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dimanche, 13 novembre 2005

COULEUR BOCAL


 
 

Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer.
Beaumarchais (Pierre Augustin Caron de)

                                                                                               

Un poisson dans un bocal   

Ça fait couleur bocal,  

Sur un piano à queue               

Avec un beau dandy , 

Barré de ses  bretelles 

Et l’amour de ma vie,   

En porte-jarretelles. 

Enfin c’est ce qu’on dit.  

Regardez  bien l’affiche.   

Vous serez édifié.  

A moins que vous lorgnez  

Par le trou de la serrure,  

Sans tourner la poignée.   

 

Un poisson dans un bocal  

Ça fait couleur bocal,           

A vous saper le moral.   

Avec une sonate de Mozart,    

Genre petite musique de nuit,   

Sans l’amour de ma vie.         

Mais avec un dandy,          

Tout ce qu’il y a de plus réussi     

Et les porte- jarretelles  

De l’amour de ma vie,

Jetées sur le tabouret  

Du piano à queue   

Plein de notes romantiques…       

 

Puisque c’est ainsi, je prends      

Le poisson,  le bocal, 

Le tabouret, le piano   

Le dandy et ses bretelles.

Et les horribles, hideuses

Porte-jarretelles grises.  

 

Plouf ! tout dans le grand bocal

De la piscine profonde    

Avec petite chemise de nuit,    

En guise de musique romantique…      

 

N’ai-je pas réussi cette couleur bocal

En noyant le dandy, ce très vilain dandy ?  

 

Enfin redécouvrir la femme de ma vie

Ell’ ne portera plus de porte-jarretelles

Je ne veux plus les voir, posés sur le clavier

De mon piano à queue de ma chienne de vie.   

 

                                                                                               

Gaudeamus ( Mes textes)


 

 

jeudi, 20 octobre 2005

Je trie mes pensées, comme mes poubelles...

 

Je trie mes pensées                              

Comme  mes poubelles.                

L’inverse ne m’aurait pas offensé.                      

                                               

L’affectif,                                                 

Je le vide dans ma chambre à coucher.                     

Mes journaux, mes revues, mes  pubs, mes vieux poèmes 

Je les flanque avec joie dans le contener bleu.                 

 

Le matériel, l’argent,                           

dans ma banque et  partout, je les dépose                     

dans ma maison, grenier, cave, jardin, garage, etc.   

Mes bocaux récurés et mes bouteilles vides                 

Je les casse dans le contener vert.                             

 

Mes problèmes de santé, de travail                   

J’en fais bien profiter mon patron, mes amis ,   

Mon médecin (référent) ma femme, et toute ma famille .

Je jette mes ordures ménagères,                             

Dans le contener gris toujours plein d’à coté. 

 

Mes problèmes méta, physiques religieux,

Et psychologiques,    

J’en fais profiter                                    

Mon curé du dimanche et  mon psy déjanté,

Mon coiffeur attitré, mes copains de café. 

Mes eaux sales, usées                                     

Dans le tout-à-l’égout de ma propriété.  

 

Rassurez-vous, je vois toujours la vie en rose.

Je ne garde absolument  rien pour moi.   

Je suis un bon chrétien, je donne sans compter,

Aux œuvres  répugnantes de la société.

Gaudeamus (mes textes)

 

dimanche, 09 octobre 2005

Poète Cabot

 

 

 

 

Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer.
Beaumarchais (Pierre Augustin Caron de)

                       

 
 
 

On me dit poète cabot

Je m’en moque

Je suis le plus grand, le plus beau.

Je n’envie rien à Apollinaire, Baudelaire ou Rimbaud.

Ma femme me dit que je suis un bon à rien.

Je lui réponds :« Bon à rien bon à tout ! »

 

Elle n’a jamais rien compris à la poésie.

Elle dit que mes vers sont boiteux

Que mes  alexandrins ne valent pas un pet de lapin.

« Tes rimes ne riment à rien » me dit-elle ;

Elle n’y connaît absolument rien de rien.

 

Ce matin, elle m’a laissé un mot,

Griffonné sur une vieille note d’épicerie :

«Je pars avec un autre homme… »

Elle a tout emporté, même l’escabeau,

Avec lequel j’escaladais les mots.

 

Bah, je m’en fous !

Un jour je serai édité, connu et adulé.

Ma femme me dit  « Tes poèmes seront vendus à la criée,

Comme les sardines ! ». «  les harengs saure ! » que je lui crie,

(en référence à Charles Cros… mais pour ma femme…) 

Elle est partie, mais je sais qu’elle reviendra,

Quand elle s’apercevra que son gigolo est un sot.

Il n’aime sûrement pas la poésie  Elle en aura vite fait le tour.

 

Ce soir, seul dans ma chambre,

Par la fenêtre, je lorgne la lune et les étoiles

Et j’ai terminé mon dernier poème intitulé « Le Poète Cabot » par :

« Puis, pour aller dormir un peu , se retira.

Dans le logis hanté du spleen et des migraines,

Il lorgna vaguement les étoiles sereines.

Et, quand il eut fermé sa fenêtre, il pleura…. »

 

Ma femme va certainement me téléphoner pour me dire que c’est un poème magnifique.

Elle va enfin revenir…

Mais j’ai beau être un poète cabot,  je ne suis pas assez idiot,

Pour lui dire que j’ai pompé mes alexandrins

Dans le sonnet « Le clown de l’ironie » d’ Emile Goudeau  (1850-1906).

Celui-là, depuis le temps, tout le monde l’a oublié…

 

Non, ce n’est pas possible, ma femme va accourir,

Se jeter en pleurant à mes pieds

Et moi Grand Seigneur, je vais lui pardonner.

 

Ah ! mon cœur s’emballe, je tremble.

A la porte on a sonné…

J’ouvre, c’est ma femme toute rigolarde,

Avec mon copain René

Et son gros camion de déménagement à l’entrée.

Elle se jette à mon cou en criant Poisson d’Avril !

« Gros bêta je n’ai jamais cessé de t’aimer

Tu as dû avoir très peur… »

Et moi grand Seigneur :

« Pas du tout , j’ai bien pensé que tu m’avais fait un canular

avec mon copain René, et j’ai bien rigolé… »

Elle me lance alors :

« Et bien puisque c’est comme ça va donc aider René à tout ré-emménager ».

Depuis j’ai un lombago et je marche tout courbé.

 

Hier soir elle m’avait préparé pour dîner des sardines grillées.

« Ah non du poisson ! ai-je crié , j’en ai soupé ! »

Devant son air contrit, ahuri, dépité,

j’ai éclaté de rire à en pleurer…et j’en ris encore…et j’en pleure encore…

 GAUDEAMUS
 

1er AVRIL 2000