mardi, 29 novembre 2005
Mon clochard
Dans le parc désert
Sous un froid glacial
Un clochard barbu
Et bien mal vêtu
Boit à la bouteille
Les dernières gouttes
De son sang gelé.
Je m’approche de lui
Je lui tends la main.
Son regard perdu
Son regard lointain
Cherche dans sa tête.
« Est-ce mon ami
Ou un ennemi ? »
« T’as pas un euro ? »
« Plutôt un refuge ? »
« Qu’on me fout’ la paix ! »
Le bonhomme insiste :
« T’as pas un euro ? »
Je lui en sers dix.
Il rit, me sourit.
Il bafouille un mot :
Un petit merci
Et vite m’oublie
Je pars mécontent
Bouillant de colère
Dans mon sang bien chaud
Mais, ai-je le droit
D’obliger un pauvre
A mener la vie
D’un petit bourgeois ?
J’en sais foutre rien.
Sa richesse à lui
C’est son vin. Putain !
Gaudeamus
13:00 Publié dans POEMES "COUPS DE GUEULE" | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Il est bien torché ton clodo, on doit avoir le même...
Je me demande aussi ce qu'il faut faire dans ce cas.
Je te laisse mon mail.
Écrit par : Gérard | mercredi, 30 novembre 2005
C'est un très beau poème. Qui malheureusement reflète la vérité! Mais peut-être qu'ils n'attendent qu'un sourire, un regard. Pour être pris en considération. Peut-être qu'il n'a pas montré combien ton geste l'a touché. Ou bien alors, il a filé s'acheter une bouteille avec ton argent pour se réchauffer. C'est triste et tu auras essayé. C'est déjà beaucoup!
Écrit par : karenk | jeudi, 01 décembre 2005
Merci Karenk de ta participation. Georges Bernanos a écrit dans "Journal d'un Curé de Campagne" "A sa place, ils iraient aussi chez le marchand de vins, car un ventre de misérable a plus besoin d'illusion que de pain"
Écrit par : Gaudeamus | jeudi, 01 décembre 2005
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