vendredi, 15 mai 2015
La loi des séries, hasard ou fatalité - E.Janvresse & T. de la Rue
Il y a des jours où l'on ferait mieux de rester couché ! La journée s'annonçait pourtant bien : vous aviez prévu un barbecue avec des amis. Mais c'est une pluie battante qui vous réveille... Adieu le barbecue : il faut retourner faire des courses. À peine sorti de chez vous, vous crevez un pneu. Vous perdez du temps à changer la roue sous la pluie qui ne cesse pas. Rentré chez vous, après avoir eu bien sûr tous les feux rouges, vous courez pour rattraper votre retard, mais vous glissez dans l'escalier et cassez deux tasses. Peu après, vous vous coupez en épluchant les légumes. Avant la fin de la journée, vous vous disputez avec votre conjoint et cassez encore un verre en rangeant. C'est à croire que le sort s'acharne sur vous.
Pourtant, qui n'a jamais connu une telle avalanche de contrariétés ? Ce type de phénomène est si fréquent que l'on dit souvent qu'«un malheur n'arrive jamais seul». Ce n'est pas spécifique au français : un proverbe analogue existe en anglais : it never rains but it pours.
Dans le langage courant, la répétition de calamités a aussi donné lieu à une expression dont les journalistes sont friands lorsqu'ils annoncent plusieurs catastrophes de nature similaire : il suffit que deux ou trois incendies se déclarent le même jour pour que le présentateur parle de «loi des séries», même si les pavillons brûlés sont distants de plusieurs centaines de kilomètres.
Voici deux exemples largement médiatisés de succession de drames sur lesquels nous reviendrons plus tard. Souvenez-vous :
Le 2 août 2005, un avion d'Air France sort de piste lors de son atterrissage à Toronto et s'enflamme : les 309 passagers en sortent indemnes. Le 6 août, un avion de Tuninter s'abîme en mer à proximité de Palerme : 14 victimes parmi les 39 personnes à bord. Le 14 août, un avion d'Helios Airways percute une montagne près d'Athènes : les 121 passagers sont tués. Le 16 août, un avion de West-Caribbean s'écrase au Venezuela : 160 morts. Le 23 août, un avion de Tans s'écrase en Amazonie : 40 victimes parmi les 98 voyageurs. Face à cette terrible succession de crashs aériens (cinq en vingt-deux jours !), c'est bien sûr la loi des séries qui est invoquée.
Dans un autre domaine, la succession de morts prématurées dans l'entourage des archéologues ayant participé aux fouilles du tombeau de Toutankhamon a suscité beaucoup d'interrogations dans le public et, on l'imagine, beaucoup d'inquiétude parmi les archéologues survivants. La première victime fut Lord Carnavon, le commanditaire des fouilles, qui succomba à une pneumonie moins de six mois après la découverte du sarcophage, en novembre 1923. La rumeur d'une malédiction frappant ceux qui avaient troublé le repos du pharaon se propagea rapidement. Suivant les sources, on a compté de vingt à trente-cinq décès parmi les proches des égyptologues dans les années qui suivirent. Là encore, la loi des séries fut mise en avant.
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mardi, 12 mai 2015
Pourquoi les hommes ont peur des femmes (2015) - Jean Cournut
" Si les hommes ont peur des femmes et que peut-être ils les envient, en tout cas ils les dominent, toujours en se donnant de bonnes raisons mais sans trop savoir pourquoi. Ils croient le savoir un peu, ils l'avouent parfois, ils le nient presque toujours. En fait les hommes ont peur des femmes parce qu' ils ne savent pas vraiment pourquoi ils en ont peur. " S'appuyant sur une bonne connaissance de la pensée freudienne complétée de nombreuses références littéraires, Jean Cournut analyse les aspects de cette " altérité " engendrant l’œdipe, peur de la castration, domination, refus du féminin... Dans une postface inédite, André Green rappelle le parcours professionnel de Jean Cournut, sa formation psychanalytique, sa place et son rôle dans la Société Psychanalytique de Paris, ses travaux théoriques en collaboration avec Monique Cournut-Janin. Il explique la généalogie du livre, la thèse de Jean Cournut tout en précisant sa propre position et ses différences dans l'interprétation de la pensée freudienne. Cette lecture critique, hommage au psychanalyste disparu, prend ainsi la forme d'une discussion, témoignant de leur commune interrogation, sur l'angoisse devant la différence des sexes.
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