jeudi, 05 avril 2007
Hôpital SILENCE !
Hôpital SILENCE !
Parallélépipèdes
Tous les mêmes
Forteresse
Espace clos
Ouvert à tous les vents
Stérilisé
Naître, Guérir, Mourir
La chance tourne selon le vent.
Hôpital SILENCE !
Combattre l’ennemi du dedans
Le chasser du dehors
Staphylocoques
Abhorrés !
Blouses immaculées
Masquées
Seringues uniques à jeter
Sida
Hépatite virale
Sang contaminé
Phase terminale
Vivre avec !
Hôpital SILENCE !
On ouvrir, on ferme, on rouvre, on referme,
On Coud, on découd, on recoud,
Endormir,
Mauvais réveil !
Nausée, vomir,
Naître, Guérir, Mourir,
Qu’importe on ferme les portes
Noria des jours tous les mêmes
Monotonie abject
Rire, pleurer, verdict accepté ou non
Peur au ventre, diarrhée,
Compter les jours
Température 39°
Contagieux !Garder le lit !
Ici on soigne les corps.
Les âmes ?
Inconnues, on ne les opère pas.
Hôpital SILENCE !
Aujourd’hui on trépasse
Le linge sale on le lave et on le repasse.
Hôpital SILENCE !
Les jours, les nuits n’en finissent pas
Les stéthoscopes s’en balancent.
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mercredi, 04 avril 2007
Du Gois à Noirmoutier
Du Gois à Noirmoutier
Quand la mer décoiffe le Gois,
Que Moise élève la voix,
Les chevaux piaffent d’impatience,
Entre l’île et le continent.
De chaque côté des pavés,
Les eaux mouvantes se divisent,
Se battent à contre-courant,
Laissant passer les fugitifs.
Armés de seaux et de râteaux,
Cueillir la coque avec les dents,
Fouiller la vase où l’œil éclot,
En brisant le miroir de l’eau.
La peau noire du sol remue.
Le coquillage fait la moue.
Fixe ton regard dans la boue
Et scrute ton butin qui mue.
Ce n’est pas l’heure des palabres.
Garde-toi à droite et à gauche.
Les flots mutins pourraient t’enceindre.
Et la chaussée pas vraiment sure.
Les balises à plate formes,
Dites à perroquet où non,
Seraient ton unique secours ,
Si l’étau montant t’enserrait.
Heures comptées, chevaux lâchés,
Le flux et le reflux avalent
Le soleil, le vent et la lune.
Seul, au loin le sable des dunes.
Aux pêcheurs à pied, ébahis :
Le passage à gué effacé,
Le ciel et les rochers lavés,
Le paysage reconquis.
Les bateaux sont remis à flots.
Les marins ne disent plus mot,
Quand sur le Gois l’astre se couche,
On entend qu’un peu de remous.
Les voitures des parcs s’en vont.
La nuit tombe subitement.
D’une rive à l’autre, les feux
Se répondent en clignotant.
Le phare se prend pour un paon
Et jette des cris de lumière.
Au large une corne de brume.
A mes pieds des franges d’écume.
Noirmoutier au loin se prépare,
A passer la nuit en goguette.
Les vacanciers vont s’amuser.
Et les amoureux s’embrasser.
Noirmoutier va prendre le large.
Les bateaux seront astiqués.
Les poissons bien asticotés.
Tranquille, je vais me coucher.
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jeudi, 15 mars 2007
Mon vieux curé...
Mon vieux curé sommeille au cimetière
Il a béni tant de tombes
Récité tant de prières,
Prononcé tant de sermons,
Célébré tant de messes,
Donné tant de communions,
Uni tant de couples,
Baptisé tant de bébés,
Qu’il s’est tué à la tâche le malheureux .
Il a rendu sa belle âme au confessionnal,
Sans un râle, sans un soupir.
La pénitente n’y a vu que du feu,
Persuadée qu’il s’était assoupi,
Suite à un déjeuner trop copieux.
