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mardi, 21 avril 2015

Anaïs Nin « Vénus Erotica » : « Le basque et le bijou »

Lecture érotique : extrait du roman d’Anaïs Nin « Vénus Erotica » : « Le basque et le bijou »

Se souvenir, lire, pour sentir, des textes évoquant la sensualité, l’attirance des corps envoûtés par l’incandescence des plaisirs qui s’offrent en vague déferlante…

Une voie royale pour  nourrir son imaginaire, faire respirer ses fantasmes, et faire vivre son imagination aux confin de la folie… si douce…

Voici alors aujourd’hui un extrait tiré de la nouvelle « le basque et le bijou » de Vénus Erotica, écrit par Anaïs Nin.

 

 …Soudain le Basque ouvrit la porte. Il salua en disant :
« Vous vouliez un homme : me voici. » Il jeta ses vêtements.

Viviane le regarda avec gratitude. Il se rendit compte qu’elle était en chaleur.

Deux virilités la combleraient bien mieux que ce jeu anodin.

 

Il se jeta entre les deux femmes.

Partout où se posaient les yeux du couple d’étrangers, il se passait quelque chose de captivant. Une main qui écartait des fesses pour y glisser un doigt inquisiteur. Une bouche qui se fermait sur un pénis fier et bondissant. Une autre bouche suçant un sein. Visages disparaissant sous une poitrine ou enfouis dans une toison pubienne. Jambes enserrant une main caressante. Verge luisante apparaissant soudain avant de replonger dans la chair humide. Corps entremêlés où les muscles de l’homme disparaissaient.

Il se passa alors une chose étrange. Bijou était allongée sous le Basque. Viviane était, pour un instant, délaissée. Le Basque était étendu sur cette femme qui s’ouvrait sous lui comme une fleur de serre, parfumée, humide, avec un regard lascif et des lèvres mouillées, une femme pleinement épanouie, mûre et voluptueuse ; cependant, son pénis en caoutchouc se dressait entre eux deux et le Basque était pris d’une étrange sensation. Ce pénis touchait le sien et défendait, telle une lance, l’accès au ventre de Viviane. Il ordonna, presque en colère : « Enlève-le » Elle glissa ses mains sous son dos, dénoua la ceinture et tira sur le pénis pour l’enlever. Alors le Basque se jeta sur Bijou, et elle, qui avait encore le pénis à la main, plaça ce dernier sur les fesses de l’homme qui l’avait maintenant pénétrée. Lorsqu’il se souleva pour s’enfoncer encore en elle, elle glissa le pénis en caoutchouc entre ses fesses. Il bondit, telle une bête sauvage, et l’attaqua encore plus violemment. Chaque fois qu’il se relevait, il se trouvait pris par derrière. Il sentait les seins de Bijou s’écraser sous sa poitrine, son ventre à la peau ivoire respirer sous le sien, ses hanches contre les siennes, son vagin l’engloutir tout entier ; et chaque fois qu’elle enfonçait le pénis en lui, il sentait à la fois ses propres remous intérieurs et ceux de Bijou. Il avait l’impression que cette double sensation allait le rendre fou. Viviane les regardait, haletante. Le couple de voyeurs, toujours habillés, s’était jeté sur elle et se frottait à elle frénétiquement, beaucoup trop troublés pour essayer de chercher une ouverture.

Le Basque glissait d’avant en arrière. Le lit se balançait avec eux – étroitement enlacés, emboîtés l’un dans l’autre, tandis que le corps voluptueux de Bijou sécrétait toujours plus de miel. Des ondes les traversaient de la pointe des cheveux au bout des orteils, qui emmêlaient. Leurs langues ressemblaient à des pistils. Les cris de Bijou montaient en spirale sans fin, ah, ah, ah, ah, de plus en plus forts, plus amples, plus sauvages. Le Basque y répondait en s’enfonçant chaque fois un peu plus profondément. Ils ne prêtaient aucune attention aux corps enroulés tout près d’eux ; il fallait qu’il la possède jusqu’à l’anéantissement – Bijou, cette putain, avec son corps aux mille tentacules, tantôt sur lui, tantôt sous lui, qui semblait être partout à l’intérieur de lui, avec ses doigts, avec ses seins.

Elle poussa un cri, comme s’il venait de l’assassiner. Elle était sur le dos. Le Basque se releva, ivre, brûlant ; sa verge toujours en érection, rouge, enflammée. Les habits en désordre de l’étrangère l’excitèrent. Il ne pouvait pas voir son visage qui était caché par sa jupe relevée. L’homme était couché sur Viviane et lui faisait l’amour. La femme était étendue sur eux, les jambes en l’aire. Le Basque la fit descendre par les jambes pour la prendre. Mais elle cria et se releva. Elle dit : « Je voulais seulement regarder. » Elle arrangea ses vêtements. L’homme abandonna Viviane. Tout échevelés, ils saluèrent cérémonieusement, et quittèrent la pièce.
Bijou était assise et riait, ce qui rendait ses yeux plus étroits et allongés. Le Basque dit : « on leur a donné un bon spectacle. (…) »

 
 

17:56 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

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