lundi, 26 mars 2007
Soliloques d'un clochard céleste
Medny Ansky
Le clochard
Les soliloques d’un clochard céleste
Je voulais être prêtre
Et terminer curé
Où chanoine où évêque
Cardinal mais pas Pape
Pour ça il me fallait
L’appui d’une sous-pape
Enchâssée, bien cirée :
Thérèse de Lisieux
Où Sainte Bernadette
Soit être curé d’Ars
Le Père de Foucauld
Où Saint -François d’Assise
Où Saint-François de Sales
Surtout pas franc-maçon
Il vaut mieux être un gueux
L’envoyé du bon Dieu
Chargé d’une mission
Comme cette Pucelle
Sur les murs d’Orléans
Qui entendait des voix
Avec seule ambition :
Faire oindre à Reims le roi
Qui n’était qu’un couillon !
Je voulais être prêtre
Et terminer curé
Où chanoine où évêque
Cardinal mais pas Pape
Pour ça il me fallait
L’appui des cardinaux
Fumer des cigarettes
Crachant des fumées blanches
Avec préservatifs
De couleur améthyste.
Mais je rêve, je rêve
Je ne suis qu’un pauvre hère
Avec quatre sous-papes
Un litron de vin rouge
Des mégots de trottoir
Un quignon de pain sec
Et les fonds de poubelles
Je fais surtout la manche
Aux portes des églises
Pour les enterrements
Je gagne deux fois rien !
Macchabées de misère !
Pour les mariages chics
Parfois des biffetons
Les noceurs sont sympas
Ils sont déjà bien pleins
Emoustillés, salaces,
Echauffés du croupion
La messe du dimanche
C’est plutôt le carême !
La quête rafle tout
Y compris les boutons
J’ai fermé les baptêmes
Les chiards n’ont pas un rond
Les familles pressées
Et les dragées trop dures
Pour mes dents dessoudées
J’attends toujours qu’un ange
M’apporte un pardessus
Du pognon à gogo
Une chemise propre
Des chaussettes de laine
De beaux souliers vernis
Le pied ! une soutane !
Et les saints sacrements…
Pourquoi faire bon Dieu !
Amen ! ta fraise ! sacrebleu !
Merde ! les cloches sonnent
Il faut me mettre en place !
Et me rendre invisible
On va ouvrir la porte
Me regarder d’un œil
Me bousculer du pied
M’envoyer en enfer
Une petite vieille
C’est la seule qui m’aime
Elle va s’arrêter
Me donner quatre sous
Marmonner sa prière
Me sourire en partant
Je viens surtout pour elle
Car elle serait triste
Si je n’existais pas.
J’suis sa bonne conscience
Et pour finir, j’irai
Nettoyer les étoiles
En dormant sur un banc
Blabla ! blabla ! blabla !….
Ronron ! ronron ! ronron !
Gaudeamus
17:25 Publié dans HUMOUR - IRONIE | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Il es torché ce clodo. il descend vraiment du ciel. c'est une façon originale de parler des exclus bravo
Écrit par : André Cros | lundi, 26 mars 2007
Merci pour vos encouragements et d'être passé pour la première fois sur mon blog. La poésie hélas ! ce n'est pas ce qui est le plus lu à notre époque. Le poéte écrit d'abord pour lui-même, pour sortir les mots de leur ghetto. Le poète a besoin des mots, arrangés à sa façon, pour exorciser le mal qui le taraude... vaste sujet.
Encore merci
Écrit par : Gaudeamus | jeudi, 29 mars 2007
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