Le saint homme jeûnait en ce temps de carême.
Il est monté tout droit dans les cieux,
où l’attendaient tous les anges, les saints et les bienheureux,
pour un grand repas de fête,
celui de sa retraite éternelle.
Il lui restait encore beaucoup à faire.
Son remplaçant ne sera pas de sitôt nommé…
Il lui faudra être aussi pieux, modeste, fort
Et savoir se faire aimer.
Mon vieux curé sommeille au cimetière
Rendez-lui en passant une petite visite
Récitez-lui une petite prière
Il adore revoir ses ouailles,
Pour qui, il s’est dévoué, sans compter corps et âme.
Donne-lui, Ô Seigneur, Requiem aeternam.
14:10 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (3)
jeudi, 08 mars 2007
D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?
Les paraboles captent d’étranges voix
Indéchiffrables
Au mufle du taureau.
Derrière le soleil
Chantent et dansent les lucioles
Le grand huit n’en finit pas
De s’étirer
De tourner
De zigzaguer comme un ivrogne
Inlassable
Le professeur Cosinus
Chevauche sa grosse lunette
Fouille les miettes colossales de l’univers
Recherche l’improbable
Les églises bafouillent
S’apeurent
Se divisent
S’interrogent
Mentir serait un déni
Fermons le Livre
Sondons les reins et les cœurs
Sage décision
Gaudeamus
12:10 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (4)
samedi, 03 mars 2007
la Dormeuse
Chagall
“Ne pleure pas sur les morts, qui ne sont plus que des cages, dont les oiseaux sont partis”.
SAADI « Le Jardin des Fruits » trad. Franz Toussaint (Mercure de France)
La Dormeuse
La dormeuse dort encore.
Ses rêves sont sa manne.
Elle a remisé ses trois douleurs au placard
Des monstrueuses interrogations .
Son corps astral se meut à des vitesses vertigineuses
Dans des contrées connues de elle seule.
Ses émotions se rient des brisants du passé,
Du froid polaire annoncé.
Son mental construit des architectures fantastiques,
Des univers féeriques de toute beauté.
Le Serpent lui ouvre sa gueule sombre,
Pour le grand passage dans ses entrailles.
Au bout Ange ou Démon ?
Le verdict est sans appel.
Qu’importe son passé
Et cette guenille sans retour.
La dormeuse dort encore.
Elle ne se réveillera plus jamais au monde des illusions.
Elle vague dans les délices des vraies réalités.
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mardi, 23 janvier 2007
Ce n'est qu'un au revoir cher Abbé Pierre
Ce n’est qu’un Au Revoir
Cher Abbé Pierre,
Tu as assumé ta compassion et ta charité,
Au risque de te perdre dans la misère.
Tu as assumé ton amitié,
Au risque de te faire passer pour renégat.
Tu as assumé tes passions d’homme de chair,
Au risque de te vautrer dans de fausses tendresses.
Tu as assumé tes distinctions honorifiques,
Au risque de l’orgueil.
Tu as assumé tes vœux de prêtre, parfois infidèles,
Au risque de déplaire à ton Dieu.
Les hommes te considèrent soit grand pécheur,
Soit bienheureux ou saint.
Qu’importe...
Tu nous as appris à suivre les mouvements de notre cœur
Ici et maintenant sur terre,
Sans honte et sans peur, au nom de l'AMOUR.
Merci à toi Père.
13:30 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (3)
mercredi, 04 octobre 2006
Misère est son nom
Misère est son nom.
Les cornettes blanches alignées
Dessinent sur les murs des créneaux protecteurs.
Dans les mouroirs, rideaux sales ou paravents
Râles et chuchotements
On meurt avec les sacrements.
Le puits boit aussi bien dans un seau tout percé
Qu’au creux de la main
Misère
Tu me lèche les mains
Tu n’es pas mon chien, passe ton chemin.
