coheva42

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 05 septembre 2008

Dévidons le jars*

guillotine.jpg

 

Dévidons le jars*

 

Un pauvre giverneur* ,

Après avoir lampé un tord-boyau* ,

S’est fait tortouser*  les brancards*,

Par quatre malfrats de la pire espèce.

Ce n’était pas des battaudiers*,

Mais des romanos*.

Ils lui ont tricoté les côtes* ,

Pour lui poisser ses philippes *.

 

Le giverneur* n’avait hélas rien à accoucher*.

Furieux, ils lui arrachèrent son bénard*,

Et  lui enfoncèrent un rossignol* dans le figne*.

Ils l’ont encore trépigné*, tordu la vitelotte* ,

Cassé les apôtres* et crevé les châsses* .

Ils lui épilèrent les hirondelles* ,

Et lui coupèrent les loches*.

N’en pouvant mais, le giverneur* avala sa chique*.

 

Pour finir, ils lui enlevèrent sa viscope*,

Restée bien vissée sur son caillou*,

Et dénichèrent dans la doublure

Une roue de derrière*.

(Ce n’était pas de la carme à l’estoque*…)

 

Le cadavre du giverneur* 

Fut abandonné à son sort dans le trimard *.

Un troussier * pris de remord

Revint sur ses pas et lui trancha le jabot* avec son amiral*.

 

Un biffard* de la vergne*  les avait pommé marron*.

Il alla en courant rouscailler* aux cognes *

Tout ce qu’il avait reluqué.

Les quatre  troussiers* furent accrochés*, entoilés*,

Et condamnés à l’Abbaye de Monte-à-Regret* .

 

Le  faucheur *se fit un plaisir de les raccourcir,

Sans un ratichon*  pour les passer au lavoir*,

Ni personne pour les verver*.

Leurs corps n’eurent pas droit à la boîte à domino*.

 

On jeta de neuil* leurs morceaux dans la mouscaille* ,

Et renvoyés chez le  rabouin*…

Bref avec tout ce qui trouillote* .

 

 

Abbaye de Monte-à-Regret : guillotine

Accoucher : avouer

Accrocher : arrêter

Amiral : couteau, en argot de bagne

Avaler sa chique : mourir

Battaudier : mendiant

Bénard : pantalon

Biffard : bourgeois

Boîte à dominos :cercueil

Caillou : crâne

Carme à l’estoque : fausse monnaie

Châsses : yeux

Cognes : gendarmes

Dévider le jars : parler argot

Entoiler : emprisonner

Faucheur : bourreau

Figne : anus

Giverneur : vagabond

Jabot : gorge

Lavoir : confessionnal

Les apôtres : les doigts de la main

Les brancards : les jambes

Les hirondelles : moustaches

Les loches : oreilles

Mouscaille : déjections

Neuil : nuit

Poisser ses philippes : prendre son argent

Pommer marron : prendre sur le fait

Rabouin (le) : le diable

Ratichon : prêtre ou abbé

Romano : romanichel

Rossignol : fausse clef

Roue de derrière : pièce de cinq francs

Rouscailler : parler

Tord-boyaux : eau de vie

Tortouser : attacher

Trépigner : battre

Tricoter les côtes : battre

Trimard : chemin

Trouilloter : sentir mauvais

Troussier : assassin

Vergne : ville

Verver : pleurer

Viscope : casquette

Vitelotte : nez

 

GAUDEAMUS

16:43 Publié dans Essais | Lien permanent | Commentaires (6)

Commentaires

Une véritable torture à décrypter ton texte. Tu n'y es pas allé de main morte sur ce coup! Un vrai "faucheur" tu es, mais je dois être masochiste, j'ai pris mon temps...
Salauds de troussiers, bien fait pour leurs gueules !!!

Écrit par : Lidia | vendredi, 05 septembre 2008

Merci Lidia d'avoir fait l'effort du décryptage et d'en avoir accepté la torture...

Écrit par : Gaudeamus | samedi, 06 septembre 2008

Rires ... La lecture fut plus lente mais délectable !!!!!
Encore !!!!!

Écrit par : Arwenn | samedi, 06 septembre 2008

Là t'as fait fort mec et je trouve que l'argot a parfois plus de gueule que le bon français

Écrit par : Serge | dimanche, 07 septembre 2008

très très drôle et bien écrit en argot, mes apôtres ont voltigé sur le clavier pour te le dire.
salut

Écrit par : André | dimanche, 07 septembre 2008

Tu as bien raison Serge, je le pense aussi.
Quant à toi André, c'est sympa de me donner ton avis sur ce texte argotique, mais, en ce qui me concerne, mes "apôtres",ne sont pas aussi rapides que les tiens sur le clavier, surtout à l'heure qu'il est ...

Écrit par : Gaudeamus | dimanche, 07 septembre 2008

Les commentaires sont fermés.