Râles et chuchotements

On meurt avec les sacrements.

 

Le puits boit aussi bien dans un seau tout percé

Qu’au creux de la main

Misère

Tu me lèche les mains

Tu n’es pas mon chien, passe ton chemin.

 

Dans les lavoirs, l’eau se trouble de taches brunes

Les battoirs du soleil se font rageurs

Bras haut levés et corsages dégrafés.

« Femmes, quel Dieu priez-vous donc,

pour être si sûres de vous ?

Vous avez les genoux tellement calleux. » 

 

 

Naître du mauvais côté

c’est vivre et mourir en bête

Naître du bon côté

c’est vivre et mourir en maître.

D’un côté du soleil,

on se lève bien mieux ou moins bien le matin.

 

On rit on danse sous le ciel

On sue on meurt sous la terre

Les chevaux aux yeux crevés

Roulent leur tête entre leurs jambes

Soleil noir

Une forêt d’arbres retient des monceaux de terre

Meurtrière

Tout peut s’écrouler à tout moment.

Riches ou pauvres on se chauffe

Comme on peut

Avec des truffes gorgées de sang.

 

Misère tu me lèches la main

Tu n’es pas mon chien, passe ton chemin.

 

Les mains se sont alourdies de pierres

Eclairs dans l’air

Des architectes en goguette

Improvisent des barricades hétéroclites

On y danse on y chante

On y râle et on y meurt

Grêle de frelons, d’abeilles

De face ou dans les meurtrières obliques

Le sang est une rivière

L’Internationale est son nom.

 

Le rouge a beaucoup déteint entre deux lunes.

La carriole du teinturier

N’en finit pas de fouetter le vent

Elle caracole un peu partout dans le monde.

 

Misère est son nom.

15:35 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (5)

Nuages

 

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Les nuages aux visages masqués

Avancent

Lourds de présages

Cruels parfois

Jamais indifférents

Les nuages nous montrent le chemin

Joyeux ou pleins de menaces

Observe-les

Ecoute-les

Ils sont vraiment vivants

Apprends à les décrypter

Ils sont porteurs de grands messages

Ils ont réponse à toutes tes questions

Ils sont là dans le ciel

Au-dessus de ta tête

Pour toi

Regarde-les et avance.

09:29 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (2)

mercredi, 27 septembre 2006

Les souces de l'Esprit

 

 

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Les sources de l'Esprit me remplissent de joie.
Le Vent qui souffle en moi est celui des hauteurs.
Une musique douce, une musique claire,
Parmi les herbes bleues, où danse la lumière.

La moindre goutte d'eau comble les océans.
La moindre feuille d'arbre appelle la forêt,
Et l'oiseau dans sa cage échappe à sa prison.
La vie est infinie au cœur de mes cellules.

La femme qui s'en va emporte mon bonheur
Et me laisse au passage une part de son corps,
Le blanc de sa cheville et le bas de son ventre.
La naissance du monde, au plissé de sa robe.

Le ciel est inversé et la terre s'éveille.
La nature est en liesse, au plus profond des pierres.
Le minéral gémit, scintille dans ses veines.
Des êtres merveilleux habitent dans les fleurs.

Le temps est aboli au tympan de la vie
Un nuage s'envole en corolle de pluie
Le ciel tel un miroir reflète le soleil
La lune s'ouvre en deux et fait voir ses trésors

Dans la prairie en fleurs, des filaments de feu
Nettoient toute la terre et jouent avec les elfes.
Dans la mare tranquille, une ondine souriante
Bien assise sur l'eau m'explique son royaume.

Les sources de l'Esprit me remplissent de joie.
Le Vent qui souffle en moi est celui des hauteurs.
Une musique douce, une musique claire,
Parmi les herbes bleues, où danse la lumière.










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14:35 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (4)

mercredi, 22 février 2006

Infinitude

Rongeur furtif

Gravitation lente

Le temps prend son temps

L'horloge gratte son arbre

Bruit d'une arme qu'on arme

Inquiétude de l'ombre

Clarté sur les plats

Noir dans les creux

Avance de pas

Dos au mur

Bruit énorme sans bruit

Une poutre enfonce le néant

Douleur, stupeur, tourbillons,

Douceur, apaisement

Emerveillement

Une lumière dans le tunnel

Des brassées d'amis par milliers

Infinitude  je te souris.

 

18:25 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (4)