Dans les lavoirs, l’eau se trouble de taches brunes
Les battoirs du soleil se font rageurs
Bras haut levés et corsages dégrafés.
« Femmes, quel Dieu priez-vous donc,
pour être si sûres de vous ?
Vous avez les genoux tellement calleux. »
Naître du mauvais côté
c’est vivre et mourir en bête
Naître du bon côté
c’est vivre et mourir en maître.
D’un côté du soleil,
on se lève bien mieux ou moins bien le matin.
On rit on danse sous le ciel
On sue on meurt sous la terre
Les chevaux aux yeux crevés
Roulent leur tête entre leurs jambes
Soleil noir
Une forêt d’arbres retient des monceaux de terre
Meurtrière
Tout peut s’écrouler à tout moment.
Riches ou pauvres on se chauffe
Comme on peut
Avec des truffes gorgées de sang.
Misère tu me lèches la main
Tu n’es pas mon chien, passe ton chemin.
Les mains se sont alourdies de pierres
Eclairs dans l’air
Des architectes en goguette
Improvisent des barricades hétéroclites
On y danse on y chante
On y râle et on y meurt
Grêle de frelons, d’abeilles
De face ou dans les meurtrières obliques
Le sang est une rivière
L’Internationale est son nom.
Le rouge a beaucoup déteint entre deux lunes.
La carriole du teinturier
N’en finit pas de fouetter le vent
Elle caracole un peu partout dans le monde.
Misère est son nom.
15:35 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (5)
Nuages
Les nuages aux visages masqués
Avancent
Lourds de présages
Cruels parfois
Jamais indifférents
Les nuages nous montrent le chemin
Joyeux ou pleins de menaces
Observe-les
Ecoute-les
Ils sont vraiment vivants
Apprends à les décrypter
Ils sont porteurs de grands messages
Ils ont réponse à toutes tes questions
Ils sont là dans le ciel
Au-dessus de ta tête
Pour toi
Regarde-les et avance.
09:29 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (2)
mercredi, 27 septembre 2006
Les souces de l'Esprit
Les sources de l'Esprit me remplissent de joie.
Le Vent qui souffle en moi est celui des hauteurs.
Une musique douce, une musique claire,
Parmi les herbes bleues, où danse la lumière.
La moindre goutte d'eau comble les océans.
La moindre feuille d'arbre appelle la forêt,
Et l'oiseau dans sa cage échappe à sa prison.
La vie est infinie au cœur de mes cellules.
La femme qui s'en va emporte mon bonheur
Et me laisse au passage une part de son corps,
Le blanc de sa cheville et le bas de son ventre.
La naissance du monde, au plissé de sa robe.
Le ciel est inversé et la terre s'éveille.
La nature est en liesse, au plus profond des pierres.
Le minéral gémit, scintille dans ses veines.
Des êtres merveilleux habitent dans les fleurs.
Le temps est aboli au tympan de la vie
Un nuage s'envole en corolle de pluie
Le ciel tel un miroir reflète le soleil
La lune s'ouvre en deux et fait voir ses trésors
Dans la prairie en fleurs, des filaments de feu
Nettoient toute la terre et jouent avec les elfes.
Dans la mare tranquille, une ondine souriante
Bien assise sur l'eau m'explique son royaume.
Les sources de l'Esprit me remplissent de joie.
Le Vent qui souffle en moi est celui des hauteurs.
Une musique douce, une musique claire,
Parmi les herbes bleues, où danse la lumière.
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mercredi, 22 février 2006
Infinitude
Rongeur furtif
Gravitation lente
Le temps prend son temps
L'horloge gratte son arbre
Bruit d'une arme qu'on arme
Inquiétude de l'ombre
Clarté sur les plats
Noir dans les creux
Avance de pas
Dos au mur
Bruit énorme sans bruit
Une poutre enfonce le néant
Douleur, stupeur, tourbillons,
Douceur, apaisement
Emerveillement
Une lumière dans le tunnel
Des brassées d'amis par milliers
Infinitude je te souris.
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